Octane (France)

Mclaren 720S, Porsche 911 GT3 et Honda Civic Type R

La Mclaren 720S remplace la 650S et fait mieux sur tous les tableaux.

- Texte David Lillywhite

SUR LE CIRCUIT de Vallelunga, Mclaren Job One (la toute première MP4-12C) est garée en tête d’une rangée de nouvelles 720S. De bien des façons, elle ressemble plus à la F1 qu’à la 720S, qui est son évolution. Pourtant 19 ans séparent la F1 de la première MP4-12C, et seulement 6 ans cette dernière de la 720S. Mclaren Automotive n’a cessé de grandir. Le cap des 10 000 voitures a été passé en novembre dernier et 4 000 de plus seront produites en 2017. La dernière en date est la 720S (249 175 euros), la seconde génération de la lignée des “Super Series”, qui remplace la 650S. La 720S n’a pas l’air si différente mais 91 % de ses composants sont inédits, la puissance passe de 650 à 720 ch et, à 1 283 kg elle est plus légère de 18 kg. Elle est donc plus rapide, avec un 0 à 100 km/h en 2’’8 et une vitesse de pointe de 341 km/h. Commençons par le coeur de la voiture : ici la baignoire en fibre de carbone, désormais de seconde génération, est appelée “Monocage II”. Elle est plus légère et plus rigide, et les découpes du toit et les portières en dièdre permettent de s’introduire plus facilement à bord. Le nouveau vitrage (les montants centraux sont désormais vitrés et les montants de pare-brise affinés) offre une bien meilleure visibilité.

Le style est plus travaillé, avec une aéro active plus sophistiqu­ée. L’aileron arrière se déploie pour passer les virages à haute vitesse et améliorer le freinage. D’immenses prises d’air, habilement masquées derrière les doubles “lames” des portes aérodynami­ques à “double peau”, offrent 15 % de refroidiss­ement en plus. Comment estelle, volant en main ? La première impression est qu’il y a plus d’espace à bord et qu’elle est plus facile à manoeuvrer. L’habitacle progresse d’un cran, avec virtuellem­ent aucun plastique visible, mais il faut apprécier la fibre de carbone…

Les commandes sont d’une simplicité rafraîchis­sante, avec le sélecteur de vitesses en bas de la console centrale, surmonté de ceux des modes de la transmissi­on et des suspension­s, avec des réglages Comfort, Sport et Track. Sport remplace l’ancien N, pour “Normal”. « Il n’y a rien de normal dans cette voiture », glisse le chef de projet, Ian Marshall.

Ce qui est amusant, c’est que si on laisse les réglages en Sport et la transmissi­on en mode automatiqu­e, elle semble pourtant assez normale. Mais d’une façon positive, elle change les rapports en douceur, laissant le V8 4,0 litres évoluer sur le couple entre 1 800 et 2 000 tr/mn. La seconde génération de suspension active Mclaren avale les bosses comme une berline familiale, tout cela dans la folie du trafic dense de la banlieue de Rome et sur un bitume totalement défoncé.

Cela pourrait presque être ennuyant, d’autant que même avec l’option échappemen­t sport, la bande-son est assez quelconque et pas vraiment

agressive, dominée par les sifflement­s et soufflemen­ts des deux turbos.

Mais bien sûr, la Mclaren n’est pas du tout ennuyeuse, juste inhabituel­lement facile à utiliser. Passez à l’attaque, prenez le contrôle des palettes, laissez le moteur monter jusqu’à 8 200 tr/ mn et elle deviendra sacrément vivante, incroyable­ment rapide et diabolique­ment précise. C’est d’autant plus palpable sur circuit. C’est là que la 720S montre le plus de progrès par rapport à la 650S, légèrement meilleure en tout, tout en offrant plus de sensations à son conducteur. Elle est d’une rapidité phénoménal­e et répond à la moindre impulsion, avalant les virages avant de s’en catapulter, l’aéro entraînant une différence notable dans son comporteme­nt. En mode Track, elle dispose d’une chouette nouvelle fonction appelée Variable Drift Control, qui n’est pas là pour provoquer des dérives à la Fast & Furious, mais qui permet au conducteur d’augmenter graduellem­ent (il y a 9 crans) la limite de survirage admise par l’électroniq­ue avant de vous sauver du bac à gravier. Plus prosaïquem­ent, elle vous transforme en dieu de la conduite. Et si vous avez besoin de preuves de vos talents, la 720S dispose de télémétrie et de la vidéo embarquée, pouvant être visionnées sur l’écran central ou téléchargé­es. Vos propres tours peuvent même être comparés à ceux d’autres conducteur­s de Mclaren.

Les 720S présente donc des améliorati­ons par rapport à la 650S aux deux extrêmes : aussi bien dans la facilité d’usage qu’en conduite sur circuit. Dans un cas, elle rivalise avec la Mclaren la plus civilisée, la 570GT (il y a même de la place pour quelques sacs à l’avant et derrière les sièges). Dans l’autre, elle fait de l’ombre à la 675LT pensée pour le circuit. Le cliché éculé de la supercar utilisable au quotidien ? Il vient d’être remis au goût du jour.

Sens horaire

L’habitacle est de meilleure qualité que celui des Mclaren précédente­s, et le combiné d’instrument­ation peut basculer d’une pression sur un bouton pour afficher une version minimale et offrir une visibilité encore meilleure vers l’avant. Les portes en dièdre et les découpes du toit améliorent l’accès. Le V8 bi-turbo n’est, lui, pas très visible. L’aileron arrière se soulève pour de meilleurs passages en courbes et se déploie en moins d’une demi-seconde lors de freinages à haute vitesse.

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