Il en faut peu pour être heureux
Les journalistes automobiles sont des gens heureux. Nous passons une partie de notre vie à conduire les voitures les plus incroyables dans des lieux qui ne le sont pas moins, et l’autre à raconter de belles histoires. Un rêve pour tout passionné de voitures – ce que nous sommes tous, avant tout.
À peine suis-je rentré de la Lamborghini Avventura, où j’ai parcouru avec quelques confrères les plus belles routes de Norvège au volant de la gamme moderne du constructeur, que je me suis envolé pour Newport Pagnell où m’attendait une paire d’aston Martin historiques. Voilà qui a largement assouvi mes besoins de conduite pour l’été, et je dois avouer que pareilles expériences ont au fil des années un peu atténué en moi ce besoin fondamental de rouler à la première occasion venue.
Mon garage n’est pas vide pour autant. On y trouve une BMW 1600ti, souvenir d’années d’une jeunesse passée à écumer les routes d’europe en marathons à vive allure, et qui attend patiemment que je me décide à la restaurer. Et une Ford Taunus TC3… Je vous épargnerai le faisceau de circonstances qui l’a menée à moi, mais une couleur originale, un habitacle dans l’état du neuf et un prix ridicule, conséquence de nombreuses (mais simples) réparations indispensables, ont vite achevé de me convaincre d’acquérir cette machine à remonter le temps. La Taunus est ma compagne des balades tranquilles du week-end, que ce soit pour aller chercher le pain le matin où pour me promener entre les champs du plateau céréalier du Vexin, toutes fenêtres ouvertes, accompagné d’un peu de folk, aux heures où les seules âmes que l’on croise sont celles de renards ou de biches égarées.
J’ai trouvé cet été un point positif à la nouvelle limitation à 80 km/h : c’est la vitesse à laquelle la Ford est la plus à son aise, ronronnant tranquillement en 4e. Car je garde le meilleur pour la fin : sous son capot se cache un modeste 1,3 l d’une cinquantaine de chevaux. Le bonheur est une chose parfois tellement simple.