Octane (France)

Traitement antirides

- MATTHEW HOWELL

VOLKSWAGEN COCCINELLE 1970

Cela doit faire 18 ans que je n’ai pas peint une voiture. Il s’agissait de ma Coccinelle’62 que je conduis encore toutes les semaines, et la peinture cellulosiq­ue a plutôt bien tenu, compte tenu du fait qu’elle a été apposée dans un box et que je suis photograph­e, pas peintre. Mais je m’étais promis de ne plus jamais peindre d’autre voiture.

Je n’ai jamais oublié la préparatio­n des panneaux, une routine interminab­le : mastiquer, poncer, recommence­r, jusqu’à en perdre la peau des doigts. Je ne sais toujours pas pourquoi j’ai accepté de recommence­r. Peut-être parce que nous étions deux cette fois, mon ami Damon m’ayant déclaré que ça « sera amusant ». Comme vous pouvez le voir, il ne s’agit pas d’une restaurati­on dans les règles réalisée dans une cabine hermétique, mais dans un garage normal où 2 voitures, quelques vélos, et tout un bazar accumulent la poussière. C’est donc là que nous allons vaporiser la sous-couche et la peinture. Pendant des semaines nous avons mastiqué, poncé et apprêté, encore et encore, jusqu’à ce que toute la voiture ne soit plus jaune citron mais gris apprêt. Nous l’avons passée au guide de ponçage et l’avons légèrement poncée à l’eau pour supprimer toutes les imperfecti­ons visibles. Le travail semblait interminab­le mais le résultat était superbe et il ne nous restait plus que la partie amusante : appliquer la peinture.

Les mains tremblante­s et avec de vagues souvenirs de comment faire, j’ai pris le pistolet à peinture et ai méthodique­ment appliqué les premières couches d’orange Clémentine, couvrant l’habitacle et tous les bords avant de remplir les panneaux extérieurs. D’abord, tout semblait OK, puis nous avons remarqué quelque chose d’horrible se développer sur le toit et un des panneaux de custode : la peinture avait mal réagi. Nos sourires se sont évanouis alors que nous réalisions pourquoi une peinture profession­nelle coûte si cher. Nous avons fermé la porte du garage et pendant un mois nous avons fait comme si de rien n’était. Ça nous rendait malades.

En y retournant à contrecoeu­r, nous avons compris que le problème n’était pas la poussière de mon garage mais la peinture jaune cachée sous la couche primaire. Elle ne l’avait pas aimée et a développé une finition vermiculée qu’on s’attend à voir sur un couvre-culasse, pas sur un panneau de carrosseri­e. Depuis, nous avons pris notre courage à deux mains, poncé de nouveau les deux zones affectées, réappliqué une primaire puis la peinture, tout doucement. Un carrossier n’aurait pas fait comme cela, mais après tout, c’est une voiture assemblée par un photograph­e ! Je suis fier d’y être arrivé, mais ne me demandez pas de recommence­r avant longtemps !

 ??  ??
 ??  ?? Ci-dessus et à gauche Tout est dans la préparatio­n… Matt et Damon ont appris à la dure que peindre une voiture n’est jamais facile. 111
Ci-dessus et à gauche Tout est dans la préparatio­n… Matt et Damon ont appris à la dure que peindre une voiture n’est jamais facile. 111
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France