Traitement antirides
VOLKSWAGEN COCCINELLE 1970
Cela doit faire 18 ans que je n’ai pas peint une voiture. Il s’agissait de ma Coccinelle’62 que je conduis encore toutes les semaines, et la peinture cellulosique a plutôt bien tenu, compte tenu du fait qu’elle a été apposée dans un box et que je suis photographe, pas peintre. Mais je m’étais promis de ne plus jamais peindre d’autre voiture.
Je n’ai jamais oublié la préparation des panneaux, une routine interminable : mastiquer, poncer, recommencer, jusqu’à en perdre la peau des doigts. Je ne sais toujours pas pourquoi j’ai accepté de recommencer. Peut-être parce que nous étions deux cette fois, mon ami Damon m’ayant déclaré que ça « sera amusant ». Comme vous pouvez le voir, il ne s’agit pas d’une restauration dans les règles réalisée dans une cabine hermétique, mais dans un garage normal où 2 voitures, quelques vélos, et tout un bazar accumulent la poussière. C’est donc là que nous allons vaporiser la sous-couche et la peinture. Pendant des semaines nous avons mastiqué, poncé et apprêté, encore et encore, jusqu’à ce que toute la voiture ne soit plus jaune citron mais gris apprêt. Nous l’avons passée au guide de ponçage et l’avons légèrement poncée à l’eau pour supprimer toutes les imperfections visibles. Le travail semblait interminable mais le résultat était superbe et il ne nous restait plus que la partie amusante : appliquer la peinture.
Les mains tremblantes et avec de vagues souvenirs de comment faire, j’ai pris le pistolet à peinture et ai méthodiquement appliqué les premières couches d’orange Clémentine, couvrant l’habitacle et tous les bords avant de remplir les panneaux extérieurs. D’abord, tout semblait OK, puis nous avons remarqué quelque chose d’horrible se développer sur le toit et un des panneaux de custode : la peinture avait mal réagi. Nos sourires se sont évanouis alors que nous réalisions pourquoi une peinture professionnelle coûte si cher. Nous avons fermé la porte du garage et pendant un mois nous avons fait comme si de rien n’était. Ça nous rendait malades.
En y retournant à contrecoeur, nous avons compris que le problème n’était pas la poussière de mon garage mais la peinture jaune cachée sous la couche primaire. Elle ne l’avait pas aimée et a développé une finition vermiculée qu’on s’attend à voir sur un couvre-culasse, pas sur un panneau de carrosserie. Depuis, nous avons pris notre courage à deux mains, poncé de nouveau les deux zones affectées, réappliqué une primaire puis la peinture, tout doucement. Un carrossier n’aurait pas fait comme cela, mais après tout, c’est une voiture assemblée par un photographe ! Je suis fier d’y être arrivé, mais ne me demandez pas de recommencer avant longtemps !