GUIDE D’ACHAT
Cette muscle car atypique était culte aux USA… Et l’est toujours.
Buick GNX, la dernière muscle car.
Dans les années 80, les tonitruantes muscle cars étaient de l’histoire ancienne. À cause des normes de pollution, la plupart des ex-légendes à moteur V8 peinaient à dépasser les 200 ch, mais la Buick GNX – la plus méchante muscle car de l’époque – dépassait les 300 ch avec un 6 cylindres de “seulement” 3,8 litres. Les USA n’avaient jamais vu une voiture pareille.
Les Buick Regal A-body de 1978 et la G-body suivante de 1981 faisaient les choses différemment. Elles étaient conçues autour d’un V6 et étaient plus compactes. Pour tirer le maximum de cette mécanique, la solution de Buick fut d’ajouter une suralimentation. La technologie était peut-être balbutiante, mais son turbo donna rapidement à la Regal la réputation d’une fumeuse de pneus. En 1982, le succès en NASCAR donna naissance à l’édition limitée Grand National.
Avec le temps, elle gagnait en puissance, mais au moment d’être remplacée en 1987, la Regal accusait son âge. Juste avant de lancer une nouvelle génération à traction avant, Buick décida de donner à la vieille Regal une version ultime. Un lot de 500 Grand National très optionnées fut envoyé à Mclaren Engineering, la société lancée aux USA par Bruce Mclaren pour développer de monstrueux moteurs de Can-am. Ainsi naquit la GNX – avec un X pour Experimental.
Mclaren n’a pas eu besoin de toucher aux composants internes du moteur, qui pouvaient encaisser beaucoup de puissance. Au lieu de cela, ils ont travaillé sur de petites, mais efficaces, améliorations du système de suralimentation. Une turbine en céramique allégée permettait au turbo Garrett T3 de monter en régime plus rapidement, alors qu’un meilleur intercooler et une tubulure d’admission enduite de céramique amélioraient le rendement. Un bouclier thermique en aluminium marqué GNX ajoutait une touche exotique sous le capot.
Parmi les autres modifications : échappement libéré à double sortie et une boîte automatique Hydramatic recalibrée avec un radiateur d’huile. Un ECU recartographié permettait à la GNX de rouler à des niveaux de suralimentation plus élevés. La puissance et le couple montaient officiellement à 275 ch et 488 Nm, mais la puissance dépassait en réalité les 300 ch.
Cela nécessitait un jeu de jantes en aluminium à déport chromé plus larges, chaussées de pneus Goodyear à taille basse. La suspension arrière a également été considérablement renforcée, avec une barre de torsion longitudinale et une barre Panhard attachée à un carter de différentiel spécifique.
C’est une voiture à l’allure menaçante. Car & Driver a décrit la GNX comme la voiture de Dark Vador, et les 547 exemplaires ont été peints du même noir. Les modifications visuelles incluaient des prises d’air additionnelles sur les ailes avant, des passages de roues élargis et un nouveau jeu de compteurs à l’intérieur. Avec son quart de mile avalé en moins de 13”, la GNX est devenue culte dès son lancement. Les agents les revendaient bien plus cher que le prix officiel. Beaucoup ont été maltraitées sur les pistes de drag, mais les collectionneurs savaient qu’il fallait les mettre de côté pour le futur. Ainsi, les exemplaires peu kilométrés sont, de façon surprenante, nombreux. La demande est également très importante, avec un bond de la cote ces cinq dernières années.
La GNX n’était peut-être qu’une fin de série pour Buick, mais de bien des façons elle représente le dernier sursaut des muscle cars à l’ancienne.