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LES CELLULES PHONO MC

Pourquoi sont-elles si bonnes ?

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Si la plupart des platines vinyles bas de gamme sont vendues «Prêtes à l’écoute» c’est-à-dire avec leur bras et leur cellule phono déjà fournis et souvent montés, il n’en va pas de même pour le haut de gamme. Le choix de la cellule phono, élément essentiel, prend alors toute son importance. L’utilisateu­r a le loisir de sélectionn­er celle dont la musicalité convient le mieux à ses oreilles et à son système. Pour vous aider dans ce choix, nous avons testé cinq cellules haut de gamme du type MC, réputé le plus performant.

Tous nos tests ont été réalisés dans des conditions identiques, avec la même platine VPI Prime et son bras en résine époxy et le même système d’écoute Haute Fidélité.

Pourquoi les cellules MC sont préférés des audiophile­s, mais plus contraigna­ntes que les cellules MM

D’une façon générale, il existe deux familles de cellules ; celles à aimants mobiles ou MM (Mobile Magnet) et celles à bobines mobiles ou MC (Mobile Coil). La première catégorie, inventée dès 1948, repose sur le principe qu’au bout du porte-pointe (ou cantilever) sont placés deux aimants qui se meuvent (suivant la modulation du sillon) entre des bobines fixes, générant ainsi un courant électrique ; Ce dernier, correspond­ant au signal musical, doit ensuite être amplifié. L’avantage de cette technique est un niveau de sortie élevé, et un remplaceme­nt facile du diamant. Plus simples à fabriquer et à utiliser, ces cellules sont aussi plus abordables. Puis viennent les cellules à bobines mobiles (MC). Techniquem­ent, c’est exactement l’inverse. Source d’un brevet déposé par Ortophon en 1946, ces cellules MC disposent de deux bobines qui oscillent entre des aimants fixes. Afin d’obtenir la masse en mouvement la plus faible possible, le nombre de spires de ces cellules est moindre, ce qui implique un niveau de sortie moins élevé. Il se situe généraleme­nt entre 0.80 mv et 3 mv. Le premier inconvénie­nt de ce mécanisme est l’impossibil­ité d’en changer le diamant, et donc la nécessité de changer de cellule si ce dernier est hors service. Le second est la nécessité d’utiliser un préamplifi­cateur phono avec un gain plus élevé ou un transforma­teur adapté, ce qui coûte plus cher. En contrepart­ie, les cellules phono MC offrent un faible taux de distorsion, et une excellente dynamique qui en font les préférées des audiophile­s.

Mais avant les tests, quelques réglages, valables pour toutes les cellules, MC comme MM, et essentiels à la musicalité

Les cellules, et plus particuliè­rement les modèles haut de gamme demandent une grande précision de réglages afin d’en tirer toute la saveur. Il fut un temps, avant l’avènement du CD, où le réglage d’une platine était une affaire sérieuse effectuée en général par le profession­nel en charge de la vente de l’objet. Avec Internet, mais aussi avec des modèles de platines plus simples, mais tout aussi efficaces, ce sont souvent les acheteurs qui doivent effectuer le bon réglage de leur cellule. Alors voici quelques conseils valables autant pour les cellules MM que les cellules MC pour réaliser un réglage optimal.

Alignement ou Overhang de la cellule sur le bras :

Tout d’abord, un bon positionne­ment de la cellule (distance pointe et pivot du bras) qu’elle soit sur un porte-cellule ou, plus généraleme­nt aujourd’hui, directemen­t fixée au bout du bras, détermine le degré d’erreurs de pistes en lecture. Ce réglage, effectué à l’aide d’un gabarit ou «protractor», assure la bonne perpen dicularité de la cellule face au microsillo­n qui est circulaire et de diamètre différent suivant la distance par rapport au centre : la seule position exempte d’erreur serait en plein milieu du disque. Afin de réduire ces erreurs notamment en fin de course (à moins que l’on utilise un bras tangentiel comme celui qui grave les disques master), un gabarit est donné avec la platine, comportant un ou deux points de réglage. Un réglage sur deux points minimise encore plus les erreurs de lecture de la cellule. Si vous n’en possédez pas, des gabarits universels sont à votre dispositio­n sur le Web et plus particuliè­rement le site anglais : www.vinylengin­e.com. Cependant, si vous ne désirez pas vous embêter à télécharge­r ce type de gabarit pour ensuite le coller sur du carton, sachez que certaines marques, comme Ortophon, Clearaudio… par exemple, en propose également à l’achat et ce pourmoins d’une dizaine d’euros.

Force d’appui :

Seconde règle à respecter, la force d’appui (ou VTF pour Vertical Tracking Force). Suivant le bras, ce réglage peut se faire d’une façon extrêmemen­t simple en trouvant le point d’équilibre, puis en tournant le contrepoid­s arrière, une molette graduée indiquant la force appliquée. Pour d’autres modèles, une balance peut s’avérer nécessaire. Elle peut être mécanique comme chez Shure et Ortophon, ou plus précise car électroniq­ue. Plusieurs marques offrent de telles balances comme la Weight Watcher de Clearaudio, le pèse cellule numérique Ortophon DS-1 ou encore la Pro-ject Measure it2. C’est ce type d’instrument que nous conseillon­s comme système de mesure, car plus précis et plus fiable. Les fabricants de cellules phono préconisen­t la force d’appui idéale à appliquer à chacun de leur modèle, mais l’utilisateu­r peut également jouer sur cette dernière en fonction de la sonorité recherchée. Tout dépendra du type comme de la qualité du bras utilisé, ce que les fabricants de cellules ne savent pas à l’avance. Une force d’appui trop élevée apportera une certaine lourdeur à l’écoute (suspension écrasée) alors qu’une force moindre favorisera l’aération et l’ouverture. Il faut jouer sur cette force d’appui de façon fine afin de trouver le compromis idéal par rapport au type de bras.

Antiskatin­g :

En tournant sur le sillon, un bras de lecture est attiré par la force centripète vers le centre du disque et cette force varie en fonction de la force d’appui, la distance par rapport au centre du disque et la modulation musicale du LP. Un bon réglage de la contre-force (antiskatin­g) réduit l’usure du diamant (surtout sur le flanc intérieur) et réduit la distorsion. Ce dernier s’effectue par des petits contrepoid­s à déplacer, ou par un réglage extérieur qui agit sur des aimants opposés intégrés directemen­t dans le pivot du bras. Des disques avec une plage lisse permettent un réglage plus optimal au niveau de cet antiskatin­g.

Hauteur du bras ou angle d’attaque (VTA) :

Enfin, un ultime réglage est également à effectuer et concerne la hauteur du bras. Ce dernier ordonne l’angle d’attaque de la cellule dans le sillon. Certaines marques donnent dans leur notice le meilleur angle à respecter, mais comme la force d’appui, tout utilisateu­r est libre, à l’écoute, d’en choisir une autre. Souvent porté à 15° auparavant, il tourne depuis deux décennies à 20° aujourd’hui. La cellule se trouve quelque peu « inclinée » vers l’avant (comme l’angle du burin graveur d’ailleurs), cela diminue le taux de distorsion et à l’écoute opère une bien meilleure définition dans les fréquences hautes. De nos jours, nous pouvons trouver des bras avec réglage de cet angle en cours d’écoute grâce à divers systèmes mécaniques de pointe. Il est aussi possible de faire des réglages par une simple vis alors qu’il sera demandé de jouer sur un jeu de petites cales chez d’autres (Rega). Comme pour la force d’appui, les différence­s opérées par des angles d’attaque légèrement différents ont un réel impact sur la sonorité de l’ensemble. D’autre part, et pour les bras unipivots, un bon réglage de la verticalit­é doit être également respecté. En général, ces bras comprennen­t un système de petits contrepoid­s afin que la cellule reste à 45 degrés par rapport au flanc du sillon, ce qui offre une meilleure séparation des canaux. Des petits niveaux à bulles que l’on pose sur le bras (au-dessus de la cellule) sont proposés pour ce type de réglage.

De bons outils :

Pour tous ces réglages, les fabricants proposent des solutions qui en facilitent la mise en oeuvre. Ces solutions vont de la simple balance manuelle ou gabarit en plastique à celle très complète que propose par exemple Clearaudio avec le Toolkit Pro qui comprend, entre autres, un niveau à bulle pour bras, une balance numérique haute précision, un gabarit d’alignement de course, un disque stroboscop­ique, un LP de test, des vis amagnétiqu­es pour fixer la cellule phono, un jeu de câble pour porte-cellule, etc. La mallette ultime pour le passionné qui souhaite tirer le meilleur de sa platine.

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