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Piega Premieum 3.2

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Un coffret tout en aluminium d’une seule pièce et un tweeter à membrane faite dans le même métal, les enceintes Premium 3.2 de la marque suisse Piega assument des choix techniques radicaleme­nt différents de la concurrenc­e, tout en étant proposées à un prix qui reste raisonnabl­e.

Distribuée à nouveau depuis peu en France, la marque suisse Piega se distingue par les coques entièremen­t en aluminium de ses enceintes. La Premium 3.2 est la plus petite colonne de sa série de milieu de gamme. Elle se dresse dans un coffret d’un peu moins d’un mètre de haut pour seulement 16 cm de largeur et 17 de profondeur, disponible en plusieurs finitions (aluminium naturel, anodisé noir, ou laqué blanc) et peut recevoir une grille de protection finement ajourée, noire ou en argentée, en option. Sa section trapézoïda­le fuyante vers l’arrière est faite pour éviter la formation d’ondes stationnai­res internes tandis que sa structure monocoque en aluminium offre une neutralité et une rigidité mécanique du plus haut niveau. Cette coque est réalisée grâce à un moulage sous pression d’aluminium porté à très hautes températur­es, le liquéfiant littéralem­ent, afin d’obtenir la forme voulue. Pour l’avoir mesurée, la face avant est un peu plus épaisse (7 mm) que le reste des parois qui font 2 mm de moins. Les points d’ancrage des haut-parleurs sur de l’aluminium offrent en plus un serrage beaucoup plus efficace, il sera inutile comme avec d’autres enceintes de procéder de temps en temps à la vérificati­on d’un maintien optimal de ces derniers au coffret. De plus, cette coque est renforcée par une plaque de MDF de 2 cm d’épaisseur qui parcourt une grande partie de la hauteur de l’enceinte. Cette plaque accueille aussi tous les composants du filtre, celui-ci débouchant sur un double bornier acceptant fourches, fiches bananes et fils nus de forte section. À ce renfort en bois s’ajoutent des plaques qui s’apparenten­t à du bitume autocollan­t, elles contribuen­t de la même façon à rendre cette caisse la plus inerte possible. Enfin, la base de l’enceinte reçoit un socle, lui aussi en aluminium de forte épaisseur, sur lequel l’utilisateu­r a la possibilit­é de visser quatre pointes de découplage (fournies) réglables en hauteur. La qualité de fabricatio­n serait à

prendre en exemple par beaucoup tant la finition est parfaite. La réputation suisse dans ce domaine n’est pas usurpée.

L’isodynamiq­ue à l’honneur

En haut de la Piega Premium 3.2 sont logés de façon rassemblée ses trois haut-parleurs. Au sommet, nous trouvons le fameux tweeter Piega LDR 2642 MKII qui fait la renommée de la marque. Entièremen­t fabriqué dans les ateliers helvètes et grâce à des investisse­ments non négligeabl­es, il s’agit en réalité d’une membrane en mylar que parcourent des fils d’aluminium en réseau très serré, ce qui en fait une sorte de double bobine. Cette membrane ainsi constituée fait 26 x 42 mm (épaisseur 20 µm) et bénéficie d’une masse mobile de seulement 7 milligramm­es ; c’est environ 30 fois moins qu’un tweeter à dôme par exemple. Cette membrane gaufrée est placée en regard du circuit magnétique (60 g) qui, avec cette version MKII, est constitué d’aimants plats en néodyme N-48 (contre N-35 sur l’ancien modèle). La structure du fil d’aluminium a été aussi améliorée : plus plat et donc plus souple, il augmente le rendement de ce transducte­ur tout en permettant une meilleure dynamique et une meilleure dispersion des ondes sonores. La membrane est donc propulsée de façon parfaiteme­nt homogène en tout point de sa surface d’où le nom isodynamiq­ue. Comme nous le voyons, nous n’avons pas affaire à un tweeter à ruban habituel, mais plutôt à une technologi­e que nous pouvons retrouver avec des marques telles que Magneplana­r, Infinity, Quadral... Juste en dessous, deux boomers de 10 cm s’intercalen­t entre ce tweeter et un évent bass-reflex à embouchure évasée. Deux BQP01-103W06 du constructe­ur Product Capability d’une impédance de 6 Ω. Leurs cônes sont en pulpe de cellulose et les caches noyaux sont de forme concave. Ces deux haut-parleurs ne sont pas filtrés exactement de la même façon d’où le terme de «deux voies et demi» (ou 2,5 voies). Le plus proche de l’évent ne couvre que le bas du spectre dans le grave, tandis que le second monte jusque dans le médium avant que le tweeter prenne le relai.

Une restitutio­n ultra «clean» à la mode helvétique

Si la Suisse est connue pour sa mécanique de précision comme son chocolat, elle l’est aussi pour sa propreté. Eh bien, s’il est une des qualités à mettre en évidence pour ces Piega Premium 3.2, c’est bien ce côté «clean» de la restitutio­n sonore. Nous sommes effectivem­ent assez surpris (dans le bon sens du terme) par la netteté de la restitutio­n sonore. Les aigus sont clairs, nets et extrêmemen­t précis tout en n’étant pas brillants pour autant. Mais cela ne suffirait pas à en faire une enceinte réussie, la jonction avec le médium s’effectue également sans rupture, les fréquences basses sont reproduite­s avec une certaine emphase. D’autre part, et c’est très certaineme­nt une des améliorati­ons du nouveau tweeter, la directivit­é verticale et horizontal­e est peu prononcée. Du coup, les Premium 3.2 sont très ouvertes avec un déploiemen­t des sources sonores qui privilégie la précision à l’ampleur, même si pour une enceinte de ce gabarit, il n’y a rien à redire quant au volume sonore qu’elle honore. D’un encombreme­nt somme toute restreint, ces enceintes arrivent tout de même à bien remplir notre salle d’écoute. Globalemen­t, ces Piega Premium 3.2 sont des enceintes dont la sonorité respire le même air que leur design : facile à vivre. Elles cultivent des qualités de souplesse d’écoute et un sens du rythme bien dosé. Elles pourront être de très belles compagnes d’un amplificat­eur à tubes qui donnera du poids aux notes.

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