Technics SL-1200G
Lancée dans les années 1970, la Technics SL-1200 était devenue La platine de référence japonaise à entrainement direct, surtout dans le monde professionnel et des DJS. Arrêtée il y a 5 ans, elle renaît aujourd’hui dans une version de luxe dont la structure a été entièrement retravaillée.
Une fois sortie de son emballage, la similitude avec toutes les SL-1200 est frappante. Il s’agit bien, apparemment de la même platine avec une disposition similaire des divers atouts qui en font sa particularité. Nous retrouvons le même design intemporel avec le curseur du pitch, le bouton marche/arrêt avec stroboscope intégré, l’interrupteur du lancement du plateau, les deux petits boutons autorisant les 3 vitesses (33, 45 et 78 tr/min) et pour finir une petite lampe d’éclairage qui peut émerger du socle. La finition des différentes pièces et de l’ensemble est impeccable.
Une base quadruple couche très lourde
Voyons maintenant tout ce qui marque un changement par rapport aux anciens modèles. Tout d’abord, le plateau est une pièce de 3,5 kg moulée sous pression en laiton et en aluminium épais. Quelque peu évidé, il accueille sur la face arrière un amortissant en caoutchouc recouvrant la quasi-totalité de sa surface. Le socle de la platine, contrairement à la précédente SL1200MK6 qui n’en comptait que trois, est constitué de quatre couches. Il combine un panneau supérieur de 10 mm en aluminium brossé, auquel est ajouté une structure en aluminium injecté, puis une couche en BMC (Bulk Molding Compound), une résine polyester renforcée par fibre de verre, le dessous de ce socle étant totalement recouvert par un caoutchouc haute densité. Cette structure sandwich explique l’augmentation du poids de cette nouvelle SL-1200G. De plus, le socle est amorti par quatre pieds spéciaux utilisant un gel dit Alphagel. C’est une invention de la haute technologie japonaise, un matériau en gel et en silicone capable d’absorber de grands chocs, créé pour les tremblements de terre !
Un nouveau moteur «Brushless»
Mais c’est très certainement le système d’entrainement qui a le plus évolué. Effectivement, le gros reproche formulé par les audiophiles était qu’un moteur DC avec balais et un plateau de moyenne densité n’offrait pas la meilleure façon de lutter contre les vibrations de surface des disques. Conscient de ce fait, Technics a conçu un nouveau moteur d’entrainement synchrone à aimants permanents. Il s’agit d’un modèle à entraînement
direct bi-rotor dit Brushless (sans balais). C’est le type de moteur que l’on retrouve en robotique comme sur des disques durs par exemple. Il demande une régulation accrue. Des capteurs de très haute précision, guidés eux-mêmes par des microprocesseurs sont donc implantés dans ce système d’entrainement propriétaire.
Le retour du fameux bras en «S»
Le bras de lecture en S de 230 mm de la SL1200G est réalisé en aluminium. La très grande sensibilité du mouvement est atteinte grâce à une construction traditionnelle avec des cardans jouant sur les axes de rotation (horizontal et vertical) et qui se rejoignent à un unique point central. Ce bras se termine par un porte-cellule amovible. Un contrepoids additionnel est d’autre part fourni pour les cellules dont le poids dépasse les 10 g. La mise en route de cette Technics SL-1200G et le réglage de ce bras sont un jeu d’enfant par rapport aux platines rencontrés dans l’univers purement audiophile. Aucun gabarit n’est donné pour le positionnement de la cellule, mais il suffit de respecter la bonne distance indiquée dans le manuel pour la placer au mieux. Une fois le porte-cellule fixé, le réglage de la force d’appui est également extrêmement facile et nul n’est besoin d’une balance. Même chose pour le réglage de la hauteur. Une grosse mollette permet cette manipulation et une petite clé « Lock » permet le verrouillage.
Ecoute : super sweet & groovy
Cette platine a été testée tout d’abord avec une cellule phono Kiseki Blue N.S, une cellule MC très définie et détaillée sur le plan sonore. Malgré cela, et tout au début des écoutes, la SL-1200GAE s’est montrée quelque peu ronde, empâtée serait un meilleur terme, comme si elle gommait certains détails des prises de son. Mais ce faisant elle délivrait en même temps une musicalité assez chatoyante, avec un équilibre tonal plutôt agréable et une belle ampleur. En bon audiophile cherchant toujours à optimiser tout ce qui passe entre nos mains, nous nous sommes laissé aller à en tirer plus de choses, pensant avec raison que cette platine ne se présentait pas sous son meilleur profil tel quel. Nous avons donc remplacé le câble fourni par un modèle audiophile et jeté notre dévolu sur un couvre-plateau en liège à la place de celui en caoutchouc livré d’origine. Avec ces améliorations, la SL-1200G reste un modèle qui privilégie le confort d’écoute, la douceur à l’analyse chirurgicale. L’équilibre tonal de cette Technics est plutôt agréable, assez chantant même. Le haut du spectre est fin, même s’il manque un peu de précision. La région médium est bien fournie et construite. Quant au registre grave, il se fait remarquer par son niveau. La réponse générale est d’une belle cohérence. L’image stéréo se déploie bien entre les deux enceintes sans en dépasser le cadre. Là aussi, la SL-1200G montre beaucoup de sagesse tout en rendant un bel espace de jeu aux musiciens. En conclusion, la Technics SL-1200G est un superbe objet, d’une qualité de construction de très haut niveau, qui sonne bien sans être un foudre de précision. Elle deviendra certainement collector et, d’ailleurs, elle est constamment en rupture de stock. Mais l’addition est tout de même assez salée.