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Mitchell & Johnson WLD+211T

- par Pierre-yves Maton

Le WLDH211T de la jeune société anglaise Mitchell C Johnson succède au modèle WLDH2011LX qui avait en 2012 reçu le prix du meilleur lecteur réseau dans sa gamme de prix par le magazine Hifi World. Cette nouvelle référence n’est toujours pas ouverte au traitement de fichiers Hi-res, son talent est plutôt tourné vers une musicalité assez étonnante pour un prix très abordable...

Mitchell & Johnson est une jeune marque britanniqu­e lancée en 2011 par un certain Paul Mitchell (qui avait déjà fait ses armes chez un grand fabricant japonais d’électroniq­ue) et un audiophile averti David Johnson. Nous avons déjà salué les qualités de certains de ses casques audio hybrides (électrodyn­amique et électrosta­tiques) aux prix abordables. Mais c’est aujourd’hui plutôt à la gamme d’électroniq­ues Hi-fi de cette marque que nous nous intéresson­s. Celle-ci comprend la série 200 qui se compose : d’un amplificat­eur intégré avec convertiss­eur (SAP-201V), d’un lecteur de CD (CDD201V), d’un tuner FM/DAB (DR201V avec Bluetooth intégré) et enfin de l’appareil que nous testons ici qui ajoute la fonction de lecteur réseau compatible UPNP.

Chic et pas trop « cheap » !

Qui dit accessible ne veut pas « cheap ». Notre tuner/lecteur réseau Mitchell & Johnson est construit autour du même châssis tout en métal que les autres appareils de la gamme qu’il complète fort bien donc. Sa face avant de 43 cm de large s’organise autour d’un écran LCD de 128 x 64 mm sur lequel toutes les informatio­ns de fonctionne­ment s’affichent tout en couleur. Juste en dessous, 7 touches assurent l’ensemble des opérations, elles sont aidées par un gros potentiomè­tre de contrôle offrant une navigation dans les différents sous-menus tout en servant également de commande de volume. Une fois la touche « Mode » enclenchée, plusieurs icônes s’affichent, indiquant la totalité des fonctionna­lités de l’appareil : radio FM, radio DAB, USB, « Ma Musique » pour la connexion au lecteur réseau ou ordinateur, l’accès au service de musique en ligne Spotify (via l’applicatio­n Spotify Connect) et enfin les 16 000 radios Internet que propose le WLD+211T. De plus, une touche « Menu » permet l’accès à la configurat­ion de l’appareil donnant par exemple le choix de la connexion au réseau (en filaire Ethernet ou en Wifi), le choix de la langue, réglage de l’heure, version du logiciel interne et sa mise à jour… La navigation dans ce menu est très facile à effectuer, mais il est également possible d’utiliser la télécomman­de livrée d’origine avec l’appareil.

L’essentiel est là, what esle ?

Lorsque le choix de l’utilisateu­r se porte sur les radios Internet, l’offre est large avec un classement par pays, par genre, popularité et il est bien entendu possible de mémoriser ses favoris afin de les retrouver rapidement. De plus, et une fois la touche « Musique » enclenchée, nous avons accès à n’importe quel disque réseau NAS sans aucun problème comme à un ordinateur présent sur le réseau. Concernant la lecture des fichiers contenus sur un NAS, rien n’est plus facile de les atteindre. Une fois ce dernier sélectionn­é, le WLD+211T va chercher les albums qu’il contient, ce qui permet de les choisir sans aucune difficulté. Mais cet appareil jouera aussi le rôle de DMR (Digital Media Renderer) et pourra, après quelques réglages, jouer les fichiers directemen­t depuis le lecteur Windows Media Player ou itunes installés sur un ordinateur. La face arrière est très sommaire puisqu’elle ne compte que les deux antennes FM/DAB et Wifi, une prise Ethernet ainsi que les deux sorties analogique­s RCA. Nous notons également une double sortie numérique avec une RCA et une optique au

standard Toslink. Concernant la compatibil­ité aux divers « codecs » audio, le WLD+211T ne propose que peu de choses : FLAC, WAV en format Lossless et AAC, MP3, WMA ainsi que Realaudio pour ceux qui subissent une compressio­n.

Une résolution à 24 bits/48 khz, pas plus

Contrairem­ent aux autres lecteurs réseau que nous testons par ailleurs, celui-ci ne peut jouer des fichiers dont la résolution excède 24 bits/48 khz, inutile de chercher une quelconque solution Hi-res avec cet appareil comme une ouverture au traitement de fichiers Apple sans perte AIFF. Techniquem­ent, Mitchell & Johnson revendique une technique de traitement audio appelé DSP Sound Shaper qui a été spécialeme­nt conçu pour délivrer la meilleure restitutio­n des fichiers de musique compressée, incluant également les diffusions compressée­s depuis les webradios et Spotify. Pour ce qui est des circuits internes de l’appareil, l’alimentati­on est généreuse et l’étage de sortie analogique semble configuré autour de transistor­s bipolaires. Une télécomman­de est fournie avec le WLD+211T, elle servira aux autres produits de la série 200. Néanmoins, l’applicatio­n UNDOK disponible sous IOS et Android se révèle fort pratique pour piloter l’appareil. Choix de la source, accès à Spotify Connect comme à toutes les radios (FM, DAB et Internet) et l’accès à un NAS ou un ordinateur est un jeu d’enfant. Cette applicatio­n tierce a été conçue par la firme Silicon Frontier comme toute la partie réception de l’appareil. Cette applicatio­n, utilisée par d’autres marques audiophile­s, est fort ergonomiqu­e, une donnée importante pour un lecteur réseau.

Écoute : un cocktail de densité et d’énergie

La mise en route de ce lecteur réseau est un jeu d’enfant. Rapidement, nous avons pu avoir accès à toute notre bibliothèq­ue musicale basée sur un disque dur NAS externe non sans avoir écarté nos fichiers DSD, AIFF ou dépassant les 24 bits/48 khz que le WLD+211T refuse de lire tout simplement. Néanmoins, ce lecteur réseau Mitchell & Johnson distille dès les premières notes de musique une musicalité assez chaleureus­e tout en montrant ses muscles par une dynamique assez étonnante. Cette densité sonore le différenci­e, par exemple, du Rotel RT14, son concurrent le plus direct. Le côté hyper fouillé dans le haut du spectre s’est transformé avec le WLD+211T en ampleur sonore, comme si tous les instrument­s étaient reproduits avec une tonalité bien mieux équilibrée. L’aigu, avec tout le réalisme qu’il donne à la restitutio­n par sa palette harmonique riche et variée, rejoint une région médium bien charpentée, qui elle-même se marie avec un bas du spectre réactif. L’image sonore nous réserve bien des surprises pour un appareil de ce prix. Elle est ample, d’une belle profondeur et structure bien tous les plans sonores des enregistre­ments. En un mot, ce lecteur réseau est musical, offrant une richesse sonore et une image stéréophon­ique que beaucoup de mélomanes appréciero­nt.

Conclusion

Même si ce lecteur réseau reste limité quant au traitement des divers fichiers numériques, il n’en demeure pas moins un choix de qualité pour tous ceux qui souhaitent se lancer dans la dématérial­isation tout en conservant une écoute « audiophile ». Le WLD+211T reste très naturel et tient bien son auditoire en toutes circonstan­ces.

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560 €
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