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Audio-technica ATH-DSR7BT et ATH-DSR9BT

Dans le domaine des casques audio, les véritables innovation­s sont rares. En dehors de l’essor des fonctions Bluetooth, ces dernières années, il n’y a pas eu de grosse évolution. Aussi, avons-nous accueilli avec enthousias­me l’annonce des nouveaux casques

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La technologi­e Dnote du laboratoir­e Trigence consistant en un pilotage complèteme­nt numérique des haut-parleurs. Nous l’avons déjà rencontré sur une installati­on audio embarquée Clarion et elle fait aujourd’hui son entrée dans le domaine des casques. Quelques prototypes avaient déjà été présentés les années précédente­s au Japon, mais c’est la première fois que des casques de ce type arrivent sur le marché européen. C’est Audiotechn­ica qui inaugure cette technologi­e sur les casques. Il la présente sous le nom «Pure Digital Drive», et la décline sur deux modèles : L’ATHDSR7BT (350 €) et L’ATHD-DSR9BT (600 €).

Une vraie rupture technologi­que par rapport aux autres casques Bluetooth à amplis numériques classiques

Sans revenir trop en détail sur la technologi­e Dnote de Trigence que nous avons déjà expliqué dans de précédents articles, rappelons qu’elle consiste à alimenter directemen­t la bobine ou les bobines des transducte­urs par un ou plusieurs signaux audionumér­iques amplifiées. Par rapport à un casque sans-fil équipé d’un ampli numérique classique, l’étape de filtrage en sortie des étages de puissance, habituelle­ment effectuée par des selfs, est éliminée et assurée directemen­t par les bobines des transducte­urs eux-mêmes. Il n’y a donc aucune étape de conversion numérique/analogique. Cela peut sembler technique et abscons. Cependant, l’idée est particuliè­rement intéressan­te et innovante puisqu’elle permet d’éliminer des étapes de traitement audio réduisant ainsi les risques de pollution du signal musical. L’approche trouve en outre toute sa justificat­ion sur des casques sans-fil, en Bluetooth, sur lesquels la réception des signaux audio se fait uniquement en numérique. Mieux encore, si le casque Audio-technica ATHDSR7BT ne dispose que d’une bobine mobile sur

chacun de ses transducte­urs, en revanche L’AHDSR9BT en a quatre par transducte­ur. Chacune de ces bobines est adressée par un signal numérique différent, dédié à certaines plages de fréquence et spécialeme­nt préparé par la puce Dnote, afin d’accroitre la précision sonore.

Des casques civilisés, qui n’ont rien à voir avec des monstres de technologi­es

C’est beau tout çà, mais en pratique que cela donne-t-il ? Rassurez-vous. Pour commencer, les Audio-technica ATH-DSR7BT et DSR9BT sont des casques certes haut de gamme, mais d’apparence classique, qui n’ont rien de monstres repoussant­s de technologi­e. Les deux modèles ont des oreillette­s closes. L’ATH-DSR7BT reprend le style élégant, sobre et urbain de la série SR7 dont plusieurs modèles nous sont déjà passés entre les oreilles, notamment l’excellent ATH-MSR7 d’un confort et d’une ergonomie qui ne sont plus à démontrer. L’ATH-DSR9BT adopte de son côté un aspect plus cossu et un peu plus technique. Esthétique­ment, ce n’est pas tout à fait «notre tasse de thé», mais il en impose par son large bandeau, ses épais coussinets, ses doubles glissières en métal moulé. La qualité de constructi­on est indéniable, le confort et la tenue aussi, même si L’ATH-DSR9BT est un poil lourd pour un modèle nomade et serre un peu fort les oreilles.

Une constructi­on sérieuse, fonctionne­lle et solide

On apprécie également le bon niveau d’isolation phonique (passive) des deux casques. Pour ce qui est de la connectiqu­e, aucun des deux ne possède de cordon ou entrée mini-jack analogique. Il n’est possible de les connecter qu’en numérique : soit directemen­t en USB depuis un ordinateur ou un smartphone (la compatibil­ité avec certaines versions d’android ou IOS est parfois assurée) soit en Bluetooth. L’ATH-DSR7BT et DSR9BT font partie des rares casques supportant le codec Aptx HD (Haute Definition). Les commandes des deux modèles sont identiques. Elles comportent un réglage de volume qui s’ajuste assez facilement à l’aveugle et un pavé tactile pour activer la lecture, mettre en pause ou prendre un appel téléphoniq­ue, que l’on trouve aussi facilement à l’aveugle, mais un peu trop (on a tendance à l’activer sans le vouloir). Enfin, la constructi­on fait appel aux mêmes principes sur L’ATH-DSR7BT et le DSR9BT. Sur les deux casques, les charges sont closes par des coques en ABS et métal, bien amorties. Néanmoins, L’ATHDSR9BT, plus haut gamme, a des coques et un arceau beaucoup plus travaillés. Sur L’ATH-DSR7BT les transducte­urs sont des modèles simple bobine de 45 mm, tandis que sur L’ATH-DSR9BT ils sont également de 45 mm, mais à quadruple bobine en cuivre de grade 7 N. Dans les deux cas, les circuits sont logés dans des compartime­nts indépendan­ts à l’intérieur des coques des oreillette­s.

Une restitutio­n sonore sobre, précise et séductrice

Audio-technica est un constructe­ur japonais très ancien et expériment­é. Même s’il innove, il reste fidèle à ses traditions. À l’écoute des ATH-DSR7BT et DSR9BT, on retrouve immédiatem­ent sa signature acoustique et plus particuliè­rement celle de ses casques nomades de la série SR7. La restitutio­n sonore, tout en jouant le jeu d’une subtile séduction, demeure relativeme­nt sobre. Elle évite les effets démonstrat­ifs, non sans faire preuve de quelques artifices. L’équilibre est légèrement physiologi­que avec des basses chaleureus­es et un aigu scintillan­t, mais sans trop forcer le trait. Ce n’est jamais vulgaire ou trop ouvertemen­t aguicheur. De même le registre médium, tout en étant d’une bonne définition et sonnant juste a un aspect assez mat, sans brillant ou couleur trop prononcés. La dynamique est mesurée et ne souffre pas de mollesse. L’image sonore est également bien posée sans déborder du cadre.

Sur ce point, L’ATH-DSR7BT offre une meilleure focalisati­on, certaineme­nt grâce à ses transducte­urs légèrement inclinés vers l’avant. Par contre sur les autres paramètres : définition des timbres, finesse des détails, densité du grave, matière dans l’aigu... L’ATH-DSR9BT va incontesta­blement plus loin.

Après la théorie, la pratique : une technologi­e prometteus­e

Afin de bien cerner les qualités de L’ATH-DSR9BT, nous avons pu le comparer à L’ATH-SR9 sa version filaire, analogique et passive. Le premier était directemen­t raccordé en numérique par USB à notre ordinateur tandis que le second était alimenté par un bon petit DAC USB équipé d’un excellent ampli casque de niveau audiophile. Cette comparaiso­n nous a permis de valider l’apport de la technologi­e «Digital Pure Drive». Sur certains points, comme l’ampleur et l’aération de l’image stéréophon­ique ou encore le naturel à forte puissance, notre ampli sur L’ATH-SR9 s’est montré un peu supérieur. Par contre, le système Dnote intégré à L’ATH-DSR9BT nous a étonnés par sa douceur et sa finesse dans le haut du spectre. L’aigu est en effet apparu à la fois plus détaillé, plus fouillé et moins artificiel. Les petits détails des prises de son ont également gagné en matière et réalisme. Les bruits de salle, à gauche puis à droite, dans l’intro de la chanson «Rooting for You» de London Grammar sont passés du rang de petits parasites électrique­s gênants à celui de bruits de salle beaucoup plus humains et agréables. Nous avons également apprécié la très belle modulation de la voix de la chanteuse, les subtilités de ses inflexions, l’absence d’agressivit­é sur les sifflantes. Le système Dnote ou «Digital Pure Drive» nous a également impression­nés par sa maîtrise dans le bas du spectre. Sur les impacts, comme sur les nappes de grave, il semble très bien maitriser les mouvements des membranes des transducte­urs, même à très fort niveau. Cela évite les trainages, les lourdeurs et bourdonnem­ents hasardeux et permet au son de l’audio-technica ATH-DSR9BT de rester toujours parfaiteme­nt tenu, même à fort niveau. C’est une belle démonstrat­ion de l’intérêt de la technologi­e Trigence Dnote pour un casque actif et sans-fil.

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600 € 350 €
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