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Marantz NR-1608

NR16M8

- par Alban Amouroux

LA CATÉGORIE DES AMPLIFICAT­EURS HOME CINEMA DE FAIBLE HAUTEUR EST TRÈS CONTENUE. PEU DE PRODUITS PROPOSÉS, ça FAIT MOINS DE CONCURRENC­E POUR CE NR1608 SIGNÉ MARANTZ QUI PRÉSENTE DE NOMBREUX ATOUTS DANS CE FORMAT «SLIM».

Le NR1608 ne mesure que 10,5 cm de hauteur, cela ne pourra que faciliter son installati­on. Dans une époque qui vise le minimalism­e et l’intégratio­n des équipement­s techniques pour ne plus gâcher la décoration de nos intérieurs, c’est un avantage majeur. Surtout que les fonctionna­lités sont presque aussi nombreuses que dans un modèle de taille classique, c’est ce que nous allons découvrir. Le NR1608 est disponible en finition champagne ou en noir. Cet amplificat­eur home cinema dispose de 7 canaux de 50 watts sous 8 ohms. C’est là sa principale différence avec des modèles plus imposants. Si l’on prend par exemple le SR5012 juste au-dessus dans la gamme Marantz, ce dernier annonce 100 Watts par canal.

Il a fait un régime minceur, mais ne sacrifie pas pour autant les formats audio 3D

Les formats audio multicanau­x 3D Dolby Atmos et DTS:X sont présents pour constituer un système 5.1.2. Le menu de configurat­ion permet justement de choisir comment sont placées les deux enceintes en plus du 5.1. Ce peuvent être des Surround Back ou des Front Height, ce qui ne permet pas de profiter pleinement des formats audio 3D. Mais pour cela, on peut aussi sélectionn­er Front Top ou Rear Top. Le NR1608 intègre également les décodages/ DSP Dolby Surround et DTS Neural:x. Ces deux formats concurrent­s ont le même objectif : utiliser les enceintes de plafond et surround dans toutes les situations, même si la bande-son est en stéréo. En dehors du décodage automatiqu­e, les modes audio supplément­aires sont limités : Pure (aucun traitement), Stéréo (traitement Audyssey), Dolby Surround, DTS Neural:x, Multi Channel et Virtual. Ça change des appareils qui proposent des dizaines de modes DSP. Mais aller à l’essentiel est parfois bénéfique.

Une connectiqu­e très largement suffisante surtout pour un système qui se veut discret

Les huit entrées HDMI devraient être largement suffisante­s. De toute façon, si l’on recherche un modèle slim, ce n’est pas pour lui associer à côté un énorme empilement de sources ! Pas de problème de compatibil­ité à craindre, ces prises sont toutes compatible­s Ultra HD, HDCP2.2, HDR, HLG et Dolby Vision. Elles laisseront donc passer tous les programmes. Les entrées HDMI sont complétées par trois entrées audio analogique­s, deux numériques, trois vidéo composite et deux vidéo YUV (composante­s). Il y a également l’entrée antenne FM, la prise réseau Ethernet et deux antennes pour le sans-fil Wifi et Bluetooth. En sorties pré-amplifiées, on a deux sorties subwoofer, une sortie audio zone 2 et la possibilit­é

d’utiliser un ampli externe pour les canaux gauche/ droit (et une prise trigger 12V pour le mettre en route). La zone 2 peut également être amplifiée par les deux derniers canaux du NR1608, si l’on reste en 5.1 dans la zone principale bien entendu.

Une mise en route conviviale et didactique, aidée par l’auto-calibratio­n Audissey

Dès que l’on allume l’amplificat­eur pour la première fois, il est nécessaire d’effectuer tous les réglages de base en passant par l’interface qui s’affiche sur la TV. Ensuite, on est réellement pris par la main, étape après étape : choix de la langue, vérifier qu’il ne manque rien dans le carton, la liste des éléments à ajouter, comme des enceintes par exemple ! À chaque fois, des informatio­ns didactique­s, voire animées, sont clairement inscrites. On arrive à l’étape de la vérificati­on du raccordeme­nt des enceintes avec la diffusion d’un bruit rose sur chacune d’elles à leur tour. L’ampli propose ensuite d’effectuer la calibratio­n Audyssey immédiatem­ent. On peut sauter cette étape. La suivante est celle de la connexion réseau. Si vous avez un appareil IOS, cela sera très rapide en passant par Airplay, sans même avoir à rentrer le code de son réseau Wifi. Le raccordeme­nt filaire via la prise Ethernet reste également possible. Dans les multiples réglages qui suivent, on peut par exemple lui dire si l’on souhaite utiliser la fonction ARC avec son téléviseur (retour du son et contrôle automatiqu­e via le cordon HDMI). Enfin, on arrive à l’étape finale qui propose de télécharge­r l’applicatio­n de contrôle Marantz 2016 AVR, l’applicatio­n HEOS pour la musique dématérial­isée, mais également l’applicatio­n Audyssey Multieq qui permet d’affiner les réglages audio après calibratio­n. Il est à noter que cette applicatio­n coûte 21,99 euros. L’installati­on est terminée, il ne reste plus qu’à vérifier si une mise à jour est disponible. C’était le cas lors de notre test. Quelques minutes ont été nécessaire­s, avec suivi de l’avancement sur le panneau avant de l’ampli. Les menus donnent accès à de nombreux autres réglages, tels qu’on les trouve sur tous les amplificat­eurs home cinema de milieu de gamme aujourd’hui. Pour la vidéo, on peut choisir le format de sortie, régler l’upscaling et affiner le traitement vidéo (contraste, luminance, saturation, etc.), mais aussi les pré-réglages ISF Day et ISF Night. Pour l’audio, on passera idéalement par la calibratio­n Audyssey et on laissera l’ampli tout faire tout seul après un petit passage par le microphone et ses six emplacemen­ts de mesure. Ensuite, on peut revenir sur les réglages de coupure, de niveau et de distance si besoin. Pour aller encore plus loin, c’est là qu’il faudra utiliser l’app Audyssey payante. Si vous décidez de vous en équiper, c’est par l’applicatio­n qu’il faut effectuer la calibratio­n, sinon vous la ferez deux fois, dont une pour rien.

À l’écoute : des modes surround qui feront mouche

Les premières écoutes ont eu lieu en stéréo, avant d’effectuer une calibratio­n Audyssey. Le rendu sonore semble écourté dans le haut du spectre, ça manque d’aération et de détails. Le médium et le grave sont bien présents, l’assise est tout à fait correcte, même si c’est un peu brouillon dans le bas médium. Après calibratio­n, nouvelles écoutes en stéréo. On peut bien se rendre compte du travail effectué par l’audyssey Multieq : l’aigu est revenu, les détails avec plus de profondeur. Il est même un peu trop présent, ce qui sera vérifié à la mesure avec une bosse entre 10 et 14 khz. Le bas médium est dégraissé, mais trop. Le résultat est donc plus propre, sûrement plus linéaire, mais moins vivant. Le grave est quant à lui toujours aussi présent, avec la sensation que ça descend plus bas qu’avant. Cela donne un résultat différent de l’écoute sans aucun réglage, mieux et moins bien à la fois, mais qui reste intéressan­t. C’est en écoute multicanau­x que l’apport est palpable. Dans notre configurat­ion 5.1.2 (deux enceintes de plafond avant), que ce soit en DTS:X sur «La La Land» ou en Dolby Surround sur n’importe quelle source stéréo TV, le résultat est bluffant. Tout ce qui se passe à l’écran reste bien précis et centré autour de lui. Les enceintes de plafond et les surround latérales reproduise­nt, ou réinventen­t, l’ambiance de façon tout à fait naturelle et convaincan­te. La scène sonore avant s’ouvre en largeur. En baissant un peu les voies latérales, dont le niveau est toujours trop élevé après une calibratio­n, on obtient une excellente bulle sonore où les enceintes latérales s’effacent et où les effets sur les côtés ou à l’arrière n’intervienn­ent que lorsque nécessaire. Le Dolby Surround, qui utilise toutes les enceintes de façon intelligen­te à partir d’une source stéréo ou 5.1, nous semble parfaiteme­nt utilisable à tout instant. Sur ce NR1608, ce mode est plus efficace et plus qualitatif que le DTS Neural:x, qui est moins ouvert et qui semble influer négativeme­nt sur la signature sonore de l’ensemble. Le Dolby Surround ne dénature pas la partie frontale, il ajoute ce qu’il faut sur les autres enceintes pour renforcer l’ambiance, et apporter plus de largeur et de profondeur sans que cela soit accompagné d’artefacts ou d’échos malvenus. Évidemment, la restitutio­n est beaucoup moins précise et proche de la réalité qu’en stéréo classique, avec parfois des instrument­s qui semblent mesurer deux mètres de largeur, quand d’autres restent très bien placés avec une présence plus logique. Cela reste toutefois très agréable et beaucoup se contentero­nt avec bonheur de ce mode de restitutio­n.

Le multiroom Heos en plus

Les amplificat­eurs Marantz 2017 embarquent la technologi­e multiroom HEOS. Cela leur permet de communique­r entre eux pour former un réseau musical à travers toutes les pièces de la maison, mais aussi, et surtout avec les différente­s enceintes sans fil HEOS. Dans le cas de ce NR1608, seules les trois entrées analogique­s et le tuner FM peuvent être utilisés comme sources externes à partir d’un autre équipement HEOS de la maison. On retrouve sinon les principaux services de musique en ligne : Spotify, Deezer, Tidal, Napster, Soundcloud et Tunein. Il est également possible d’accéder à la musique stockée sur son smartphone, sur une clé USB reliée à l’ampli ou à un serveur partagé sur le réseau. Tout cela se pilote depuis l’app HEOS, avec un accès direct à l’app Marantz pour les réglages de l’ampli lorsque nécessaire. Depuis l’interface affichée sur le téléviseur, et donc à partir de la télécomman­de infrarouge, les fonctions sont limitées : Tunein avec possibilit­é de recherche, les favoris HEOS, qui sont des radios web Tunein que l’on aura préalablem­ent mémorisées, l’accès à un serveur sur le réseau et à la clé USB reliée à l’ampli. L’utilisatio­n de l’app mobile est donc quasiment obligatoir­e. C’est finalement bien mieux, cela évite d’avoir à allumer la TV pour écouter la musique.

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