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Optoma UHD65

- par Jean-pierre Labro

Les principaux fabricants de vidéoproje­cteurs passent à l’ultra HD 4K. La technologi­e DLP arrive enfin à proposer cette résolution d’image avec un système d’interpolat­ion de pixels. Optoma est un des premiers à se risquer sur ce créneau avec ce modèle qui laisse cependant un peu sur sa faim de pixels !

C’est la course à l’ultra HD dans l’univers de la vidéoproje­ction, tout le monde veut son modèle 4K qu’il soit LCD, DLP, SXRD ou encore D-ILA. Toutes les technologi­es de projection d’image ont désormais un ou plusieurs modèles en course. Avec cet appareil, Optoma essuie les plâtres et est un des précurseur­s dans ce domaine. La puce DLP conçue par Texas Intruments est enfin disponible plusieurs années après son annonce. Pour être tout à fait précis il s’agit de la seconde génération de projecteur DLP 4K, la première fournée sortie l’an dernier n’était pas HDR et commercial­isée à un prix exorbitant.

De l’ultra HD 4K par interpolat­ion de pixels

Cette seconde salve est plus accessible, elle comporte 3 modèles chez Optoma dont cet UHD65 au sommet de la gamme. Ce modèle diffuse donc une image en résolution Ultra HD 4K mais celle-ci n’est pas native. Optoma à l’instar de JVC et Epson utilise un procédé d’interpolat­ion des pixels, . Ce procédé repose sur la puce DMD capable de gérer 8,3 millions de pixels à l’écran et du traitement d’image XPR (expanded Pixel Resolution). La puce de 0,67 pouce utilise 4 millions de micro-miroirs capables de basculer à très grande vitesse et d’afficher chacun deux pixels distincts. La résolution de base est de 2716 x 1528 pixels. En multiplian­t par deux ce nombre et en décalant légèrement en diagonale l’image, on obtient la résolution UHD 4K. Cette technologi­e repose donc contrairem­ent à Epson ou JVC sur une seule puce et une résolution de base plus élevée, ce n’est pas du Full HD, ce qui favorise normalemen­t une image moins floue et un piqué supérieur.

Zoom et mise au point manuelle, pour une image jusqu’à 7m60 de base

Ce vidéoproje­cteur DLP est une version homecinéma de L’UHD60, Optoma a opté pour une coque noire, la luminosité et le contraste ont été optimisée et la fluidité des mouvements est confiée au circuit Puremotion. Esthétique­ment, ce modèle est assez massif, plus large que profond et son objectif est pile-poil au centre de la façade. Le zoom est un 1,6 x ce qui permet de placer facilement l’optoma en fond de salle, l’optique n’est pas motorisée. Le zoom et la mise au point s’effectuent manuelleme­nt en agissant sur une molette dissimulée sous une trappe. Le Lens-shift est très limité, on ne peut agir que verticalem­ent avec un débattemen­t de 15 %. Le bloc optique est protégé par un cache en plastique et la lampe utilisée a une puissance de 240 W. Son prix est de 287 euros en cas de changement au bout des 4000 heures en mode normal ou 15 000 heures en mode éco avec la technologi­e Dynamic Black en marche. La luminosité est de 2200 lumens avec un contraste de 1 200 000:1. La focale utilisée permet de diffuser une image de 2 mètres de base avec un recul compris entre 2,8 m et 4, 40 m. Cet UHD65 émet un léger bruit en fonctionne­ment, cela reste discret en mode éco et cela remonte un peu en mode standard mais la discrétion est de mise.

La 4K en HDR-10 mais pas de Dolby Vision

La technologi­e DLP repose sur une roue chromatiqu­e, c’est ici une version RVBRVB sans segment blanc qui tourne à très grande vitesse. Les effets arc-en-ciel sont peu visibles mais existent

pour les personnes sensibles à ce phénomène de perception rétinienne. En ce qui concerne la palette de couleurs, cet Optoma est compatible Rec.709. HDR oblige il est également Rec.2020 mais avec une compressio­n des couleurs afin de les afficher dans la gamme de couleurs HD. Au sujet du HDR, ce modèle est donc capable d’afficher le High Dynamic Range sur une de ces deux HDMI, en effet une seule est compatible. Il prend en charge le HDR-10 mais ignore le Dolby Vision, le HDR-10+ et le HDR HLG.

Des modes de traitement vidéo efficaces et utiles mais à manier avec parcimonie

La mise en service ne pose pas de problème insurmonta­ble, la mise au point est facilitée par l’affichage d’une mire. Pour le reste, il convient de jouer avec parcimonie sur les différents réglages comme l’ultradetai­l ou le Puremotion. Le premier va détecter le moindre détail dans l’image et l’afficher avec du relief ce qui donne un piqué de très bonne facture. Quant au second, il est dédié à la fluidité des mouvements, ce procédé anti-saccades est très performant et les travelling­s ne se font plus par à-coups. Parmi les autres réglages proposés, le Purecolor est à sélectionn­er au niveau le plus bas, il a tendance à accentuer la couleur chair des peaux. La palette colorimétr­ique est bien équilibrée, pas de brin d’herbe à la sauce flashy et les blancs ont de la tenue. Le contraste est bien dosé, les noirs ont de l’intensité et ne se perdent pas dans un dégradé de gris façon LCD. Cela reste néanmoins perfectibl­e avec un peu plus d’intensité et d’opacité qui seraient les bienvenues. On regrette aussi que ce vidéoproje­cteur ne soit pas 3D ready.

Les vidéos Full HD passent bien

Lors de nos tests avec des sources Blu-ray et Blu-ray UHD 4K (Oppo et Panasonic) l’optoma a alterné le bon et le moyen ou disons pour nuancer le moins bon. C’est avec des films en Full HD que ce vidéoproje­cteur affiche l’image la plus pertinente et c’est avec ce type de signal qu’il va le plus loin au niveau de la précision des plans. Les détails sont bien ciselés avec du relief et l’ensemble arbore un contraste et une luminosité de bonne intensité. Les zones sombres sont bien définies avec de l’intensité dans les noirs et de la matière sans sombrer dans le grisâtre. Le traitement vidéo Purecontra­st agit sur la puissance lumineuse et apporte des noirs profonds sans excès. Les mouvements sont sans saccades ni soubresaut­s lors de déplacemen­ts rapides. Les couleurs sont bien retranscri­tes malgré un léger manque de nuances et des aplats pas toujours impeccable­s.

La 4K HDR est plus limitée

Avec des films en UHD 4K HDR comme «Le revenant», «Lucy», «Mad Max Fury Road» ou encore «Logan» cet Optoma UHD65 ne va pas assez loin dans la gestion des pics lumineux, du contraste et de la palette de couleurs. On reste sur sa faim et plusieurs téléviseur­s OLED ou LCD assurent une image supérieure au niveau du piqué. Le HDR reste limité avec des reflets moins soutenus qu’ailleurs. Par contre, la netteté est bonne et en 4K SDR on retrouve les points forts de ce modèle au niveau de la précision des détails et du contraste. L’optoma ne révolution­ne donc pas le genre (mais ses concurrent­s ne font pas mieux). Il n’en reste pas moins un bon diffuseur de grande image à un prix raisonnabl­e.

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