On Magazine

Goldring 2100

- par Pierre-yves Maton

Goldring, marque anglaise fort appréciée des audiophile­s, a la réputation de proposer des cellules phono plutôt haut de gamme et coûteuses. Avec ce modèle MM, 2100, elle montre qu’elle sait aussi se rendre accessible sans faire de compromis sur les performanc­es.

Goldring remporte le prix de la longévité, car sa création remonte à 1906 par deux frères ; les Messieurs Scharf & Scharf, la société étant située à l’époque en Allemagne. Ils lancent leur première tête de lecture à aiguille pour gramophone sous le nom de Juwel Electro Soundbox et déménagent en Grande-bretagne dès 1933. En 1954, Goldring sort une cellule à saphir réversible pour les 78 rpm ou les 33 et 45 rpm sous la référence 500. Cette cellule a «reluctance variable» démarre toute une série de modèles dont les 600, 700 et ensuite quatre cellules, Eroica, Epic, Excel et Elite prennent le relai à la fin des années 1980. Goldring se lance aussi dans la conception de deux platines vinyles, les GR1 et GR2, des platines à courroie avec plateau antirésona­nce et socle en MDF avant de concevoir la série de cellules 2000 en 2009. La Goldring 2100 est la toute première cellule donc de cette série 2000 qui compte de 6 modèles en tout. De forme bombée, elle est dotée, comme ses soeurs, du principe Moving Iron, une technologi­e propriétai­re qui associerai­t le son d’une cellule à bobine mobile (MC) avec la praticité d’un diamant remplaçabl­e des cellules à aimant mobile (MM) ainsi que leur haute sensibilit­é. Elle emploie des aimants très puissants au cobalt/samarium et un cantilever en alliage fer/nickel très léger sur lequel est fixé un diamant taillé en forme elliptique. Il en résulte une sensibilit­é élevée de 6.5 mv, ce qui a l’avantage d’augmenter le rapport signal/bruit. Cette cellule Goldring est livrée dans une magnifique boîte en métal et ses points de fixation se trouvent audessus du corps de la cellule. Deux vis BTR se fixent directemen­t au corps de cette 2100.

Des basses très profondes et une dynamique explosive

Après l’audio-technica VM530EN, nous changeons littéralem­ent de registre avec cette Goldring 2100. L’aigu est beaucoup plus doux comme si ils étaient lissés pour plus de confort. Cependant, n’allez pas imaginer que cette cellule est asthénique, elle a une dynamique à couper le souffle (la plus véloce de ce comparatif) qui n’en oublie pas une grande ampleur dans le grave. Ce dernier est même impression­nant. Lorsqu’on écoute l’album de Joe Goddard «Electrocli­nes», un disque à résonance Funk/electro, le synthé basse déboule avec un niveau incroyable. Le médium est plein tout en étant vif, ce qui offre du relief à la voix de la chanteuse Slo. De plus, cette cellule procure une image stéréo large, d’une ampleur qui se rapproche d’un modèle plus haut de gamme. Il y a du relief, de la profondeur. Les plans ne sont pas projetés en avant, au contraire. Vu ces qualités, il nous a semblé judicieux de passer à un disque de musique classique comme les «Leçons des Ténèbres» de Marc Antoine Charpentie. La voix de haute-contre de René Jacobs est parfaiteme­nt positionné­e en tessiture. L’équilibre tonal de cette Goldring est plutôt descendant, mais elle n’en oublie pas d’être vivante par sa rapidité et son suivi mélodique. La viole de gambe et le clavecin sont bien présents, et nous pouvons sans aucun effort suivre tout le jeu de ces musiciens. Même chose sur le LP de Steve Reich «WTC 9/11» et le morceau «Differents Trains». Nous imaginons facilement la position de chaque violon. La Goldring 2100 donne une solidité au son en détachant et séparant chaque instrument­iste. Par certains côtés, elle ne fait pas dans la dentelle, mais on appréciera le caractère décisif qu’elle propose et ce sans aucune dureté.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France