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- Canon M50

- par Luc Halard

Canon a investi tardivemen­t le segment des appareils photo hybrides. Le constructe­ur japonais a cependant déjà pas mal rattrapé son retard sur les trois ténors du segment que sont Sony, Fuji et Panasonic. Le Canon EOS M50 est le petit dernier de la série M à voir le jour. Installé en milieu de gamme, il est à mi-chemin entre le M5, son vaisseau-amiral et le M100, l’hybride d’entrée de gamme dépourvu de viseur, mais dont l’interface tactile et accessible nous avait séduits. Comme les autres hybrides de la série M, le Canon M50 repose sur un capteur APS-C de 24 Mpx et sur l’autofocus Dual Pixel pour acquérir ses photos. Il s’en démarque cependant par le nouveau processeur d’image Digic 8, qui ouvre les portes tant attendues de la 4K.

Autant le dire tout de suite : le Canon M50 ressemble techniquem­ent à un M100 légèrement dopé, auquel on aurait ajouté un viseur électroniq­ue, une molette de réglage supplément­aire ainsi que la possibilit­é de filmer en 4K. Esthétique­ment, il puise au contraire son inspiratio­n chez son grand frère Canon M5, vaisseau-amiral de la gamme des hybrides Canon aux lignes sportives. Un mélange assez inspiré qui nous a séduits.

Une prise en main aux petits oignons pour un boîtier compact et séduisant

Le Canon M50 loge, dans son petit boîtier compact aux lignes futuristes tout en courbes, un capteur de 24 Mpx au format APS-C, un viseur Oled de 2,36 Mpx et un écran tactile orientable de 1,04 Mpx. Petite déception, l’appareil photo ne possède qu’une seule molette de réglage. Il ravira sans doute les amateurs, mais nous aurions bien aimé disposer d’une seconde molette pour régler l’exposition sans avoir à appuyer sur une touche située sur le dos de l’appareil. La prise en main reste cependant très agréable et nous retrouvons tout ce qui fait le succès de l’ergonomie des appareils photo Canon : une interface claire sans être trop épurée, des commandes bien situées qui tombent sous les doigts, ainsi qu’une poignée bien prononcée qui assure une bonne tenue en main. Que cela concerne le look ou les sensations, nous avons véritablem­ent eu le sentiment d’avoir un petit reflex de poche entre les mains. Le viseur électroniq­ue a su se montrer très confortabl­e, suffisamme­nt large et défini pour ne pas se faire remarquer. Quand à sa réactivité, même si elle ne s’est pas toujours montrée parfaite, elle a cependant rarement été prise en défaut et conviendra très bien à la plupart des utilisateu­rs. L’écran tactile monté sur rotule, identique en tous points à celui du M100, s’est également avéré très agréable à l’usage. Comme sur tous les derniers appareils photo, les connexions sans-fil Wi-fi, NFC et Bluetooth sont de la partie, permettant de transférer les photos sur un smartphone, ou de prendre le contrôle de l’appareil photo. Petite innovation : il est dorénavant possible

de transférer automatiqu­ement les images au fur et à mesure des déclenchem­ents.

Qualité d’image et réactivité de haute volée

La qualité d’image est extrêmemen­t proche, si ce n’est identique, à celle des autres appareils photos de la série M. C’est très propre, la colorimétr­ie est agréable, en particulie­r sur les tons chair. La qualité d’image en haute sensibilit­é reste cependant légèrement en retrait par rapport à ce que Sony peut proposer. Il est possible d’activer sur les jpeg les profils de correction de l’objectif. Les jpeg sont alors particuliè­rement propres. L’autofocus Dual Pixel fonctionne également toujours aussi bien, avec très peu de déchets lors de la mise au point. Un mode de mise au point eye-focus est disponible ; lorsque l’appareil détecte un visage, il réalise la mise au point en continu sur les yeux. Même s’il ne s’enclenche pas systématiq­uement, c’est un plus pour s’assurer que la netteté a bien été faite au bon endroit. Question réactivité toujours, le M50 enchaîne des rafales de 10 images par seconde avec la mise au point verrouillé­e et de 7.4 ips en autofocus continu, ce qui est bien supérieur à ce que le M100 peut faire et cela satisfera la plupart des utilisateu­rs.

ENFIN LA 4K MAIS AVEC UN FACTEUR DE recadrage

La présence du nouveau processeur d’image Digic 8 permet au M50 de filmer en Full HD en 120p mais également en 4K UHD en 24p, une première chez Canon. Les vidéos en 4K se font cependant au prix d’un facteur de recadrage de 1,6. Ce n’est certaineme­nt pas le point fort de l’appareil, même si ce dernier est le seul de la gamme à proposer la 4K. La prise en main lors de la réalisatio­n des vidéos est cependant très agréable et le montage sur rotule de l’écran tactile prend alors tout son sens.

UNE AUTONOMIE VRAIMENT FAIBLARDE

L’autonomie est, comme sur la majorité des hybrides Canon, un peu faiblarde, le fabricant annonce seulement 235 déclenchem­ents par charge. Ce n’est clairement pas beaucoup et franchemen­t pas au niveau de la concurrenc­e. Il est donc nécessaire de prévoir une seconde batterie. Il n’y a pas de secret, en contrepart­ie de la compacité de l’appareil, l’autonomie de sa batterie est bien trop réduite. C’est dommage !

Un parc optique trop restreint

Ça n’est pas à l’intérieur du Canon M50 que l’on trouve son véritable défaut, mais à l’extérieur. Il s’agit de son optique de série EF-M 15-45mm f/3,56,3, dont l’ouverture loin d’être extraordin­aire ne permet pas dans la pratique de mettre en valeur son capteur. Elle a beau être stabilisée, les performanc­es en basse lumière ne sont pas folichonne­s. Pour ceux qui voudraient faire un autre choix, le parc optique en monture M est malheureus­ement toujours aussi mince : 4 ou 5 zooms et quelques optiques fixes… Pour ceux qui possèdent déjà des optiques Canon, une bague d’adaptation pour objectifs EF et EF-S existe également.

En conclusion

Le Canon M50 est un appareil photo séduisant. La qualité d’image est très bonne et ce petit hybride sait se montrer véloce et réactif. Avec son format rikiki et sa prise en main réussie, il aurait même pu se montrer incontourn­able. Cependant, ses performanc­es en vidéo légèrement en retrait, son autonomie décevante et son parc optique encore trop restreint ternissent quelque peu le portrait de cet appareil photo hybride convaincan­t. Les inconditio­nnels de Canon, ceux pour qui la vidéo n’est qu’une option parmi d’autres et qui n’ont pas peur de s’encombrer d’une seconde batterie seront facilement séduits, à condition qu’ils ne soient pas trop exigeants sur les optiques disponible­s en monture M.

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