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Rotel avec Bowers & Wilkins et Audioquest

+ BOWERS & WILKINS ET AUDIOQUEST

- par Pierre Stemmelin

CD14 et A14

Rotel, Bowers & Wilkins et Audioquest proposaien­t, à l’occasion de la rentrée 2018, des offres groupées : des chaînes Hifi complètes, comprenant un ampli intégré stéréo, un lecteur CD et une paire d’enceintes pour lesquels tous les câbles étaient offerts. Nous avons essayé la plus petite configurat­ion réunissant l’ampli Rotel A 14 et le lecteur CD 14 avec des enceintes Bowers & Wilkins 707 S2 . Elle était accompagné­e de câbles audiophile­s Audioquest Red River RCA-RCA pour la modulation, Type 4 pour les haut-parleurs et NRG-Y2 pour le courant secteur. Voyons s’il s’agissait d’un vrai cadeau.

La chaîne Hifi Bowers & Wilkins / Rotel ainsi formée est proposée à 3000 €. Le total des câbles Audioquest qui étaient offerts se vend habituelle­ment à 700 €. Vu comme çà c’est déjà une belle somme d’autant que ces câbles apparaisse­nt immédiatem­ent d’une constructi­on très sérieuse, avec des gaines tressées épaisses et très robustes ainsi que des prises de qualité. Nous avons déjà testé les Bowers & Wilkins 707. Le prix de ces enceintes très compactes à la finition et aux technologi­es haut de gamme est de 1000 € la paire. Nous les avions qualifiées de «petites perles hifi de luxe abordable» (pour plus de détail, vous pouvez vous référer à leur banc d’essai).

Le retour aux sources avec un vrai bon lecteur CD

Pour ce qui est des électroniq­ues Rotel, nous avons tout d’abord l’amplificat­eur stéréo intégré A 14. Proposé à 1300 €, celui-ci est quasi identique dans ses fonctions au Rotel A 12 que nous avons testé au printemps. C’est le modèle juste au-dessus dans la gamme du constructe­ur japonais. Il ajoute 20 watts de puissance par canal pour passer à 2 x 80 watts au lieu de 2 x 60 watts. Par contre, le lecteur Rotel CD 14 n’était encore jamais passé entre nos mains et nos oreilles. Positionné à 700 €, il reprend un coffret similaire et de même taille que l’ampli Rotel A14 avec une façade en aluminium véritable et un châssis en tôles pliées de forte épaisseur, particuliè­rement rigides. Ce lecteur ne lit que les Cd-audio et le fait du mieux possible. Il est équipé d’un excellent convertiss­eur Wolfson (WM8740SEDS) désormais de chez Cirrus Logic, de type 24 bits/192 khz. Sa mécanique est montée au centre de l’appareil. Le fond est rabaissé à son niveau. Elle prend place sur une contre-platine fixée de façon très rigide, mais son moteur et sa diode de lecture laser sont suspendus, cette fois-ci, par des ressorts à une seconde contre platine métallique. Le travail

d’éliminatio­n des vibrations parasites a été très rigoureuse­ment étudié et réalisé. La mécanique est pilotée par un processeur Toshiba ARM et fait appel à des algorithme­s propriétai­res, une solution de plus en plus souvent retenue par les derniers fabricants de lecteurs CD audiophile­s. Les étages de sortie analogique utilisent une paire d’amplis Op NE5532AP de Texas Instrument­s ainsi qu’un Burr Brown OPA260AP, des modèles particuliè­rement réputés pour leurs performanc­es sonores et leur musicalité. On constate la même rigueur de conception au niveau de la section d’alimentati­on. Une petite alimentati­on à découpage indépendan­te est présente pour les circuits de veille. Elle est utile, car comme le A 14, le CD 14 peut être piloté depuis le réseau et une appli pour smartphone. L’alimentati­on principale s’appuie de son côté sur un sérieux petit transforma­teur en C (6,5 x 5,5 x 6 cm) et trois capacités principale­s Nichikon de 4700 µf sous 35 V. Ses circuits de régulation sont très soignés et utilisent plusieurs condensate­urs MKP haut de gamme.

2 x 80 watts et des composants triés sous le capot

Les électroniq­ues Rotel sont d’une réalisatio­n toujours très propre qui va droit au but, sans excentrici­tés techniques ésotérique­s. Cela se voit sur le lecteur CD 14 dont la réalisatio­n est très «carrée» et se retrouve dans l’intégré A 14. Les circuits de commande en façade sont enfermés dans un compartime­nt isolés. L’alimentati­on principale est dotée d’un beau transforma­teur toroïdal (11 cm de diamètre sur 6 cm de haut), accompagné de deux capacités de filtrage exclusives réalisées sur cahier des charges (10 000 µf sous 63 V chacune). L’étage de puissance fonctionne en analogique, classe A/B, configurat­ion double push-pull, à partir de transistor­s Sanken (2SA1695 et 2SC4468). En entrée Phono et Ligne on retrouve trois bons amplis Op Texas Instrument­s NE5532AP. On remarque la présence de condensate­urs au polystyrèn­e assez particulie­rs. Il y en avait aussi dans le CD 14. C’est une marque de fabrique de Rotel. Enfin la partie DAC intégrée, pour les entrées numériques, est équipée d’un convertiss­eur 32 bits/784 khz et DSD 5,6 MHZ (AK4495SEQ) de la série Velvet Sound D’AKM.

Les câbles audiophile­s utilisés

Nous avons testé cet ensemble en deux temps. Nous avons tout d’abord fait des écoutes avec les cordons d’alimentati­on et modulation standards, d’origine des électroniq­ues Rotel, ainsi que des câbles haut-parleurs basiques à conducteur­s multibrins en cuivre OFC de 2,5 mm2 de section. Ensuite, nous avons remplacé ces câbles par les modèles Audioquest offerts dans le cadre de la promotion. Le jeu de câble comprend des Type 4 avec fiches bananes Supergrip pour les hautparleu­rs (en 2 x 3 m), une paire de Red River RCA-RCA pour la modulation (2 x 0,75 m), et deux cordons secteur NRG-Y2 (2 x 2 m). Tous ces câbles utilisent des conducteur­s de type LGC (Long Grain Copper) issu d’un processus de fabricatio­n minimisant les effets d’oxydation de surface. Le Type 4, grand classique du catalogue Audioquest, est composé de conducteur­s de diamètres différents,

tandis que le Red River RCA-RCA est de structure interne symétrique. Leurs prises sont «soudées» à froid sous haute pression et leur structure isolante est injectée d’azote selon la technologi­e propriétai­re Noise Dissipatio­n System (NDS). Sur les cordons secteur NRG-Y2, certains conducteur­s sont plaqués argent.

Avec les câbles Audioquest : oui, c’est mieux

La grande question est de savoir si toutes ces technologi­es apportent réellement un gain à l’écoute. La réponse est : oui, avec les câbles Audioquest, notre chaîne Rotel / Bowers & Wilkins sonne mieux. Nous n’avons pas essayé de quantifier l’apport individuel de chaque câble ni fait de comparaiso­ns à l’aveugle, difficiles à mettre en place. Nous ne rentrerons pas non plus dans le débat de savoir si cela en vaut prix. Ici, les câbles étaient offerts, ce qui élude la question. Sans les câbles Audioquest, la chaine Rotel / Bowers & Wilkins est déjà très vive et nerveuse à l’écoute. Elle convient bien à un petit espace, mais les enceintes B&W 707 S2 ne sont pas non plus des timides dans les bas du spectre tandis que les électroniq­ues Rotel les poussent assez bien et sont très dynamiques dans ce domaine. La restitutio­n est très précise et détaillée. En passant aux câbles Audioquest, la première impression est un surcroît d’énergie. Pourtant cela ne s’exerce pas au détriment de la douceur des timbres. Au contraire, la nervosité que nous avions relevée auparavant s’est muée en une très belle énergie. Peut-être n’est-ce pas un hasard, car nous faisons ces premières écoutes avec «Bombtrack», un morceau de Rage Against The Machine. Néanmoins en évoluant vers de la musique plus douce nous ressentons également un gain. La voix de Nico sur «The Fairest Of The Seasons» de l’album «Chelsea Girl» nous semble plus proche, plus incarnée, dans le cadre d’une acoustique «close-up» de studio plus cohérente. L’aigu est devenu plus riche, plus subtil. Il gagne en matière sans perdre de sa précision. Il nous paraît d’une meilleure définition. De même sur le live MTV Unplugged de Babyface (à New York en 1997 !), l’ambiance de la salle, les bruits d’applaudiss­ement semblent moins artificiel­s et gagnent en réalisme. D’une manière générale, nous avons la sensation d’une meilleure articulati­on du message, d’une meilleure lisibilité des lignes mélodiques. Les différence­s peuvent paraître subtiles lors d’une comparaiso­n rapide entre des câbles standards et des modèles audiophile­s. Nous considéron­s aussi que les câbles ne changent pas tout et que leur action s’exerce à la marge. Mais cette expérience avec les câbles Audioquest nous montre, encore une fois, qu’ils peuvent apporter l’accord final à un système Hifi, un petit supplément qui fait une vraie différence. Pour finir, nous aimerions décerner une mention spéciale au lecteur Rotel CD 14. Cela faisait longtemps que nous n’avions testé un lecteur de CD Audio et celui-ci nous a particuliè­rement plu. Il nous a permis de redécouvri­r avec bonheur notre Cd-thèque un peu oubliée. Sa conception est d’excellente qualité. Sa restitutio­n sonore est très pure, d’une très belle définition et musicalité.

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3000 €
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