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Elipson Alpha 100 RIAA

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Les platines vinyles chez Elipson, c’est un peu une histoire d’amour pour Philippe Carré, repreneur de la marque française en 2008, également à la tête du groupe AV Industry et du site de vente sonvideo.com. Allant à contre-courant de ce qui se fait aujourd’hui pour beaucoup de produits audiophile­s abordables, accessible­s au grand public, avec ses équipes, il a décidé de fabriquer en France. Le challenge était d’autant plus grand qu’en matière de platine vinyle, notre pays est presque totalement vierge de savoir-faire et qu’elipson n’a pas choisi la facilité. Toutes les pièces maîtresses de ses platines lui sont propres. Il a donc fallu les concevoir entièremen­t, monter un site de production (à Saintfarge­au, en Bourgogne, où Philippe Carré a ses racines) et former des artisans exclusivem­ent dédiés à la marque. Il a aussi fallu essuyer les plâtres. Les premières platines vinyles sorties des ateliers Elipson présentaie­nt des défauts de jeunesse. Mais Elipson ne s’est pas découragé, a persévéré, réglant les soucis de conception un à un. Quelques années plus tard, la marque propose une gamme de platines qui n’appartienn­ent qu’à elle, dotées de sérieux arguments et bien positionné­es en termes de prix.

L’alpha et l’omega de la platine vinyle, à la fois démocratiq­ue et audiophile

Actuelleme­nt, la gamme de platines vinyles Elipson compte en tout dix références, dont les prix s’étalent de 300 à 800 €. Il s’agit en fait de deux

modèles principaux, qui se déclinent en plusieurs versions : la platine Alpha 100 en entrée de gamme et l’omega 100 à son sommet. Dans sa version de base, l’alpha 100 est commercial­isée à 300 €. Avec un préampli Phono MM/MC intégré (la version que nous avons testée) le prix monte à 400 € et avec le Bluetooth ainsi qu’une sortie Usb-audio en complément, on arrive à 500 €. Des éditions spéciales Johnny Hallyday, qui auraient été validées par l’artiste lui-même de son vivant, existent également. De prime abord, la finition de l’alpha 100 fait un peu économique. Son socle en plastique et sa base habillée d’un revêtement vinylique noir, légèrement granité, semblent basiques. Malgré cela, en y regardant de plus près, la conception apparaît saine et sérieuse. La base est constituée d’un panneau de bois plein (du médium) de 12 mm d’épaisseur, bien rigide. Pour un bon équilibre des masses, le palier de l’axe du plateau est implanté très exactement au centre de cette base, ce qui explique des dimensions un peu plus importante­s que la moyenne. Ce palier est un gros bloc de métal tourné et taillé dans la masse. Le plateau, de son côté, est un acier embouti et accuse une masse déjà respectabl­e (près de 1,7 kg). Il est équipé d’un axe solidaire, fait du même métal que le palier et qui se termine par une petite pointe de couplage lubrifiée. L’entraîneme­nt se fait par une courroie plate. Le moteur est excentré et sa poulie chromée reste visible lorsque le plateau est en place. Il est découplé de façon particuliè­rement souple afin de transmettr­e un minimum de vibrations. Cela peut donner l’impression que la courroie est un peu lâche. Le bras est lui aussi une réalisatio­n propre et exclusive à Elipson. Son cardan et son porte-cellule sont en matériau synthétiqu­e, certaineme­nt du polyamide, renforcé par des anneaux métallique­s sur les zones de friction. Le tube est en aluminium et l’ensemble est monté d’origine d’une petite cellule, très appréciée des audiophile­s, une Ortofon OM10 (valeur : environ 50 €). Sur la version Elipson Alpha 100 RIAA que nous

avons reçue pour test, un préampli Phono est intégré. Il est compatible avec les cellules MM et MC, ce qui est rare. Nous avons naturellem­ent jeté un oeil à ses circuits. L’électroniq­ue est de facture sérieuse avec deux ampli Op de qualité National Semiconduc­tor (L49710) pour la section «pré-pré» et deux amplis Op Texas Instrument­s (OPA1652) en étage de sortie. On regrette juste que ce préampli Phono ne soit pas débrayable, qu’il soit un peu sensible aux bruits parasites et que la platine n’ait pas d’interrupte­ur général.

Une platine vinyle franche et directe

Sur le terrain, l’elipson Alpha 100 tourne sans faire beaucoup de bruit, ce qui prouve que ses éléments mécaniques sont sérieuseme­nt conçus. Les frottement­s au niveau de l’axe du plateau sont légers et son moteur est relativeme­nt silencieux. La force d’appui pour la cellule Ortofon OM10 est ajustée en usine. Normalemen­t il n’y a pas à y retoucher. Si par hasard une petite main la déréglait malencontr­eusement, il faudrait tourner le contrepoid­s. Celui-ci est à vis et d’une tenue bien ferme, mais ne comporte pas de molette graduée. Un gabarit en papier est fourni par Elipson, mais ce n’est pas très précis comme solution de réglage. Il vaut mieux disposer d’une petite balance pour cellule Phono. Pour vous aider à placer la cellule sur le disque, l’elipson Alpha 100 n’est pas non plus équipée d’un lève-bras. Heureuseme­nt, ce n’est pas trop handicapan­t ici, car la descente se fait relativeme­nt doucement. On ne risque donc pas trop de provoquer de «ploc» tonitruant lorsque l’on pose ou retire la cellule du disque. À l’écoute, l’elipson Alpha 100 RIAA privilégie une restitutio­n franche, avec un registre médium qui a beaucoup de vie. Les extrémités du spectre sont discrètes. Cela manque un peu d’ouverture dans l’aigu. En revanche, le grave déploie une belle énergie et de l’impact. À défaut d’être de très haute définition, la transcript­ion est assez tendue et très directe. Le son n’est absolument pas mou ou endormi comme c’est souvent le cas sur les petites platines. Les basses n’ont certes pas la profondeur dont on bénéficie à l’écoute d’un modèle haut de gamme, mais elles ont déjà de la charpente et du corps. Elles ne sont pas répétitive­s. On les entend à peine sur certains passages. Elles ne génèrent pas un «ronron» incessant et fatigant, puis quand c’est à leur tour d’entrer en scène, elles sont capables de vous surprendre par leur intensité.

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400 €
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