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FIIO

FH7

- par Guillaume Fourcadier

Écouteurs intra-auriculair­es les plus haut de gamme jamais lancés par Fiio, les FH7 ont pour but de faire passer un cap à la marque chinoise. De type trois voies, hybrides, à cinq transducte­urs, les Fiio FH7 comptent se faire une place dans ce qu’on appelle LE SEGMENT AUDIOPHILE TOUT EN BÉNÉFICIAN­T D’UNE FORME SOIGNÉE ET EN APPORTANT UNE modularité poussée de leur signature sonore. Une forme proche de la perfection

Dès l’ouverture de leur boîte, les Fiio FH7 font leur petit effet. Chaque écouteur est conçu dans un alliage d’aluminium/magnésium usiné et anodisé noir, avec un dos parsemé de vaguelette­s et cerclé d’un petit trait doré pour couronner le tout. Le produit est clairement solide voire irréprocha­ble, mais sait garder une certaine élégance. Il faut également préciser qu’un mélange d’aluminium et de magnésium permet de conserver une très grande légèreté tout en profitant de la rigidité de ce matériau, très utile d’un point de vue acoustique. Les vaguelette­s ne sont pas non plus là par hasard, puisque cette structure permet d’absorber les éventuelle­s résonances.

Le câble avec connectiqu­e MMCX (un des standards) est tout aussi sérieux dans sa conception. Utilisant du cuivre plaqué argent, il est à la fois épais (8 brins) tout en restant étonnammen­t souple. Son connecteur mini-jack est de type coudé avec une structure entièremen­t métallique.

Le packaging est tout aussi impression­nant puisque Fiio propose à la fois deux housses de transport (l’une en tissu souple, la seconde rigide et en cuir), une petite capsule contenant deux paires de filtres acoustique­s, et un jeu de six types d’embouts différents pour un total de quinze paires. Les différents filtres acoustique­s ainsi que certains embouts permettent de légèrement jouer sur la signature sonore du produit.

Le confort est assez réussi. Sans être dans les tout

meilleurs élèves, les écouteurs Fiio FH7 savent se faire oublier malgré leur canule relativeme­nt large (mais courte). L’isolation phonique est très acceptable même si elle ne va pas extrêmemen­t loin dans le bas du spectre. Tous les embouts en silicone se valent à ce niveau, il faudra privilégie­r les modèles à double frange ou en mousse à mémoire de forme si l’on veut obtenir la meilleure isolation phonique.

Une sonorité riche, joueuse et intransige­ante

Les écouteurs Fiio FH7 combinent deux paires de transducte­urs à armature équilibrée pour les aigus et médiums avec un transducte­ur dynamique doté d’une membrane en béryllium pour les basses.

Il ne faut pas bien longtemps pour constater que le pari de Fiio est réussi, du moins en ce qui concerne la qualité pure. La signature de base (filtre neutre et embouts en silicone classiques) est très régulière dans les basses et les médiums, voire légèrement descendant­e, avec une excellente extension dans le bas du spectre. Les Fiio FH7 descendent bas, de manière très propre et naturelle. Le son paraît beaucoup plus articulé que celui des écouteurs hybrides habituels, moins mou, moins imprécis. La transition basses/médiums entre le transducte­ur dynamique et les transducte­urs à armature balancée (ou équilibrée) se passe sans aucune impression de chevauchem­ent de fréquences, un phénomène pourtant courant chez les concurrent­s. Le registre aigu est particuliè­rement clair et précis, plutôt mis en avant même si nous ne notons pas d’agressivit­é excessive. Seul un pic vers les 8-10 khz le laisse parfois déborder et siffler (ou chuinter) sur des styles musicaux très tranchants comme le métal.

D’une manière générale, les Fiio FH7 offrent un son détaillé, précis, avec une bonne séparation des instrument­s. La scène sonore est assez profonde, mais pas extrêmemen­t large. La force des Fiio FH7 ne réside justement pas dans leur scène sonore ou leur niveau de détails mais dans leur musicalité et la très grande justesse des timbres.

Avantage ou inconvénie­nt, ces écouteurs sont très dépendants de la qualité de la source et de la qualité du mixage. Si la lecture en sortie d’un smartphone fournit déjà un bon résultat, une utilisatio­n sur baladeur audiophile va faire monter leurs qualités de plusieurs crans. Testés principale­ment à partir du baladeur Fiio M11, les FH7 ont pu s’exprimer pleinement, là où une utilisatio­n en sortie de smartphone laisse des basses et un niveau de séparation des instrument­s plus brouillons. Ces écouteurs ne vont presque rien pardonner, ils révèlent facilement les limites d’une carte son ou d’un amplificat­eur casque. Cela est également vrai pour les mauvais mixages et les mauvais codecs. La personnali­té sonore des Fiio FH7, particuliè­rement le pic dans les aigus, fait qu’ils peuvent paraître totalement sous-exploités, ternes et même sifflants si la piste est mal codée ou enregistré­e.

L’utilisatio­n des filtres acoustique­s qui viennent se visser sur les canules module très légèrement la personnali­té sonore des écouteurs en jouant sur les basses et les aigus. Si les différence­s de signatures sont effectives, elles restent discrètes. Le filtre des basses n’atténue pas le pic à 8-10khz, et le filtre des aigus ne propose qu’un petit surplus de clarté dans les haut-médiums et aigus. Le constat est le même pour les embouts. Dans ce cas, les modèles nommés mid-centric sont peut-être les plus intéressan­ts. Ils rehaussent très finement le niveau des médiums, permettant aux écouteurs d’apporter un peu de profondeur à la scène sonore, et de devenir encore un peu plus neutres sans être plus froids. Les petits surplus de basses ou de clarté apportés par les filtres et embouts accentuent ou corrigent légèrement, ce qui peut déjà faire la différence.

Difficile de ne pas recommande­r les Fiio FH7 tant ils paraissent ne rien devoir au hasard, que ce soit sur la forme ou sur le son. Sans être forcément les références absolues dans cette gamme de prix, ils comptent clairement parmi ce qui se fait de plus intéressan­t et de plus complet.

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