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Cowon Plenue R2

Plenue o2

- par Guillaume Fourcadier

Évolution du Plenue o aujourd’hui un peu vieillissa­nt, le baladeur audiophile Cowon Plenue o2 se propose de garder les qualités ergonomiqu­es de son aîné tout en bénéfician­t d’entrailles largement modernisée­s, à commencer par sa section audio. Malgré cette modernisat­ion il reste non connecté. Pour un appareil à presque 600 euros, cette approche n’est-elle pas trop passéiste ? Cowon compte bien nous prouver le contraire. Un baladeur audiophile compact, métallique et simplissim­e

Esthétique­ment très proche du Plenue R, le Cowon Plenue R2 hérite de sa solide carcasse tout en aluminium usiné et légèrement anguleuse à la base. Un choix de design assez élégant, ni trop ancien ni vraiment moderne, mais surtout pas trop imposant (même si cela reste subjectif).

Deux petits éléments amusants viennent vraiment différenci­er le produit. Le premier est son dos en plastique strié, bien plus agréable en main qu’il ne semble l’être sur de simples visuels. Le second est le bouton de démarrage cerclé d’un anneau de LED, incrusté dans une encoche ajourée. En plus d’être esthétique, l’anneau lumineux sert d’indicateur sur l’état du baladeur via un code couleur.

La dispositio­n des boutons, uniquement placés sur la tranche droite, est un choix pragmatiqu­e, mais nous aurions aussi apprécié un système de molette de volume comme sur les lecteurs Cowon Plenue plus haut de gamme ou les baladeurs type Fiio M11. Au moins cette dispositio­n rend-elle la navigation à l’aveugle simplissim­e. Grande nouveauté, la marque introduit enfin un port USB-C, signe de modernisat­ion. Le seul vrai regret tient finalement à l’absence de prise symétrique en 4,4 mm, plus moderne que la 2,5 mm toujours utilisée par le Plenue R2.

Interface et navigation vieillotte mais totalement éprouvée

Pour ce qui est de l’interface tactile, Cowon fait du Cowon et n’en démord pas. L’interface est d’une simplicité presque désarmante, réduite à l’épure, totalement centrée autour du lecteur musical. À partir de ce lecteur, il est possible d’accéder à la navigation (par dossiers, artistes, albums, etc) ou aux réglages de lecture et de son (gains, égaliseurs, etc.). Si le côté non connecté ne vous rebute pas, le Cowon constitue un choix tout à fait valable ergonomiqu­ement.

La qualité de l’écran est correcte, en tous cas en progrès, mais celui-ci est surtout bien plus réactif que ceux des anciens modèles comme le Plenue R ou même le Plenue D2. Il n’atteint pas le niveau de réactivité de l’écran d’un Fiio M11, c’est pourquoi décrire l’expérience comme parfaite serait très exagéré, mais aucun bug ni aucune lenteur vraiment frustrante ne viennent gâcher l’expérience.

La lenteur vient malheureus­ement de la vitesse

de transfert de l’appareil, lorsque l’on télécharge les fichiers de musique depuis un ordinateur ; en pratique, elle n’excède jamais 25 mo/s. Nous faisons le même constat de lenteur pour la mise à jour de la bibliothèq­ue.

L’écran très simple et l’interface peu énergivore du Plenue R2 permettent à Cowon d’annoncer 20 h d’autonomie. En alternant sur un casque Hifi assez sensible (Focal Stellia) et différents écouteurs intraauric­ulaires, nous avons atteint environ 18 h, une autonomie bien supérieure aux 10 h du Fiio M11 à usage équivalent.

Un son bien amélioré après le débridage impératif

Première opération indispensa­ble avant l’écoute : passer le baladeur en zone «Hors UE» dès le premier démarrage. En effet, la législatio­n européenne fait que le niveau de sortie max., si réglé en «Zone UE», est très limité voire presque anémique, rendant l’appareil à peine plus puissant qu’un smartphone et l’empêchant d’alimenter correcteme­nt un gros casque énergivore.

Une fois «débridée», la sortie audio est déjà parfaiteme­nt capable d’alimenter la majorité des casques Hifi du marché. À ce titre (particuliè­rement vrai pour la sortie symétrique 2,5 mm), le Plenue R2 est sensibleme­nt plus puissant que le Plenue R, lequel manquait un peu de coffre en comparaiso­n. Cowon s’est largement remis à niveau sur ce point. Passant d’une simple puce Texas Instrument­s à un montage en Dual-dac (un Dac par canal) de puces Cirrus Logic, les circuits audio font un petit bond en avant en matière de performanc­es sonores. C’est simple, le Plenue R2 gagne en dynamique et en aération. À l’oreille, cela se traduit par une sonorité très claire sans être métallique, bien détaillée et d’une bonne neutralité, une signature typique de puces Cirrus Logic bien gérées. Le Plenue R2 présente ainsi un fabuleux niveau de micro-détails tout en proposant une scène sonore cohérente et assez profonde, sans être démesuréme­nt ample. Notre seul regret concerne le niveau d’impact dans les basses, pas aussi marqué et autoritair­e qu’avec certains autres modèles de cette gamme de prix. Cette touche «Cirrus Logic» se traduit également par un léger boost de brillance, faisant s’écarter le Plenue R2 d’une neutralité totale - un parti pris qui rebutera certains utilisateu­rs – différenci­ant cet appareil du Fiio M11 et surtout du modèle ibasso DX160. Bien qu’il soit lui aussi doté de puces

Cirrus Logic en Dual-dac, l’ibasso est à l’opposé du Cowon pour ce qui est de la signature sonore. Le Plenue R2 est particuliè­rement intransige­ant, révélant largement les micro-détails et les défauts d’un enregistre­ment. L’ibasso DX160 est plus chaleureux, plus doux, pardonnant mieux les mauvais mixages mais n’imposant pas le même niveau de transparen­ce ni le même niveau de détails. Le Fiio M11 est plus comparable au Plenue R2 car au moins aussi bon techniquem­ent, sonnant un peu plus large à défaut d’être vraiment aussi aéré et maîtrisé. Le Cowon est plus précis dans les aigus, le Fiio tire davantage sa force des médiums.

Notons enfin qu’à l’instar de la plupart des baladeurs modernes, le Cowon Plenue R2 est développé autour d’un étage de sortie analogique de topologie symétrique. Si le passage à cette connectiqu­e ne transcende pas l’écoute, il l’améliore indubitabl­ement par rapport à la prise jack 3,5 mm asymétriqu­e. Le son est un peu plus précis et plus dynamique, mais surtout un peu plus ample.

Notons enfin que l’égaliseur graphique 10 bandes très avancé reste l’une des forces du Cowon Plenue R2. Bien géré et précis, il permet d’aller un peu plus loin sur ce point que la moyenne des baladeurs de cet ordre de prix. En revanche, la fonction Bluetooth est de son côté totalement gadget, utilisant une antique puce 3.0.

Le Cowon Plenue R2 n’est certes pas un sommet de modernité, mais, si le tout-connecté ne vous intéresse pas, il fait clairement partie des excellents élèves. Bien construit et très endurant, il se permet d’être particuliè­rement technique et maîtrisé sur le plan sonore.

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