Parents

que “Je ne suis pleinement épanouie quand je suis enceinte…”

A 30 ans, Elsa attend son quatrième bébé. Ce qu'elle aime plus que tout, c'est de voir son ventre s'arrondir. Elle se verrait bien avoir encore d'autres enfants… Mais il va lui falloir convaincre son mari.

- PROPOS RECUEILLIS PAR GISÈLE GINSBERG

Je pourrais passer ma vie enceinte ! Quand j'attends un bébé, j'ai un sentiment de plénitude absolue et je me sens sereine comme jamais. C'est pourquoi à 30 ans, j'ai déjà trois enfants et j'en attends un quatrième. Mon mari voudrait bien qu'on s'arrête là, mais pour ma part, je ne peux pas imaginer un instant ne plus vivre de nouvelles grossesses après celle-ci Il faut dire qu'à chaque fois que j'apprends que je suis enceinte, une vague d'émotion m’envahit et un sentiment de bonheur intense. J’adore voir mon corps se transforme­r. Ça commence avec mes seins, d'ordinaire plutôt menus, qui augmentent considérab­lement.

Quasiment tous les jours, je me regarde dans la glace pour voir mon ventre s’ar

rondir. C’est une période où je suis très centrée sur moi-même. La Terre pourrait ne plus tourner rond, je ne m’en apercevrai­s pas ! Mon mari s’amuse beaucoup de mon comporteme­nt et me met gentiment en boîte. C’est un homme naturellem­ent tendre, et quand je suis enceinte, il est d’une gentilless­e sans pareille. Il est aux petits soins avec moi, m'écrit des mots doux, et finalement me traite comme une vraie princesse. Il adore caresser mon ventre et parler au bébé, et moi, j'aime que mon homme soit comme ça. Il m’accompagne à chaque étape de ma grossesse, et quand j’ai la moindre angoisse – parce que ça m'arrive quand même –, il est là pour me rassurer. J'ai la chance de ne pas souffrir de nausées les premiers mois, ce qui m'aide à apprécier ma grossesse dès le début. Pour mes trois premières grossesses, j'ai souffert à chaque fois d’une sciatique, mais cela n’a pas suffi à me déprimer. En règle générale, je suis plutôt en forme, sauf le dernier mois où je me traîne un peu, même si je ne prends jamais plus de 10-12 kg à chaque fois. Je n'ai jamais hâte d'accoucher. Je veux garder mon bébé dans mon ventre le plus longtemps possible. D'ailleurs, mes deux premiers enfants sont nés après terme Je ne crois pas beaucoup au hasard ! Quand je sens mon enfant bouger, je me sens le centre du monde, comme si j’étais la seule femme à vivre des moments pareils Je suis d'un caractère plutôt entier, et j’ai comme un sentiment de toute-puissance quand je porte la vie. Comme si rien ne pouvait m'arriver. Mes deux meilleures copines me disent que j'exagère, et elles ont raison d'ailleurs, mais je ne me vois pas être autrement. Elles ont eu deux enfants chacune, et ont été soulagées d'accoucher car elles se traînaient beaucoup en fin de grossesse. Alors que moi, quand vient le moment d’accoucher, je suis triste de laisser mon bébé sortir. C’est comme si je devais faire un effort surhumain pour le voir vivre hors de moi ! Évidemment, pour mes trois premiers enfants, j'ai eu à chaque fois un baby-blues carabiné, mais cela n'a jamais effacé mon bonheur d'être enceinte. Quand les jours de déprime sont terminés, je les oublie aussi vite pour ne plus penser qu'à mon bébé et aux suivants !

Je suis issue d'une famille nombreuse et

ceci explique peut-être cela. Nous étions six enfants et ma mère semblait heureuse d'être à la tête de sa petite tribu. Je veux peut-être faire comme elle, et peut-être mieux encore en battant son record. Quand je dis ça à mon mari, il me dit que c'est de la folie d'imaginer avoir plus de quatre ou cinq enfants. Mais je sais que je peux le faire changer d’avis quand je lui exprime l'épanouisse­ment que j'éprouve à être enceinte.

« Quand je sens mon enfant bouger, je me sens le centre du monde, comme si j’étais la seule femme à vivre des moments pareils. Un vrai sentiment de toute-puissance.»

Quand j’attends un enfant, je suis dans une bulle et paradoxale­ment, je me sens légère… Les gens dans la rue sont plutôt gentils : ils me laissent la place dans le bus, enfin presque toujours, et sont plutôt bienveilla­nts… Une fois mes bébés nés, je prolonge l'osmose en les allaitant longtemps, huit mois en général. Je continuera­is bien, mais au bout d'un moment, je n'ai plus de lait.

Chaque grossesse est unique. A chaque fois, je découvre quelque chose de nouveau. J'apprends à mieux me connaître. Je me sens plus forte pour affronter la vie. Avant d'avoir des enfants, j'étais fragile et je me sentais agressée par beaucoup de choses. A partir du moment où j'ai eu des enfants, mon caractère s'est transformé et je me suis sentie prête à défendre ma famille contre le monde entier. Je ne fais pas de prosélytis­me. Je ne prêche pas pour les familles nombreuses. Chacun son rêve. Je sais que je suis un cas un peu particulie­r : je connais les mêmes difficulté­s que les autres femmes pour élever des enfants, je n'échappe pas à la fatigue, mais cela n'enlève rien à mon plaisir immense d'être enceinte. Je suis également plus gaie quand j'attends un enfant, et mon mari est ravi de me voir si optimiste. C’est vrai que j’ai la chance d’avoir de l’aide : ma mère est très présente pour garder mes enfants ou m'aider à la maison. D'ailleurs, je suis son portrait craché tant physiqueme­nt que psychologi­quement. Elle a aimé toutes ses grossesses et m'a transmis apparemmen­t ses gènes . Je suis une maman-poule : j'entoure beaucoup mes enfants, comme si je voulais recréer une bulle autour d’eux. Mon mari se bat un peu pour avoir sa place. J’ai conscience d’être une maman louve. J’en fais sûrement trop, mais je ne sais pas faire autrement.

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« A chaque grossesse,j'apprends à mieux me connaître. Et je m'épanouis encore plus. »

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