On lui donne quoi à boire ?
L’hydratation est essentielle au bon équilibre d’un tout-petit. En accompagnement de ses repas ou via son alimentation, suivez nos conseils ciblés pour répondre à ses besoins, âge par âge.
L’hydratation participe au développement d’un bébé. Rappelons qu’au cours des premiers mois de sa vie, son organisme est composé d’eau à environ 70 %. Cet élément est donc nécessaire à son équilibre hydroélectrique. C’est-à-dire ? « L’équilibre entre l’eau et les électrolytes participe de réactions chimiques dans les cellules qui permettent à l’organisme de bien fonctionner », explique Delphine Sury, diététicienne-nutritionniste à Bordeaux. Mais l’eau joue aussi un rôle de régulateur thermique. Les mouvements d’un tout-petit (et plus tard ses efforts pour se tenir debout, puis ses premiers pas) occasionnent une forte dépense d’énergie. « Avec la perte cutanée et l’immaturité de ses reins un bébé “consomme” beaucoup d’eau et se déshydrate plus rapidement que les adultes. Difficile pour lui, qui ne maîtrise pas encore le langage, de verbaliser sa soif », poursuit Delphine Sury.
De 0 à 3 ans, à chacun ses besoins
Entre 0 et 6 mois, l’hydratation du bébé est exclusivement apportée par le lait maternel ou infantile. De 10 mois à 3 ans, un enfant devrait boire chaque jour, au moins, 500 ml de lait infantile
adapté à sa croissance. « Mais la chaleur, la fièvre ou une éventuelle diarrhée peuvent accroître ses besoins hydriques au cours de la journée », explique D. Sury. « À vous de compléter alors sa consommation de lait par de l’eau, proposée dans un biberon, à intervalles réguliers », ajoute-t-elle. Dans certaines situations, comme lors des trajets en voiture ou en avion, il est également recommandé d’hydrater son enfant régulièrement. Et après 3 ans ? « Comptez environ 1,2 l d’eau par jour à travers l’eau de source et l’alimentation », complète la diététicienne-nutritionniste.
Quelle eau pour un tout-petit ?
Avant 3 ans, il est préférable de donner de l’eau de source à un tout-petit. « Au quotidien, celleci doit être faiblement minéralisée. Mais sur les conseils de son pédiatre, vous pouvez aussi lui servir (ponctuellement) une eau riche en minéraux, donc en magnésium (Hépar, Contrex, Courmayeur) s’il souffre de troubles du transit, ou en calcium, si votre enfant mange peu de produits laitiers », explique Delphine Sury. Et les eaux aromatisées ? « Il est préférable de les éviter afin d’habituer un enfant au goût neutre de l’eau. Idem pour les sodas ou les jus de fruits industriels. Trop sucrés, ceux-ci ne conviennent pas à ses besoins nutritionnels et faussent l’apprentissage du goût », précise-t-elle. Le risque si cela devient une habitude ? Celui de créer, à terme, des problèmes de surpoids, de diabète et de favoriser l’apparition de caries. « Après 3 ans, les enfants sont plus autonomes au niveau de l’hydratation. Ils savent exprimer la soif. Il est néanmoins important de leur servir à boire à des moments clés de la journée ; le matin au réveil, à l’heure du goûter, avant et en fin de repas », ajoute D. Sury.
Une alimentation top hydratation
Les fruits et légumes, comme la plupart des végétaux, contiennent beaucoup d’eau. C’est le cas, par exemple, de la fraise, de la tomate ou du concombre que l’on trouve sur les étals en été. « Présentés sous leur forme crue et non transformée, ils n’ont pas toujours la cote auprès des enfants. Surtout à partir de 3 ans, lorsque les gourmets en herbe s’affirment dans leurs choix alimentaires », explique Delphine Sury. La spécialiste suggère plutôt de les mixer en veloutés, en soupes et en gaspachos. « Les tout-petits, même s’ils sont en âge de mastiquer, ont peur des aliments nouveaux. La texture veloutée des légumes mixés est rassurante pour eux », indique-t-elle. « Profitez-en pour leur proposer des associations de saveurs inédites comme carotte-orange ou pomme-concombre, par exemple. C’est une bonne initiation aux contrastes sucrés-salés. Et cela leur permet de déguster plus facilement des crudités riches en vitamines C tout en s’hydratant. »
Et les jus de fruits, comment les introduire ?
« Avant 3 ans, l’eau est la boisson la plus appropriée dans le cadre d’une alimentation variée. Bien sûr, vous pouvez proposer occasionnellement un jus de fruits à un tout-petit, mais il ne doit pas se substituer à l’eau de source », rappelle la spécialiste en nutrition. Par la suite, c’est à l’heure du petit-déjeuner ou en guise de collation (le matin ou l’après-midi) que les jus de fruits font leur entrée dans l’alimentation. Et toujours, en dehors des repas. « Les jus de fruits maison, préparés à l’aide d’une centrifugeuse ou d’un extracteur de jus, sont riches en vitamines, en fibres et minéraux. Et lorsque les fruits sont bios, c’est encore mieux ! », affirme Delphine Sury. « Les jus que l’on achète en briques au supermarché sont le plus souvent dépourvus de fibres. Ils ont peu de valeur nutritive. Le fait maison est bien plus savoureux et ludique, surtout lorsque l’on presse son jus en famille… »