Les 3 piliers d’une bonne confiance en soi
Lorsqu’on porte son bébé, on ne fait pas que le tenir dans les bras. On lui donne la sécurité affective dont il a besoin pour grandir.
A la naissance, le bébé a besoin de repères pour construire sa sécurité de base. Puis c’est grâce à des expériences motrices libres qu’il découvre ses ressources. Et lui donner une éducation bienveillante l’aidera à s’affirmer dans l’estime de soi et le respect de l’autre. 1. La sécurité affective dès la naissance
Passer du cocon maternel à la vie
à l’air libre, c’est un sacré bouleversement ! Il y a de quoi se sentir perdu… C’est pourquoi, dès les premières minutes de vie, on met aujourd’hui l’accent sur la continuité entre les deux mondes : on accueille l’enfant dans une pièce bien chauffée, à l’éclairage tamisé, on le pose tout de suite sur la peau de sa maman dont il reconnaît la voix et l’odeur, familières. Autant de repères qui contribuent à atténuer pour l’enfant le choc de la naissance et lui permettent de conserver un sentiment de sécurité intérieure, essentiel pour son développement.
Les premières semaines, les premiers
mois de vie, un bébé est complètement dépendant de l’adulte qui lui prodigue les soins. Pour se sentir en sécurité, il a besoin qu’on réponde à ses appels, qu’on le prenne dans les bras, qu’on lui parle, qu’on soit là pour lui, sans délai. C’est la phase dite d’accordage entre mère et enfant. « Si les réponses de son parent sont en adéquation avec ses besoins matériels et affectifs, l’enfant développe une forme d’attachement “secure ”, explique Gilles-Marie Valet, pédopsychiatre. Son sentiment de sécurité intérieure est suffisamment fort pour qu’il puisse, en grandissant, partir explorer son environnement en toute confiance et revenir chercher du réconfort auprès de l’adulte lorsqu’il en a besoin. » A l’inverse, un enfant qu’on laisse régulièrement pleurer peut perdre peu à peu confiance et se replier sur lui-même. Pour qu’un enfant ait confiance en lui, il doit d’abord avoir confiance en vous.
2. La liberté d’exercer ses capacités motrices
« L’observation montre que dès sa naissance, le bébé est dans une
attitude active, affirme Chantal De Truchis, psychologue clinicienne, spécialiste de la petite enfance. Notre rôle est de lui permettre d’explorer et de se développer en l’installant d’une façon qui lui permette d’exercer librement ses capacités motrices. » Ainsi, plutôt que de laisser bébé engoncé dans un relax, allongez-le à plat sur un tapis au sol : il est dans un bien-être corporel qui va de pair avec une liberté totale de mouvoir ses jambes, ses bras, sa tête, puis son tronc, lorsqu’il trouvera comment se retourner, se déplacer, se mettre assis… Notre rôle, c’est alors de lui laisser le temps de mener à bien ses explorations, en trouvant des solutions lui-même, par exemple pour descendre du fauteuil où il a grimpé. Il suffit de poser un coussin pour sécuriser une éventuelle chute. « Permettre à l’enfant de vivre une expérience complexe en lui laissant le temps de trouver ses solutions, c’est très important, insiste la psychologue : il se découvre capable de compter d’abord sur lui-même sans faire appel à un autre, et cela s’ancre en lui. » Ainsi, très tôt, l’enfant développe un sentiment de confiance en soi qui va croître au fil de ses nouvelles expériences. « Un enfant qui a pu l'expérimenter est un bébé calme, paisible, qui se sent en sécurité observe Chantal De Truchis. Il alterne phases d’activités et de repos, et trouve des ressources en luimême lorsque l’adulte n’est pas disponible. En découvrant ses propres ressources, il prend confiance : on l’aide ainsi à se construire une vraie force intérieure. »
3. Une éducation positive et bienveillante
« L’éducation bienveillante est une éducation qui vise à rendre l’enfant responsable, capable de faire des choix
qui seront bons pour lui, affirme GillesMarie Valet. Il ne s’agit pas de tout autoriser, et surtout pas de tout expliquer ou négocier ! » Cette éducation met l’accent sur des réponses adaptées à l’âge et au niveau de développement de l’enfant, et à son comportement, adapté ou inadapté, avec l’idée que tout est réparable, concrètement ou symboliquement : ainsi, l’enfant apprend de ses erreurs. « L’éducation bienveillante exclut toute forme de violence, les humiliations, la menace ou son corollaire, la “carotte” pour obtenir le comportement souhaité », poursuit Gilles-Marie Valet. Les études en neurobiologie ont montré qu’une attitude bienveillante avait une influence centrale sur le développement du cerveau, et notamment du cortex préfrontal, qui détermine notre capacité à faire des choix. Ainsi, grâce à cette éducation positive, l’enfant apprend à être quelqu’un qui fait de bons choix, et ça nourrit sa confiance en lui. C’est une éducation qui met l’accent sur la prise en compte des émotions de l’enfant, émotions qu’on l’aide à verbaliser ou qu’on verbalise pour lui s’il ne parle pas encore, afin d’éviter qu’elles le submergent. On bannit aussi les répliques comme “Tu es ceci, tu es cela” : c’est le comportement qu’on sanctionne (que ce soit positif ou négatif), ce n’est pas l’enfant qu’on juge ! Ainsi, l’enfant peut développer sa personnalité sans pression, et prendre conscience de sa valeur.