Parents

Les 3 piliers d’une bonne confiance en soi

- ANNE VAN WAEREBEKE

Lorsqu’on porte son bébé, on ne fait pas que le tenir dans les bras. On lui donne la sécurité affective dont il a besoin pour grandir.

A la naissance, le bébé a besoin de repères pour construire sa sécurité de base. Puis c’est grâce à des expérience­s motrices libres qu’il découvre ses ressources. Et lui donner une éducation bienveilla­nte l’aidera à s’affirmer dans l’estime de soi et le respect de l’autre. 1. La sécurité affective dès la naissance

Passer du cocon maternel à la vie

à l’air libre, c’est un sacré bouleverse­ment ! Il y a de quoi se sentir perdu… C’est pourquoi, dès les premières minutes de vie, on met aujourd’hui l’accent sur la continuité entre les deux mondes : on accueille l’enfant dans une pièce bien chauffée, à l’éclairage tamisé, on le pose tout de suite sur la peau de sa maman dont il reconnaît la voix et l’odeur, familières. Autant de repères qui contribuen­t à atténuer pour l’enfant le choc de la naissance et lui permettent de conserver un sentiment de sécurité intérieure, essentiel pour son développem­ent.

Les premières semaines, les premiers

mois de vie, un bébé est complèteme­nt dépendant de l’adulte qui lui prodigue les soins. Pour se sentir en sécurité, il a besoin qu’on réponde à ses appels, qu’on le prenne dans les bras, qu’on lui parle, qu’on soit là pour lui, sans délai. C’est la phase dite d’accordage entre mère et enfant. « Si les réponses de son parent sont en adéquation avec ses besoins matériels et affectifs, l’enfant développe une forme d’attachemen­t “secure ”, explique Gilles-Marie Valet, pédopsychi­atre. Son sentiment de sécurité intérieure est suffisamme­nt fort pour qu’il puisse, en grandissan­t, partir explorer son environnem­ent en toute confiance et revenir chercher du réconfort auprès de l’adulte lorsqu’il en a besoin. » A l’inverse, un enfant qu’on laisse régulièrem­ent pleurer peut perdre peu à peu confiance et se replier sur lui-même. Pour qu’un enfant ait confiance en lui, il doit d’abord avoir confiance en vous.

2. La liberté d’exercer ses capacités motrices

« L’observatio­n montre que dès sa naissance, le bébé est dans une

attitude active, affirme Chantal De Truchis, psychologu­e clinicienn­e, spécialist­e de la petite enfance. Notre rôle est de lui permettre d’explorer et de se développer en l’installant d’une façon qui lui permette d’exercer librement ses capacités motrices. » Ainsi, plutôt que de laisser bébé engoncé dans un relax, allongez-le à plat sur un tapis au sol : il est dans un bien-être corporel qui va de pair avec une liberté totale de mouvoir ses jambes, ses bras, sa tête, puis son tronc, lorsqu’il trouvera comment se retourner, se déplacer, se mettre assis… Notre rôle, c’est alors de lui laisser le temps de mener à bien ses exploratio­ns, en trouvant des solutions lui-même, par exemple pour descendre du fauteuil où il a grimpé. Il suffit de poser un coussin pour sécuriser une éventuelle chute. « Permettre à l’enfant de vivre une expérience complexe en lui laissant le temps de trouver ses solutions, c’est très important, insiste la psychologu­e : il se découvre capable de compter d’abord sur lui-même sans faire appel à un autre, et cela s’ancre en lui. » Ainsi, très tôt, l’enfant développe un sentiment de confiance en soi qui va croître au fil de ses nouvelles expérience­s. « Un enfant qui a pu l'expériment­er est un bébé calme, paisible, qui se sent en sécurité observe Chantal De Truchis. Il alterne phases d’activités et de repos, et trouve des ressources en luimême lorsque l’adulte n’est pas disponible. En découvrant ses propres ressources, il prend confiance : on l’aide ainsi à se construire une vraie force intérieure. »

3. Une éducation positive et bienveilla­nte

« L’éducation bienveilla­nte est une éducation qui vise à rendre l’enfant responsabl­e, capable de faire des choix

qui seront bons pour lui, affirme GillesMari­e Valet. Il ne s’agit pas de tout autoriser, et surtout pas de tout expliquer ou négocier ! » Cette éducation met l’accent sur des réponses adaptées à l’âge et au niveau de développem­ent de l’enfant, et à son comporteme­nt, adapté ou inadapté, avec l’idée que tout est réparable, concrèteme­nt ou symbolique­ment : ainsi, l’enfant apprend de ses erreurs. « L’éducation bienveilla­nte exclut toute forme de violence, les humiliatio­ns, la menace ou son corollaire, la “carotte” pour obtenir le comporteme­nt souhaité », poursuit Gilles-Marie Valet. Les études en neurobiolo­gie ont montré qu’une attitude bienveilla­nte avait une influence centrale sur le développem­ent du cerveau, et notamment du cortex préfrontal, qui détermine notre capacité à faire des choix. Ainsi, grâce à cette éducation positive, l’enfant apprend à être quelqu’un qui fait de bons choix, et ça nourrit sa confiance en lui. C’est une éducation qui met l’accent sur la prise en compte des émotions de l’enfant, émotions qu’on l’aide à verbaliser ou qu’on verbalise pour lui s’il ne parle pas encore, afin d’éviter qu’elles le submergent. On bannit aussi les répliques comme “Tu es ceci, tu es cela” : c’est le comporteme­nt qu’on sanctionne (que ce soit positif ou négatif), ce n’est pas l’enfant qu’on juge ! Ainsi, l’enfant peut développer sa personnali­té sans pression, et prendre conscience de sa valeur.

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 ??  ?? LES 101 RÈGLES D’OR DE L’ÉDUCATION BIENVEILLA­NTE Par Gilles-Marie Valet Éd. (Larousse)
LES 101 RÈGLES D’OR DE L’ÉDUCATION BIENVEILLA­NTE Par Gilles-Marie Valet Éd. (Larousse)
 ??  ?? L’ÉVEIL DE VOTRE ENFANT, LE TOUT-PETIT AU QUOTIDIEN Par Chantal de Truchis Éd. Albin Michel
L’ÉVEIL DE VOTRE ENFANT, LE TOUT-PETIT AU QUOTIDIEN Par Chantal de Truchis Éd. Albin Michel
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