5. L’hypnose douce pour les 2-12 ans
Loin des images d’endormissement brutal, l’hypnose est une technique qui utilise des canaux de communication simples pour s’adresser à l’inconscient. C’est dans cet inconscient que l’enfant va pouvoir puiser des ressources qui lui permettront de changer
Que dites-vous aux parents qui viennent vous consulter ?
Jean-Michel Jakobowicz : Le rôle des parents est primordial et très difficile. Je leur dis avant tout d’éviter de dramatiser. Qu’un enfant manque d’assurance, c’est plutôt normal : il est en train de forger son caractère. Mieux vaut éviter de lui mettre trop de pression. Le principe que je leur donne, c’est de magnifier ce qu’il y a de bien chez leur enfant, de le complimenter, de mettre en valeur ses traits de caractère, qui sont autant de richesses. A nous de donner à l’enfant la liberté de se développer à son rythme.
Comment travaillez-vous avec les enfants ?
J.-M. J. : Une séance d’hypnose classique avec un enfant, c’est très difficile. Donc, je leur raconte des histoires courtes et dynamiques, de trois minutes maximum, pour leur donner une autre image du problème. Le premier message à faire passer, c’est « tu n’es pas tout seul, d’autres enfants vivent la même chose que toi ». Le second message, c’est « on peut changer ça, tu en es capable ». Ce que dit l’hypnose, c’est que tout est possible. Raconter une histoire d’une voix calme et posée, ça a l’air tout à fait anodin, mais ça fait passer un message à l’inconscient. J’accompagne mes récits d’un petit geste rituel fait par l’enfant, un repère physique qui lui sert de déclencheur : il serre les poings trois fois en respirant à fond, puis il compte à l’envers, de 5 à 1. Il sait qu’il peut refaire ce geste et que ça lui donnera du courage. Ça s’apparente à une pensée magique. Les enfants y sont très réceptifs.
Comment fonctionne l’hypnose douce ?
J.-M. J. : Franchement, je ne sais pas. Je suis le premier surpris de voir l’efficacité qu’ont ces séances. Ce qui est sûr, c’est qu’en hypnose, même quand il s’agit juste d’écouter attentivement une voix qui raconte une histoire, on parle à l’inconscient. L’inconscient ne fait pas la différence entre le réel et l’imaginaire : ce qu’on imagine, il peut le mettre en oeuvre dans le réel. Il suffit de l’ancrer en mémoire. Le petit geste rituel sert à ça. Je ne l’utilise pas avec les adultes, qui sont trop dans l’intellect. Mais avec un enfant, ça marche !
Les parents peuvent-ils l’utiliser facilement ?
J.-M. J. : Naturellement ! Mon livre est un outil pour eux. Ceux qui croient ne pas avoir d’imagination peuvent y trouver des histoires à lire, à titre indicatif, en y insérant le petit rituel. Ou bien, ils peuvent les écouter sur le CD. Mais l’idéal, c’est que les parents improvisent sur une base, et se laissent aller dans leur propre imaginaire. C’est un moment de bien-être à partager. Le lien qui unit le parent et l’enfant renforce l’impact du récit.