Parents

Reconnaîtr­e les signes de dyslexie des indices à surveiller En CP : les signes qui alertent

BÉBÉ/Education MON Apprendre à lire n’a rien de naturel, mais ça ne doit pas devenir insurmonta­ble. Un enfant qui a beaucoup plus de mal que ses copains de classe est peut-être dyslexique. On fait le point. Dès la maternelle :

- JASMINE SAUNIER

Dr Marie Bru Alain Devevey NEUROPÉDIA­TRE ORTHOPHONI­STE

Lorsqu'un enfant rencontre des difficulté­s à l’école primaire, on s’inquiète, et c’est bien normal. «Environ 7% des élèves d’une classe d’âge sont dyslexique­s », indique le Dr Marie Bru, neuropédia­tre. L’enfant est en bonne santé, physique et psychologi­que, et ne souffre d’aucun retard mental. Pourtant, apprendre à lire et à écrire est beaucoup plus compliqué pour lui que pour ses camarades. Alors qu’un enfant non dyslexique n’a besoin que de quelques dixièmes de secondes pour déchiffrer un mot, lui doit décoder chaque lettre pour les associer. Un travail de rééducatio­n chez l’orthophoni­ste lui permettra d’acquérir des méthodes et des moyens de compensati­on pour pouvoir suivre une scolarité normale. Cela sera d’autant plus efficace que l’enfant est pris en charge tôt. «La dyslexie se traduit par un retard de dixhuit mois à deux ans dans l’apprentiss­age de la lecture: il n’est donc pas possible de la diagnostiq­uer chez un petit de 4 ou 5 ans », rappelle l’or- thophonist­e Alain Devevey. Cela n’empêche pas les parents de s’interroger lorsqu’un enfant de 3 ans construit encore très mal ses phrases, ou que seule sa mère le comprend. Vers 4 ans, les autres signes à surveiller sont une confusion pour se situer dans le temps et l’espace, et des problèmes de mémorisati­on des comptines. Être perdu quand la maîtresse enseigne les syllabes et les sons quand il doit taper dans ses mains pour découper des mots peut annoncer des difficulté­s futures avec la lecture et l’écriture.

l Comment réagir ?

Il ne faut ni s’inquiéter ni banaliser ces alertes, mais en parler à son médecin. Il décidera s’il est nécessaire de réaliser un bilan chez un orthophoni­ste, pour évaluer les difficulté­s de l’enfant. Il peut aussi prescrire des tests ophtalmolo­giques ou auditifs. « Les parents ne doivent pas essayer de compenser eux-mêmes le retard de leur enfant, conseille le Dr Bru. C’est le rôle de l’orthophoni­ste. En revanche, il est essentiel d’éveiller sans cesse la curiosité et le désir d’apprendre des petits. Par exemple, leur lire des histoires le soir, même jusqu’en CE1, permet d’enrichir leur vocabulair­e. »

Le principal indicateur de la dyslexie est une grande difficulté à apprendre à lire et à écrire: l’enfant mélange les syllabes, confond les lettres, remplace un mot par un autre, ne tient pas compte de la ponctuatio­n… Il ne parvient pas à progresser malgré ses efforts. « On doit s’inquiéter d’un enfant particuliè­rement fatigué après l’école, qui souffre de maux de tête ou qui montre une grande démotivati­on », complète Alain Devevey. Ce sont généraleme­nt les instituteu­rs qui donnent l’alerte aux parents.

lComment réagir ?

En cas de doute, il est préférable de réaliser un bilan complet (voir encadré ci-dessous). La dyslexie demande le plus souvent de consulter un orthophoni­ste une ou deux fois par semaine, pendant deux à cinq ans. « Il ne s’agit pas de soutien scolaire, précise Alain Devevey. Nous enseignons à l’enfant à décoder et à séquencer le langage, en associant par exemple des syllabes et des signes, ou en lui faisant repérer des irrégulari­tés dans une séquence de lettres. Ces exercices lui permettent de surmonter ses difficulté­s et d’apprendre à lire et à écrire. » L’enfant dyslexique a aussi besoin du soutien de ses parents pour faire ses devoirs. « En parallèle, il est important de lui offrir d’autres occasions de se valoriser, ajoute l’orthophoni­ste, notamment grâce à une activité extrascola­ire. Il faut rechercher avant tout le plaisir de l’enfant, et ne pas choisir que des jeux et des activités qui le font travailler sur sa dyslexie. »

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