Verre, inox, alu… Avec quoi on cuisine?
On sait aujourd’hui que les contenants peuvent affecter la santé et la fertilité future de nos enfants Petit guide pour éviter de leur servir une “soupe chimique”…
Casseroles attention aux antiadhésifs…
Pratiques pour cuisiner sans matières grasses, certains revêtements sont à manipuler avec soin : « Si la poêle a été abîmée par des lavages répétés, il peut y avoir une diffusion des éléments toxiques vers les aliments. On évite donc d’utiliser une poêle dont le fond est rayé », conseille le Dr Chevallier*, médecin nutritionniste. Par exemple, le PTFE (polytétrafluoroéthylène), inerte à basse température, peut commencer à émettre des gaz toxiques lorsqu’il est chauffé à 250 °C, une température possiblement atteinte par une poêle ou un wok sur un feu vif plus de 5 minutes. Si certaines marques ont semble-t-il supprimé ces composés dits “perfluorés” de leurs ustensiles, ce n’est pas le cas pour tous, notamment pour les produits importés. Un coup d’oeil sur le site d’un des plus grands fabricants de poêles et casseroles antiadhésives nous a d’ailleurs permis de constater que le PTFE était toujours utilisé. Souvent associé à ce composé pour la fabrication, le PFOA (acide perfluoro-octanoïque) est aussi à proscrire, car cette substance est un perturbateur hormonal, potentiellement néfaste pour la fertilité future.
… Préférez l’inox !
Vous pouvez opter pour l’inox (acier inoxydable), beaucoup plus sûr. Les interactions avec la nourriture sont jugées pratiquement inexistantes. L’inox est LA valeur sûre, qui conduit très bien la chaleur lorsqu’il s’accompagne d’une petite couche d’huile. De quoi éviter que les aliments attachent, sans risquer de les contaminer. Autre solution : la céramique, à condition que celle-ci soit française, labellisée NF Environnement et garantie sans cadmium et sans plomb.
Frigo, congélo : le froid protège
Même étiquetées 1, 3, 6 et 7, les boîtes en plastique peuvent être utilisées au réfrigérateur et au congélateur. « Le froid bloque la migration des éléments contaminants », assure le Dr Chevallier. Vous pouvez par conséquent conserver au froid vos préparations, même recouvertes de film étirable.
Avec le silicone, mollo
« Il est difficile d’avoir des renseignements fiables sur la composition exacte des moules en silicone et le degré de migration de leurs composés », déplore le Dr Chevallier. Dans plusieurs pays, les moules en silicone de type “peroxyde” sont interdits, car suspectés de relarguer des composés volatiles en chauffant. Privilégiez les moules en céramique (sans plomb ni cadmium), en verre, ou en silicone platine (100 % platinium).
Alu : gare aux aliments acides
L’utilisation de casseroles, saladiers et papier en aluminium pour « des aliments comme la rhubarbe, la purée de tomates ou les harengs salés, pourraient entraîner une augmentation de concentration en aluminium dans ces aliments », à cause de leur acidité et de leur teneur en sel, assure l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Aujourd’hui, les études sur la dangerosité de l’aluminium se multiplient, il est considéré comme neurotoxique. Si l’organisme en élimine une grande partie, il pourrait à forte dose s’accumuler dans le cerveau et favoriser l’apparition de maladies neurodégénératives : Alzheimer, Parkinson… S’il se situe entre deux couches de matériaux, pas de problème. En revanche, les poêles et casseroles uniquement en alu sont à proscrire. Pour les papillotes, on utilise de préférence du papier sulfurisé. De manière générale, il faut éviter qu’il y ait contact entre l’aliment et l’aluminium, surtout si l’aliment est acide.
Conserves Plutôt en verre!
Les boîtes en métal peuvent receler des substances douteuses : vernis, résines époxy, bisphénol S… Le Dr Chevallier émet des réserves, en soulignant que les études manquent, et que l’on n’est pas sûr de certains produits importés, aux règles différentes. Ne réchauffez jamais ces boîtes en métal, au risque de contaminer leur contenu. Et préférez les bocaux en verre. l HÉLÈNE BOUR *Auteur du livre “Le Guide antitoxique de la grossesse”, éd. Marabout.