Parents

HÉLÈNE, 38 ans, maman d’Alix (8 ans) et Zélie (3 ans)

“Je n’ai pas supporté qu’on me dise tout le temps ce que j’avais à faire !”

- PROPOS RECUEILLIS PAR KATRIN ACOU-BOUAZIZ

« Je n’étais pas inquiète pendant mes grossesses, mais les autres oui! En premier, mon mari Olivier, qui surveillai­t tout ce que je mangeais. Il fallait que ce soit parfaiteme­nt équilibré pour “développer les goûts du bébé!”. Les médecins aussi qui me donnaient plein de conseils. Les proches qui s’inquiétaie­nt du moindre de mes mouvements “Ne danse pas autant !”. Même si ces remarques partaient d’un bon sentiment, ça me donnait l’impression qu’on décidait toujours tout à ma place. Et ce n’est pas dans mes habitudes… Il faut dire que ça avait mal commencé avec le test de grossesse. Je l’ai fait au petit matin, un peu poussée par Olivier, qui trouvait mon ventre “différent”. C’était le jour de mon enterremen­t de vie de jeune fille. J’ai dû annoncer la nouvelle à cinquante copains avant même d’avoir vraiment réalisé. Et j’ai dû revoir à la baisse ma consommati­on de champagne et de cocktails…

Pour moi, la grossesse est un mauvais moment à passer pour avoir un enfant, et certaineme­nt pas une étape agréable dont j’ai profité. Un peu comme le trajet pour aller en vacances !

Le gros ventre empêche de vivre confortabl­ement. Je me cognais dans les murs, je ne pouvais plus enfiler mes chaussette­s toute seule. J’ai peu senti les mouvements des bébés car elles étaient en siège. Et j’ai énormément souffert du dos et de rétention d’eau. A la fin, je ne parvenais plus à conduire ou à marcher plus de quinze minutes. Sans parler de mes jambes, de vrais poteaux. Et ce ne sont pas les vêtements de grossesse qui me remontaien­t le moral…

Personne ne s’attendriss­ait sur mon bidon…

En fait, j’attendais que ça passe en essayant de ne pas trop changer ma façon de vivre. Le milieu profession­nel dans lequel j’évolue est très masculin. Dans mon service, les femmes se comptent sur les doigts d’une main. Autant dire que personne ne s’attendriss­ait sur mon bidon ni ne me demandait comment je gérais mes rendez-vous médicaux. Au mieux, les collègues faisaient semblant de ne rien voir. Au pire, j’avais droit à des remarques du genre “Arrête de t’énerver en réunion, tu vas accoucher !” Ce qui évidemment m’agaçait encore plus… »

“C’est un mauvais moment à passer, et certaineme­nt pas une étape agréable dont j’ai profité. Un peu comme le trajet pour aller en vacances !”

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