HÉLÈNE, 38 ans, maman d’Alix (8 ans) et Zélie (3 ans)
“Je n’ai pas supporté qu’on me dise tout le temps ce que j’avais à faire !”
« Je n’étais pas inquiète pendant mes grossesses, mais les autres oui! En premier, mon mari Olivier, qui surveillait tout ce que je mangeais. Il fallait que ce soit parfaitement équilibré pour “développer les goûts du bébé!”. Les médecins aussi qui me donnaient plein de conseils. Les proches qui s’inquiétaient du moindre de mes mouvements “Ne danse pas autant !”. Même si ces remarques partaient d’un bon sentiment, ça me donnait l’impression qu’on décidait toujours tout à ma place. Et ce n’est pas dans mes habitudes… Il faut dire que ça avait mal commencé avec le test de grossesse. Je l’ai fait au petit matin, un peu poussée par Olivier, qui trouvait mon ventre “différent”. C’était le jour de mon enterrement de vie de jeune fille. J’ai dû annoncer la nouvelle à cinquante copains avant même d’avoir vraiment réalisé. Et j’ai dû revoir à la baisse ma consommation de champagne et de cocktails…
Pour moi, la grossesse est un mauvais moment à passer pour avoir un enfant, et certainement pas une étape agréable dont j’ai profité. Un peu comme le trajet pour aller en vacances !
Le gros ventre empêche de vivre confortablement. Je me cognais dans les murs, je ne pouvais plus enfiler mes chaussettes toute seule. J’ai peu senti les mouvements des bébés car elles étaient en siège. Et j’ai énormément souffert du dos et de rétention d’eau. A la fin, je ne parvenais plus à conduire ou à marcher plus de quinze minutes. Sans parler de mes jambes, de vrais poteaux. Et ce ne sont pas les vêtements de grossesse qui me remontaient le moral…
Personne ne s’attendrissait sur mon bidon…
En fait, j’attendais que ça passe en essayant de ne pas trop changer ma façon de vivre. Le milieu professionnel dans lequel j’évolue est très masculin. Dans mon service, les femmes se comptent sur les doigts d’une main. Autant dire que personne ne s’attendrissait sur mon bidon ni ne me demandait comment je gérais mes rendez-vous médicaux. Au mieux, les collègues faisaient semblant de ne rien voir. Au pire, j’avais droit à des remarques du genre “Arrête de t’énerver en réunion, tu vas accoucher !” Ce qui évidemment m’agaçait encore plus… »
“C’est un mauvais moment à passer, et certainement pas une étape agréable dont j’ai profité. Un peu comme le trajet pour aller en vacances !”