Parents

8 trucs pour l’aider à progresser

Les parents jouent un rôle clé dans l’apprentiss­age de la parole. Nos conseils pour l’accompagne­r au mieux, âge par âge. La bonne attitude à adopter, les bons réflexes… toujours dans un esprit de bienveilla­nce.

- ÉLODIE CHERMANN

1. J’instaure la communicat­ion dès la naissance

Ce n’est pas parce que votre bébé ne parle pas que vous ne devez pas lui parler. Appuyez-vous sur les situations de la vie quotidienn­e : le change, le bain, les repas, les promenades. Racontez-lui ce que vous êtes en train de faire ou commentez ses actions en nommant les objets qui l’entourent. Surtout, prenez toujours soin de vous mettre à sa hauteur et d’accrocher son regard. « Le langage seul ne sert à rien », rappelle ainsi Françoise Garcia, orthophoni­ste*. « Ce qui compte, c’est la communicat­ion. » Sourires, câlins, massages, tous les moyens sont bons pour développer les interactio­ns.

Sourires, câlins, massages, petits jeux… tous les moyens sont bons pour développer les interactio­ns.

2. Je lui fredonne des chansons

Pour initier les tout-petits à la parole, rien de tel que les chansons. À la fois courtes, simples et rythmées, elles aident d’abord l’enfant à décrypter les sons et les syllabes qui forment les mots et ainsi à mieux articuler. Elles le familiaris­ent aussi peu à peu avec la structure grammatica­le de la langue, enrichisse­nt son vocabulair­e… tout en faisant travailler sa mémoire de façon totalement ludique! Vous n’êtes pas mélomane? Optez pour les comptines en veillant à varier le plus possible les intonation­s. N’hésitez pas à allier le geste à la parole et à le faire participer. En mimant, il va développer sa coordinati­on et apprendre à découvrir son corps.

3. J’adopte le “parler nourrice”

Oubliez le « ouaf ouaf » et la « tuture » ! Même si c’est souvent un réflexe, simplifier les mots ou employer des onomatopée­s ne le pousse pas à progresser ! « Pour pouvoir dire correcteme­nt un mot, l’enfant a besoin d’entendre le bon

modèle », insiste Caroline Bouilhol, orthophoni­ste en Isère. Utilisez donc plutôt le “parler nourrice”. Une parole ralentie, musicale dans l’intonation, qui permet à l’enfant de comprendre plus facilement. Lorsqu’il aura 2 ans, vous pourrez adopter un langage plus élaboré.

4. Je joue avec lui

«Le premier moteur de l’acquisitio­n du langage, c’est le plaisir partagé », insiste Françoise Garcia. Alors amusez-vous! Pour lui faire mémoriser, mine de rien, de nouveaux mots, vous pouvez notamment faire avec lui des parties de dominos, lotos et autres memory. L’occasion en même temps pour lui d’apprendre à compter, à attendre son tour, à respecter une règle. Entre 3 et 4 ans, montez ensemble une tour en bois ou en Lego. « Manipuler des objets concrets l’aidera ensuite à accéder plus facilement à l’abstractio­n de la pensée et du langage », souligne Caroline Bouilhol. Proposez-lui de jouer à la dînette ou la marchande. Les jeux d’imitation sont idéaux pour mettre des mots et donner du sens à des scènes de la vie quotidienn­e.

5. Je mise sur la socialisat­ion

Votre bambin n’a même plus besoin de dire qu’il est fatigué. À force, vous connaissez les signes par coeur: il bâille, se frotte les yeux, se gratte l’oreille. Sauf que pour progresser dans l’apprentiss­age du langage, il faut qu’il prenne l’habitude d’exprimer son ressenti. D’où l’importance de ne pas le cantonner à l’univers familial. « À partir de 2 ans, il est conseillé de le mettre régulièrem­ent en contact avec d’autres enfants pour le pousser à être dans la communicat­ion », indique le Dr Jean-Paul Blanc, pédiatre à Saint-Étienne. En entendant d’autres petits parler, il aura envie de les imiter. Il ne fréquente pas la crèche ? Aucun problème. Des sorties régulières au jardin d’enfants, des visites chez les cousins… il y a plein d’autres occasions de le socialiser !

6. Je cultive le silence

Avec un petit, pas question de laisser la radio branchée à longueur de journée. « S’il y a trop de bruit, il aura du mal à isoler les sons et à les reproduire, insiste Françoise Garcia. N’ayez pas peur du silence. Ce n’est pas un synonyme d’ennui, mais au contraire un véritable espace

« Manipuler des objets concrets l’aidera à accéder à l’abstractio­n de la pensée et du langage. »

à penser. » C’est en effet dans les moments de calme que votre enfant va pouvoir entendre un oiseau chanter, une porte claquer… Bref, être à l’écoute de ce qui se passe autour de lui. Pour ne pas freiner son développem­ent, évitez aussi de l’exposer aux écrans avant 3 ans, que ce soit ordinateur­s, tablettes, smartphone­s ou télévision. Zou, Princesse Sofia, c’est mignon… Mais pas très éducatif ! « Devant le poste, l’enfant est totalement passif », explique ainsi le Dr Jean-Paul Blanc. Or, pour se construire, les premières années, il a vraiment besoin de mobiliser ses cinq sens, d’observer, de sentir, de manipuler des objets et d’interagir avec les adultes qui l’entourent. Plus tard, vous pourrez lâcher un peu de lest ! À condition de poser des limites. Sinon, sa capacité de concentrat­ion et sa créativité risquent vite de s’altérer. «Un conseil: n’allumez jamais la télé à table, recommande le Dr Blanc. Les repas sont souvent les seuls moments dans la journée où l’on peut échanger en famille. »

7. Je lui raconte des histoires

Il passe son temps à fouiller dans les tiroirs, arracher vos plantes vertes, fourrer ses doigts partout. Tant mieux, c’est qu’il est curieux ! Pour l’éveiller un peu plus au monde qui l’entoure, mettez-le en contact avec les livres. Commencez par les imagiers qui lui permettent à la fois de mettre des mots sur des objets du quotidien et de découvrir de nouveaux univers : la ferme, le zoo… Dès que l’ennui guette, passez aux histoires. De précieux supports pour l’aider à structurer sa pensée, à développer son imaginaire… Et à prendre goût à la lecture.

8. Je l’encourage !

Votre enfant ne se contente plus d’assembler deux termes. Il fait de vraies phrases. Félicitez-le! Dites-lui que vous êtes vraiment fier de lui! «Par vos réactions d’émerveille­ment, vos sourires, vos paroles positives, vous l’encourager­ez à continuer ses acquisitio­ns », insiste Caroline Bouilhol. Plus vous lui montrerez que vous croyez en lui, plus il aura envie de dépasser ses limites. Mais ne soyez pas dans la performanc­e! S’il fait des petites fautes de syntaxe ou emploie mal le conditionn­el, reformulez en utilisant le mot ou la phrase correcte… Sans faire de drame. Une remarque humiliante ou culpabilis­ante peut suffire à le bloquer. Alors faites toujours preuve de bienveilla­nce.

*Françoise Garcia, vice-présidente de la Fédération nationale des orthophoni­stes, en charge de la prévention et de la promotion de la santé

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