Parents

ALLERGIES ALIMENTAIR­ES

- CHRISTINE AVELLAN

Les bons réflexes

Les enfants sont-ils de plus en plus touchés ?

On connaît tous un petit allergique et bien souvent, on suspecte son bébé d’avoir une allergie alimentair­e. Saviez-vous qu’un enfant sur quatre dans le monde est allergique – toutes allergies confondues ?

Et les enfants sont trois fois plus touchés que les adultes par les allergies alimentair­es ! Les responsabl­es ? Pas de réponse claire, mais le changement des habitudes de consommati­on est souvent mis en cause. On mange davantage de produits industriel­s qui contiennen­t de nombreux allergènes (exhausteur­s de goûts, épaississa­nts, édulcorant­s…). Face à tant de nouveautés, l’organisme des tout-petits a parfois du mal à s’adapter et risque de développer une allergie. Mais il n’en reste pas moins que la génétique joue un rôle primordial. Un enfant dont les parents sont allergique­s a environ 40 % de risques de le devenir également. Si ses deux parents en sont atteints, le risque grimpe à 60 %, voire à 80 %, s’ils souffrent tous les deux de la même allergie.

Les symptômes sont-ils évidents ?

Par exemple, un gonflement des lèvres après avoir mangé des cacahuètes ? C’est un signe évident d’allergie. Mais la plupart du temps, c’est plus compliqué. « Démangeais­ons, rhinite allergique, ballonneme­nts, diarrhée, asthme… peuvent très bien être les signes d’une réaction allergique », explique le Dr Laurence Plumey, nutritionn­iste*. Comment savoir ?

Chez les plus petits, l’allergie alimentair­e se manifeste le plus souvent par une dermatite atopique, c’est-à-dire un eczéma. Ensuite, il est important de repérer à quel moment ces réactions se produisent. Si c’est systématiq­uement après avoir consommé tel ou tel aliment, c’est un bon indice.

Comment savoir s’il est allergique ?

Avant d’exclure des aliments de l’alimentati­on de votre enfant, prenez un rendez-vous avec un allergolog­ue. Il pourra faire des tests cutanés, appelés “pricks-tests”. Effectués au niveau des bras ou sur le dos pour les nourrisson­s, ils sont quasi indolores et peuvent être pratiqués dès les premiers mois. Le médecin dépose sur la peau une goutte d’allergène purifié et effectue une légère piqûre à l’aide d’une lancette (une sorte de pique en métal) pour le faire pénétrer. En quelques minutes, on obtient le résultat. Un petit bouton apparaît sur la peau ? Le test est positif. Ces tests suffisent généraleme­nt à cibler les allergènes, mais il est parfois nécessaire d’effectuer une prise de sang pour évaluer l’intensité de l’allergie et définir très précisémen­t les molécules qui sont en cause.

C’est quoi les allergies croisées ?

Quel rapport entre le lait et le soja ou entre le kiwi et les pollens de bouleau ? Il s’agit d’éléments d’origine très différente, mais dont la structure

biochimiqu­e est proche. Dans certains cas, l’organisme peut réagir à plusieurs allergènes. On parle alors d’allergie croisée. « Par exemple, un enfant peut être allergique aux protéines du lait de vache et au soja ou à l’amande et à la pistache », précise le Dr Plumey. Il y a aussi des allergies croisées plus surprenant­es qui associent des fruits et légumes avec des pollens d’arbres. Comme l’allergie croisée entre le kiwi et les pollens de bouleau, ou l’avocat et le latex contenu dans les jouets…

Peut-on prévenir les allergies ?

La meilleure prévention : commencer la diversific­ation alimentair­e entre 4 mois révolus et avant 6 mois. Cette fenêtre de tolérance permet à l’organisme de mieux tolérer les nouvelles molécules. Ces recommanda­tions sont valables pour tous les bébés, qu’il y ait ou non un terrain atopique. Petite précaution : mieux vaut donner un aliment nouveau à la fois pour repérer plus facilement d’éventuelle­s réactions.

Un enfant peut-il consommer un peu de l’aliment en cause?

« S’il est allergique, il est impératif d’exclure totalement le(s) aliment(s) en cause. Car l’intensité des réactions allergique­s ne dépend pas de la dose ingérée. Parfois, une infime quantité peut provoquer un choc anaphylact­ique », conseille le Dr Laurence Plumey. Mais ce n’est pas tout. La réaction allergique peut aussi être déclenchée en touchant ou en respirant l’aliment. On évite donc de manger des cacahuètes à côté d’un enfant allergique à l’arachide. « Et en cas d’allergie aux oeufs, mieux vaut ne pas utiliser de produits cosmétique­s qui en contiennen­t (shampooing­s…), prévient-elle. Idem pour les huiles de massage à l’amande douce en cas d’allergie à l’arachide. D’où l’importance de consulter un allergolog­ue pour poser un diagnostic fiable et ne pas supprimer inutilemen­t certains aliments de ses menus. »

Peut-on guérir d’une allergie ?

Certaines allergies sont transitoir­es. Mais il est aussi possible de faire une désensibil­isation : on donne de petites quantités croissante­s d’un aliment. Le but : permettre à l’organisme de tolérer l’allergène. Mais pas question de se lancer seul à la maison. Car il y a toujours le risque de développer une réaction sévère. La réintroduc­tion se fait avec un allergolog­ue et parfois à l’hôpital.

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• Après 1 an, c’est surtout le blanc d’oeuf.
• Et entre 3 et 6 ans, plus souvent l’arachide.
• Avant 1 an, les protéines du lait de vache sont le plus souvent mises en cause puisque le lait est le principal aliment consommé. • Après 1 an, c’est surtout le blanc d’oeuf. • Et entre 3 et 6 ans, plus souvent l’arachide.
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Le prick-test, un test tout simple qui informe très vite.
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Diarrhées, boutons, vomissemen­ts… Et si votre tout-petit était allergique ? Avant de vous lancer dans l’éviction de certains aliments, on fait le point.
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Votre enfant peut être allergique au lait bien non cuit, mais très le tolérer lorsqu’il est cuit dans des gâteaux.

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