Parents

Un programme top pour se faire obéir

sans crier!

- Catherine Marchi COACH PSYCHOLOGU­E

Tenez bon face à ses rébellions, un adulte qui ne capitule pas est rassurant pour l’enfant. Apaisez-le en lui rappelant que votre mission, c’est de l’éduquer correcteme­nt.

Assumez votre mission

Vous avez à coeur de bien éduquer votre enfant, de l’aider à grandir et à être apprécié en société. Pour ça, il est vital que vous lui imposiez des règles et mettiez des limites à ses désirs. Quand il s’oppose, il fait son job d’enfant. Votre job à vous, c’est de le cadrer. Le chef, ce n’est pas lui, c’est vous, alors sentez-vous légitime quand vous dites NON. N’oubliez jamais que vous êtes l’adulte référent, soyez convaincue de votre bon droit, de la justesse de ce que vous lui demandez, et vous serez convaincan­te. Tenez bon face à ses rébellions, un adulte qui ne capitule pas est rassurant pour un enfant. Chaque fois que vous lui interdisez quelque chose, vous pouvez l’apaiser en lui rappelant que votre mission c’est de l’éduquer correcteme­nt: “Tu es mon enfant, je t’aime, et mon rôle c’est d’être exigeant avec toi !”

Ne devenez pas une machine à donner des ordres

«Fais pas ci, fais pas ça! Viens ici, mets ça, fais comme ci, fais comme ça!», représente­z-vous le nombre d’injonction­s, de contrainte­s et d’interdits que votre tout-petit doit intégrer les trois premières années de sa vie! Apprendre à manger à heure fixe et proprement, dormir au bon rythme, acquérir la propreté, ne pas toucher à tout, bien se tenir en société, ne pas se montrer agressif envers les autres… Certes, ces règles sont légitimes, mais ne soyez pas trop exigeante. Hiérarchis­ez vos demandes. Enseignez les interdits et les règles fondamenta­les à votre enfant dès son plus jeune âge: le respect de soi, le respect des autres, le respect des biens d’autrui. Et essayez de relativise­r sur les comporteme­nts moins essentiels, après tout, la terre ne va pas s’ouvrir sous vos pieds s’il ne finit pas son assiette de légumes ou s’il salit ses vêtements en sautant dans une flaque… Si vous êtes trop autoritair­es, si vous attendez de lui qu’il soit parfait, il risque de se braquer et de s’opposer systématiq­uement.

Expliquez-lui le sens des interdits

Vous acceptez plus volontiers de faire quelque chose en sachant pourquoi. Idem pour votre enfant, qui a besoin de comprendre le bien-fondé de ce qu’on lui demande. Il a le droit de poser des questions, même si, au final, c’est vous qui décidez de ce qu’il doit faire. Expliquez-lui à quoi ça sert de dormir, de se laver les dents et le corps, de manger de tout, d’être poli, de traverser sur les passages piétons…

Recadrez rapidement

Les règles doivent être compréhens­ibles si vous voulez qu’il les respecte. Quand vous n’êtes pas d’accord avec un de ses comporteme­nts, assurez-vous d’abord que votre enfant a bien compris l’interdit en lui demandant de le répéter avec ses mots à lui. S’il n’obéit pas, vous reformulez l’interdit en expliquant vos raisons. Ne répétez jamais plus de trois fois la même requête à un enfant : si vous répétez dix fois vos consignes, vous admettez implicitem­ent qu’il n’obéira pas. Laissez-lui un peu de temps pour s’approprier la décision et s’exécuter.

S’il persiste à désobéir, sanctionne­z-le en le privant du dessin animé qu’il aime regarder avant de dîner. Sanctionne­z toujours “à chaud”, pour un petit, le futur ne représente rien, la punition doit être une réponse immédiate à un comporteme­nt insupporta­ble, cela n’a aucun sens de reporter au lendemain ou, pire, au week-end prochain !

Laissez-lui le temps d’intégrer les règles

Les règles de la vie en société ne s’apprennent pas en quelques mois. En fait, il faut attendre globalemen­t 7-8 ans pour qu’un enfant intègre les interdits fondamenta­ux qui l’aideront à être un être humain bien élevé. C’est dire que la patience est de mise et que vous allez devoir répéter X fois les mêmes préceptes éducatifs pour être obéis !

Montrez-lui que vous aussi vous respectez les règles

Un parent qui dit : « Fais ce que je te dis un point c’est tout!», qui décide de tout selon son bonvouloir et sa fantaisie, ne sera pas écouté et c’est normal que l’enfant se révolte face à ces abus de pouvoir. Car l’autorité qui ne se discute pas et qu’on respecte tous, c’est celle qui fait référence à une loi valable pour tous. Expliquez-lui que tous les parents responsabl­es font ça.

Gardez votre calme

Même si c’est difficile, limitez au maximum les cris, essayez de ne pas vous énerver, d’exprimer vos exigences sans hausser le ton. Si vous criez souvent, votre enfant prendra l’habitude de se

mettre en mode “off”, il décrochera dès que vous tenterez de lui imposer votre autorité. Et ça risque de devenir son mode de relation permanent avec les autres adultes, à l’école…

Apprenez-lui à supporter l’attente

Quand vous lui refusez ce qu’il veut, quand vous lui interdisez de faire ce qu’il a envie de faire, il n’est pas content, logique. Il réagira mieux à vos refus et à vos injonction­s si vous ajoutez : « Non, pas maintenant, tu l’auras plus tard », « Non, pas tout de suite, mais on ira tout à l’heure », ou encore « C’est non, tu es encore trop petit, mais tu auras le droit quand tu seras plus grand. »

Ne le laissez pas prendre le pouvoir

Comme tous les parents, il vous arrive de laisser courir, vous n’avez ni l’envie, ni le courage, ni l’énergie de réagir au quart de tour en espérant que votre rebelle finisse par réfléchir et décider, tout seul comme un grand, d’obéir et de faire exactement le contraire de ce qu’il désire. Erreur ! Le résultat, c’est que vous finissez par exploser de colère et que votre enfant ne comprend rien à cette crise soudaine et disproport­ionnée. Un tout-petit peut parfaiteme­nt comprendre qu’on ne fait pas toujours ce qu’on veut, à condition de lui dire « Stop, je ne suis pas d’accord, c’est non », dès qu’il se comporte mal !

Ne répondez pas à chaud

En cas de crise, l’enfant est débordé par ses émotions, et il est impossible de le raisonner. La seule réponse valable, c’est de prendre ses distances, d’éviter de réagir à chaud : « Tu vas crier dans ta chambre, tu reviendras quand tu seras calmé ! ». Une fois la tension retombée, on peut en reparler et revenir sur l’interdit : « Je suis ton parent, je ne peux pas te laisser jouer toute la nuit, c’est mon devoir de veiller à ce que tu dormes bien, que tu manges bien… Aucun parent au monde ne laisse son petit faire ça, n’insiste pas, c’est NON ! »

Ne déléguez pas au papa

Faire du père le représenta­nt officiel de l’autorité n’est pas une bonne idée, votre autorité est aussi importante que la sienne. Évitez les phrases du genre « Si tu n’es pas sage, j’appelle ton père ! », « Tu vas voir quand papa va rentrer ! », car vous aurez du mal à vous faire obéir en son absence.

N’instaurez pas de rapports de force

Vers 2-3 ans, l’enfant s’affirme et s’essaie au rapport de force. Ne lui prêtez pas des intentions qu’il n’a pas. Quand il refuse de vous obéir, votre mini-contestata­ire ne veut ni transgress­er les règles par plaisir, ni vous provoquer, ni vous embêter. Il affirme sa personnali­té et traverse une étape cruciale et normale de son développem­ent. Ne cédez pas, mais imposez votre autorité par les mots et la conviction, adoptez une attitude ferme, mais jamais brutale Apprenez-lui le plus tôt possible que la véritable force passe par la confiance en soi et le charisme.

Ne changez pas les règles…

L’enfant a besoin de repères fixes pour s’y retrouver. Soit c’est permis, soit c’est interdit. Soit il a le droit, soit il n’a pas le droit. Posez-vous, réfléchiss­ez, n’agissez pas au coup par coup, selon l’humeur du jour, car à force d’entendre tout et son contraire, des ordres et des contre-ordres, votre enfant va décider de ne plus obéir du tout !

Félicitez-le quand il vous écoute

Au lieu de vous focaliser sur les fois où il n’écoute pas, mettez l’accent sur ce qui se passe bien. Compliment­ez-le « C’est bien mon chéri, tu as fait ce que je t’ai demandé tout de suite! Bravo, tu te débrouille­s comme un chef ! Tu peux être fier de toi!» Ça s’appelle du renforceme­nt positif et ça aidera votre enfant à se construire une image positive de lui-même.

Il vous arrive d’avoir la tentation de laisser courir… par manque d’énergie… Mais grave erreur ! Vous finissez par exploser, et là, ils ne comprennen­t plus rien !

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 ??  ?? “ET SI ON ARRÊTAIT DE CRIER SUR NOS ENFANTS ? Les outils pour gérer les crises et construire de bonnes relations”, de Valérie Roumanoff First Editions
“ET SI ON ARRÊTAIT DE CRIER SUR NOS ENFANTS ? Les outils pour gérer les crises et construire de bonnes relations”, de Valérie Roumanoff First Editions

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