Elle ne veut pas quitter le square
Le parc, elle adore ! Tant et si bien que lorsqu’il est l’heure de partir, hurlements, crises de larmes… c’est le conflit assuré. Heureusement, il existe des astuces pour l’aider à gérer sa frustration !
Si ses parents l’écoutaient, Louise passerait ses journées au square. Toboggan, structures à escalader, balançoires, petites cabanes… et copines à la clé! Voilà tout ce qu’il faut à son bonheur. Aussi, quand vient l’heure du départ, et que ses parents lui demandent d’arrêter pour rentrer à la maison, c’est la crise. « A cet âge, l’enfant est dans l’instant présent. Il n’a pas les compétences mentales pour se projeter, même dans un avenir proche. C’est dur à comprendre pour lui. Il est dans son jeu et veut continuer à en profiter. Arrêter une activité plaisante génère de la frustration qui est difficile à supporter quand on est jeune et que l’on a du mal à gérer ses émotions», analyse Gilles-Marie Valet, pédopsychiatre*. Ainsi, même si Louise entend la demande de ses parents, elle préfère faire la sourde oreille.
Bien formuler sa demande
Pour mettre toutes les chances de son côté et que son enfant écoute, il faut avant tout bien formuler la demande. Vous êtes resté(e) sur votre banc en criant qu’il fallait partir? Il y a fort à parier que vous deviez répéter, crier encore plus fort, vous lever et que la situation dégénère. L’enfant est dans son monde, et le bruit environnant peut l’empêcher d’entendre. Pour être sûr qu’il vous écoute, l’expert recommande d’aller à sa rencontre. Sortez-le du jeu 5-10 minutes avant l’heure du départ, et prévenez-le que vous devez y aller dans quelques instants. « En agissant ainsi, vous le préparez déjà en douceur à l’idée que vous allez devoir partir du square. Vous évitez que la tension ne monte en l’y préparant à l’avance. Il sait qu’il a encore quelques minutes pour jouer, mais y retournera avec moins d’entrain », explique le pédopsychiatre. Puis, au moment de partir, retournez le voir en instaurant un sas de transition: il peut récupérer ses effets personnels, remettre son manteau… Ça facilitera son retour au calme après d’intenses moments de jeux.
Le projeter dans un avenir immédiat
Pour l’aider à gérer la frustration liée au départ, Gilles-Marie Valet suggère également de faire diversion. La solution? Évoquer ce qu’il va faire tout de suite après le parc. Veillez à ce qu’il se sente impliqué pour optimiser vos chances de réussite. Et utilisez des images concrètes : « On va rentrer prendre le goûter: tu préfères manger une pomme ou des fraises ? », « Et si on passait devant la bibliothèque, il y a un nouvel atelier lecture d’annoncé… » En agissant ainsi, vous plongez l’enfant dans un présent immédiat et l’aidez à oublier ce qu’il faisait juste avant. De l’art de gérer les frustrations et d’éviter les conflits sans en avoir l’air !