Elle tombe souvent
Revenir de balade les genoux écorchés, ça arrive à tous les enfants. Mais chez elle, c’est très souvent. Que lui arrive-t-il ?
Elisa n’est pas particulièrement turbulente. Prendre des risques inconsidérés, ce n’est pas son style. Et pourtant, sa maman a toujours au fond de son sac un désinfectant, un pansement et un tube d’arnica pour parer à la prochaine chute. D’où lui vient ce côté maladroit? Sûrement d’un manque de maturité au niveau psychomoteur. Et à 6 ans, ça n’a rien d’alarmant. Les conduites motrices de base – la marche, la course, le saut – se mettent en place très tôt. Mais parce qu’elles sont le fruit d’une alchimie complexe entre la croissance, la confiance en soi, la maturation neurologique et l’organisation gestuelle, les psychomotriciens considèrent que ces compétences ne sont totalement acquises que vers 12 ans.
Raison de plus pour bouger !
Pas d’inquiétude donc si votre enfant se montre un peu plus maladroit que la moyenne dans les activités de plein air. Plus les mois vont passer, plus il va gagner en aisance. Surtout si vous l’encouragez à bouger. La pire des choses serait de l’empêcher de se dépenser, sous prétexte qu’il risque de se blesser ! Au contraire. Plus il va s’amuser à escalader des structures au parc ou à enfourcher sa trottinette, plus il va gagner en adresse.
Bien entendu, la façon dont il est chaussé a aussi son importance. Choisissez ses chaussures avec soin, ni trop grandes, ni trop petites. A la maison, autorisez-le à marcher pieds nus. Il n’y a rien de tel pour muscler efficacement la voûte plantaire. Et donc corriger naturellement des pieds plats, en dedans ou légèrement écartés. Autant de malpositions sans gravité pouvant expliquer son manque d’habileté.
Un motif de consultation
Seuls ses genoux, les paumes de ses mains et ses pantalons pâtissent de la situation? Vous allez vous perfectionner dans les premiers soins et le reprisage ! En revanche, si sa maladresse handicape votre enfant dans sa vie quotidienne, parlez-en au pédiatre. Il pourra demander un bilan psychomoteur, qui déterminera si votre enfant a besoin ou non de séances de psychomotricité. C’est aussi l’occasion de faire vérifier sa vue. Strabisme, astigmatisme, anomalie du champ visuel peuvent provoquer une forte gêne pour se repérer dans l’espace. Attention: si aux chutes s’associent douleur, boiterie ou fièvre, il faut consulter. Car ces symptômes peuvent être révélateurs d’un “rhume de la hanche”. Entre 5 et 10 ans, quand un enfant se plaint de douleurs aux jambes, a du mal à marcher, tombe souvent et se fatigue vite, il faut également penser à une ostéochondrite de la hanche. Une radio ou une échographie de la hanche établiront le diagnostic.