Parents

ALIMENTATI­ON COMMENT DIVERSIFIE­R EN DOUCEUR

12 idées pour cuisiner vite et sain !

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1. À 4-6 mois, le bon timing

« L’âge d’introducti­on des aliments a longtemps été discuté, mais aujourd’hui les pédiatres s’accordent sur une période propice appelée “fenêtre d’opportunit­é ou de tolérance”, comprise entre les 4-6 mois révolus de l’enfant ayant ou non un terrain atopique (à fort risque allergique) », explique le Dr Plumey. Car on s’est aperçu qu’en introduisa­nt de nouvelles molécules à cet âge, l’organisme développe un mécanisme de tolérance vis-à-vis d’elles. Mais si on attend trop, cela peut favoriser l’apparition d’allergies. Mieux vaut ne pas diversifie­r avant 4 mois, car le système intestinal du bébé doit être prêt à supporter les nouveaux aliments sans entraîner de troubles digestifs. Ses capacités de masticatio­n et de déglutitio­n doivent aussi être matures.

2. Quoi, quand, comment ?

Faut-il lui donner des purées de légumes ou des compotes de fruits en premier? À midi ou le soir ? Peu importe ! Le seul impératif : le tout-petit doit prendre sa ration journalièr­e de lait. Car jusqu’à un an, le lait reste le principal aliment pour apporter aux petits les protéines, le fer et les acides gras essentiels indispensa­bles à leur croissance. Les aliments solides introduits au fur et à mesure ne suffisent pas à couvrir leurs besoins et participen­t surtout à l’éveil du goût et des textures. Pressée d’éveiller les papilles de votre bébé? Respectez son rythme. Adaptez-vous à lui s’il préfère tester de nouvelles saveurs avant ou après la tétée, et organisez-vous en fonction de votre emploi du temps. Car mieux vaut être détendu pour se lancer. Une fois que les purées et les compotes sont bien acceptées, il est temps d’ajouter de nouveaux aliments. Servez-lui des féculents (pâtes, pommes de terre…) et des protéines (viande, poisson ou oeuf ) une fois par jour. On n’attend plus 12 mois, pour introduire des aliments potentiell­ement allergisan­ts, comme le poisson ou les oeufs, même quand il y a un terrain allergique familial. Seule précaution : séparer de plusieurs jours

l’introducti­on des oeufs, du poisson, du blé… pour voir si votre bébé fait une réaction et ainsi mieux cibler l’aliment responsabl­e. «Concernant le gluten, il peut être introduit dès le début de la diversific­ation alimentair­e et/ou après les 6 mois de l’enfant sans que cela ne favorise une maladie coeliaque », ajoute le Dr Plumey.

Du côté des textures, préparez d’abord des consistanc­es très lisses, puis moulinées. Et vers 8-9 mois, vous pouvez commencer à lui donner des morceaux très fondants. Disposez-les à côté de la purée et non dedans: des bouts de carotte quand il mange une purée de carottes, de courgette quand c’est une purée de courgettes… Laissez-lui le temps de les prendre en main, même s’il ne les mange pas pour le moment. Cela va l’aider à se familiaris­er avec ces nouveautés.

3. On varie les saveurs sans tout mélanger

Les deux premières années sont un moment clé pour commencer à former le palais, car les tout-petits acceptent plus facilement la nouveauté. Et plus la variété de légumes est grande en début de diversific­ation, plus le répertoire culinaire serait large quand il grandit. Pour que votre enfant identifie correcteme­nt les différents aliments, dans un premier temps, faites-les-lui goûter séparément, et optez pour une seule saveur par repas. C’est d’ailleurs pour ça que l’on trouve des petits pots monogoût et des recettes simplifiée­s. Pour que votre enfant apprécie ses menus, misez sur des textures agréables en bouche. La purée de haricots est moins granuleuse en y ajoutant des courgettes, et les pommes de terre écrasées à la fourchette plus onctueuses que mixées au robot. Au début, servez une purée de légumes avec la viande ou le poisson, car ils sont trop secs mixés seuls. De même, des légumes fades n’auront pas de succès. Pour rehausser leurs saveurs, utilisez des aromates et des épices, avec modération. La coriandre se marie très bien avec la carotte, le cumin avec le potiron, le thym avec le chou-fleur.

4. De bonnes habitudes

Profitez de sa première année pour l’aider à acquérir de bonnes habitudes. Pour les repas, choisissez un endroit agréable. Apprenez-lui à manger lentement et à bien mâcher. A table,

En moyenne, à 15 mois, un toutpetit aura goûté 170 aliments !

ne proposez que de l’eau (les boissons sucrées modifient la perception de chaque aliment). Autre objectif de la diversific­ation alimentair­e : installer le rythme de quatre repas par jour. Ça lui permettra plus tard d’éviter les grignotage­s. Et des repas structurés même au goûter. Commencez à installer la structure de ses futurs quatre-heures, qui seront composés d’un laitage, d’un produit céréalier et d’un fruit. Pour l’habituer, proposez-lui un biscuit pour nourrisson après son biberon. Vous pouvez aussi y verser des céréales infantiles.

5. Lui transmettr­e le plaisir de manger

Les enfants sont dans l’imitation. Il est important de partager ses repas en famille dès le plus jeune âge. Au quotidien, ce n’est pas facile, mais on peut le planifier le week-end et les vacances. S’asseoir tous à la même table permet d’éveiller la curiosité gustative des plus jeunes, dans la conviviali­té. C’est sûr que votre enfant voudra manger les aliments qui sont dans votre assiette… laissez-le faire. Un tout-petit peut très bien goûter un bout de poulet rôti, une frite ou un peu de civet de lapin ! Car il s’agit de lui proposer de très petites quantités. En plus, lui donner les aliments qui font partie de votre environnem­ent permet de l’ouvrir à des variétés de goûts et aux traditions culinaires familiales. Et c’est pour ça que certains enfants aiment très tôt le roquefort ou les sardines à l’huile. Toujours en respectant l’âge d’introducti­on et les conseils de sécurité alimentair­e (éviter les fromages au lait cru, les poissons crus chez le tout-petit pour éviter les risques de listériose et salmonello­se, responsabl­es de fièvre et de diarrhée). Enfin, les enfants ressentent le plaisir que vous avez à déguster tel ou tel aliment, ainsi que ce que vous n’aimez pas. Et tout ça se transmet ! Ça ne sert à rien de le forcer s’il voit que vous n’aimez pas. Mieux vaut demander à une autre personne de le lui faire goûter. Il aura ainsi une chance de l’apprécier.

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 ??  ?? Dr Laurence Plumey MÉDECIN NUTRITIONN­ISTE, auteur de “Le Grand Livre de l’Alimentati­on” éd. Eyrolles.
Dr Laurence Plumey MÉDECIN NUTRITIONN­ISTE, auteur de “Le Grand Livre de l’Alimentati­on” éd. Eyrolles.
 ??  ?? 98% DES LÉGUMES PRÉSENTÉS À L’ÂGE DE 5 MOIS SONT APPRÉCIÉS PAR LES PETITS!
98% DES LÉGUMES PRÉSENTÉS À L’ÂGE DE 5 MOIS SONT APPRÉCIÉS PAR LES PETITS!
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 ??  ?? Présentés comme ça, il aura super envie d’y goûter !
Présentés comme ça, il aura super envie d’y goûter !
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