Parents

Alimentati­on

Perturbate­urs endocrinie­ns, pesticides et autres polluants peuvent s’inviter dans l’assiette des enfants. Voici quelques conseils pour limiter l’impact sur leur santé.

- CHRISTINE AVELLAN

Comment le protéger vraiment des perturbate­urs endocrinie­ns

Notre alimentati­on peut contenir de nombreux polluants. Et les études nous incitent à être très prudents, notamment avec les plus petits. En effet, de nombreux produits de la vie quotidienn­e peuvent contenir des perturbate­urs endocrinie­ns qui influent sur le système hormonal. Ces substances peuvent se trouver dans des aliments qui contiennen­t des pesticides, mais aussi dans des ustensiles comme certaines boîtes en plastique ou casseroles. La vigilance est donc de règle au quotidien.

Des aliments bio de préférence

De nombreuses études montrent que l’exposition à certains pesticides durant l’enfance peut favoriser à l’âge adulte, des problèmes de fertilité, de puberté et de ménopause précoces, de cancers, de maladies métaboliqu­es comme l’obésité ou le diabète. Même si rien n’est prouvé, il semble que l’accumulati­on de plusieurs pesticides crée un “effet cocktail” néfaste. « Choisir du bio pour tous les aliments est donc à conseiller aux enfants de moins de 3 ans (et aux femmes enceintes), précise le Dr Laurent Chevallier, nutritionn­iste. Autrement, c’est déjà bien de prendre en bio les fruits les plus couramment consommés et susceptibl­es d’être davantage contaminés par les pesticides, c’est-à-dire les pommes, les poires et les pêches. Tout comme la plupart des légumes, les produits laitiers et les oeufs. On limite ainsi probableme­nt le risque d’exposition aux pesticides d’environ 80 % ! On réduit également par ce biais le risque d’exposition aux nanopartic­ules, aux OGM, aux résidus d’antibiotiq­ues… Après, on peut aller plus loin, en consommant des céréales (pain, riz…), de la viande et du poisson AB. Enfin, côté plats préparés, biscuits… même s’ils sont bio, mieux vaut les limiter car ils contiennen­t quand même un certain nombre d’additifs, même si la liste autorisée est réduite: 48 contre 350 dans les produits convention­nels.

Attention aux poissons les plus pollués !

Les poissons sont souvent accusés de contenir du mercure et d’autres polluants comme les PCB. Mais pas question de les supprimer des menus des enfants, car toutes les études montrent qu’en consommer est bénéfique pour le développem­ent du cerveau, du système nerveux et de la rétine. Grâce notamment à leur teneur en acides gras essentiels (DHA et EPA). Pour profiter au maximum des bénéfices, quelques précaution­s s’imposent : mettez au menu une ou deux fois par semaine un poisson gras (saumon, maquereau, sardine…) et idem pour un poisson blanc (cabillaud, colin, merlan…). Privilégie­z les filets frais ou surgelés. Sauvages ou d’élevage ? Peu importe, mais variez les lieux de pêche. Et si vous optez pour des poissons d’élevage, choisissez-les avec le label AB, qui garantit que leur nourriture est mieux contrôlée. Enfin, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentati­on, de l’Environnem­ent et du Travail (ANSES) recommande pour les moins de 30 mois (et les femmes enceintes), d’exclure les espèces susceptibl­es d’être très contaminée­s (espadon) et de limiter d’autres à 60 g par semaine (thon, bar ou loup, flétan, lotte…).

Faut-il prendre des petits pots bio pour bébé ?

En version bio, ils ne sont pas plus sûrs car les produits infantiles, bio ou non, présentent tous les mêmes garanties de sécurité : quasiment pas de pesticides, ni de nitrates, pas d’OGM…

Mieux vaut zapper les conserves en métal

Le bisphénol A a été interdit dans tous les contenants alimentair­es, mais les boîtes de conserve recèlent d’autres substances douteuses comme les vernis, résines époxy, bisphénol S… «Les études manquent pour le moment sur l’impact de ces composés sur la santé, et les normes ne sont peut-être pas suffisamme­nt à jour, explique le Dr Laurent Chevallier. De plus, certains produits d’importatio­n ont des règles différente­s quant aux composés autorisés, même si normalemen­t ils doivent avoir celles du pays où est exporté le produit. » Par précaution, il est donc préférable de choisir des conserves dans des bocaux en verre. Dans tous les cas, ne réchauffez pas les aliments directemen­t dans les boîtes en métal, au risque de contaminer leur contenu.

Pour cuisiner, bien choisir ses ustensiles

Pour les poêles, casseroles, woks, plats… évitez les ustensiles antiadhési­fs, car certains types de revêtement­s peuvent contenir du PTFE (polytétraf­luoroéthyl­ène), un composant dit “perfluoré”. Le problème: il est potentiell­ement toxique et peut migrer dans les aliments si le fond de la poêle est rayé, par exemple. « De plus, le PTFE peut émettre des gaz toxiques, à des concentrat­ions variables, quand il est chauffé à 250 °C, une températur­e qui peut être atteinte quand on met une poêle sur feu vif durant plus de 5 minutes », ajoute le Dr Laurent Chevallier. Il faut aussi proscrire les poêles et casseroles en aluminium, sauf s’il est recouvert d’inox, car ce composant peut se retrouver dans les aliments. De plus en plus d’études mettent en avant la dangerosit­é de l’aluminium qui pourrait s’accumuler dans le cerveau et favoriser l’apparition de maladies dégénérati­ves (Alzheimer, Parkinson…). De même, ne faites pas de papillotes en papier alu pour cuire du poisson ou des légumes. À la place, utiliser du papier sulfurisé.

Plastiques et silicones, prudence !

Côté contenants en plastique, tous ne se valent pas. Regardez le fond des boîtes avant de mettre des aliments chauds à l’intérieur. S’il y a les chiffres 2, 4 ou 5, c’est bon. C’est, par exemple, le cas pour les petits pots bébé en plastique. Autrement, s’il y a les numéros 3, 6 ou 7, on se méfie, surtout en fonction de l’origine des plastiques. Mais celle-ci n’est pas toujours mentionnée… Donc, ne les utilisez pas avec des aliments chauds et ne les faites pas chauffer au micro-ondes. Ces plastiques peuvent contenir des substances potentiell­ement toxiques comme des perturbate­urs hormonaux et des phtalates. Ces derniers sont susceptibl­es d’entraîner cancers, mutations génétiques et anomalies de la reproducti­on, selon l’Agence Européenne des Produits Chimiques. Et les moules en silicone? Là encore, tous ne sont pas sûrs. «Ceux en silicone de type “peroxyde” sont interdits dans plusieurs pays mais pas encore en France, alors qu’ils sont suspectés de “lâcher” des composés volatils lorsqu’ils sont chauffés», précise le Dr Laurent Chevallier. Il faut alors choisir ceux en silicone platine (100 % platinium) réputés plus stables à la chaleur. Il ne vous reste plus qu’à checker vos ustensiles de cuisine avant de passer derrière les fourneaux ! *Auteur de “Le livre antitoxiqu­e”, Ed.Le Livre de Poche, et “Le guide anti-toxique de la grossesse”, Ed. Marabout Poche.

Quant au film étirable, évitez de l’utiliser avec des aliments chauds ou de le faire chauffer, car il contient aussi des phtalates.

 ??  ?? reste un Manger s’alimente mais on plaisir, sainement…
reste un Manger s’alimente mais on plaisir, sainement…
 ??  ?? Les fruits les plus courants ont plus de risques d’etre contaminés par les pesticides. Alors, on les choisit bio.
Les fruits les plus courants ont plus de risques d’etre contaminés par les pesticides. Alors, on les choisit bio.
 ??  ??
 ??  ?? Assiette, couverts, tasse… sans BPA bien sûr !
Assiette, couverts, tasse… sans BPA bien sûr !

Newspapers in French

Newspapers from France