Il rit quand je le gronde
Quand vous grondez votre enfant, on ne peut pas dire qu’il soit impressionné… Ça le fait même rire ! Nos infos pour décoder la situation… et en sortir.
Milo est plein de vie, et les petites bêtises, bien normales à cet âge, ne manquent pas. Le souci, c’est que les remontrances de ses parents semblent glisser sur lui. Pire, il leur rit au nez ! Une attitude qui a le don de les énerver. De quel droit se moque-t-il d’eux ? Et comment faire pour gagner en autorité face à leur bout de chou qui leur mène la vie dure ? Pour Catherine Pierrat, psychologue, psychothérapeute à Nice et intervenante en crèches, « il faut éviter de faire de “l’adultomorphisme”. On a souvent tendance à prêter aux enfants des réactions que nous pourrions avoir en tant qu’adulte, mais qui ne sont pas les leurs. Ainsi, ses parents peuvent penser, à tort, que Milo essaye de les provoquer.
Une réaction parmi d’autres
Entre 2 et 3 ans, l’enfant est certes dans une période d’opposition et d’affirmation mais, selon la psychologue, le rire ne manifeste pas forcément une opposition. Il intervient plus comme une réaction parmi d’autres. « Le petit réagit comme il peut face aux émotions qui le submergent et qu’il ne sait pas encore gérer. Il peut rire parce qu’il est honteux ou gêné. Mais les parents le prennent comme une atteinte personnelle car il ne réagit pas comme ils le voudraient », analyse Catherine Pierrat. Cependant, si la première fois qu’il a ri quand vous l’avez grondé, vous avez ri aussi devant son aplomb, il peut recommencer pour vous faire rire de nouveau. Même chose s’il a assisté à une dispute de couple qui s’est terminée dans les rires. Il peut imiter cette réponse sans pour autant vouloir être insolent. Pas question pour autant d’accepter qu’il rigole quand vous le disputez. « Ne restez pas devant lui dans une position théâtrale en lui demandant d’arrêter de rire et de baisser les yeux. Ça crée un échange de questions-réponses qui risque de dégénérer. Le rapport d’autorité ne doit pas s’éterniser. Soustrayez-le à son public. Demandez-lui de s’asseoir et dites-lui que vous n’êtes pas d’accord : lorsque quelqu’un lui signale qu’il fait quelque chose d’incorrect, il ne doit pas rire », conseille l’experte.
Savoir identifier les émotions
Une fois l’épisode passé, au calme, il est important d’aider l’enfant à identifier ses émotions, et surtout à les exprimer. Expliquez-lui les circonstances qui vous ont amené(e) à le gronder. Dites-lui que le rire n’est pas une réponse appropriée, que l’on rit quand on est content. La psychologue recommande de sensibiliser l’enfant de manière ludique. Ainsi, vous pouvez lui lire des histoires ou mettre en scène ses peluches pour l’aider à cerner les émotions et les réponses attendues. Utilisez aussi le langage non-verbal : jouez avec lui en faisant des mimiques pour comprendre la colère, la tristesse, la joie… Bientôt, ses réactions seront plus appropriées aux diverses situations.