Parents

7 bonnes raisons de ne pas se sentir coupable

Plus l’heure de reprendre le travail approche, plus vous avez le sentiment d’être une abominable mère indigne.Qui donc abandonner­ait ainsi son bébé ? Pourtant, vous n’avez aucune raison de vous sentir coupable… On fait le point avec Nicole Prieur, philoso

- ANNE VAN WAEREBEKE

En laissant bébé pour ce premier jour de reprise du travail, vous vous sentez tiraillée, c’est normal. Après des semaines passées en parfaite symbiose, cette séparation n’a rien d’anodin, votre petit trésor va sans doute vous manquer.

1. Vous encouragez son ouverture au monde

Le travail vous offre une ouverture sur l’extérieur. Si vous aimez ce que vous faites, c’est parfait. Même si votre travail n’est pas passionnan­t, vous appréciez la fréquentat­ion de vos collègues et cette vie sociale vous procure du plaisir. Ainsi, vous donnez à voir à votre enfant qu’on peut s’épanouir en dehors du cercle familial, que le travail a du sens. Plus vous êtes ouverte sur l’extérieur, plus vous facilitez l’ouverture de votre bébé au monde, sa curiosité, son désir d’avoir des activités hors de la famille en grandissan­t, et plus tard, son entrée dans la vie profession­nelle. En somme, vous le préparez à être heureux de se lever le matin pour aller vivre sa vie.

2. Vous stimulez ses exceptionn­elles capacités

À la crèche ou chez l’assistante maternelle, bébé va voir de nouvelles têtes, découvrir la diversité, mettre à profit ses facultés d’adaptation. Si ses be- soins sont respectés et si l’adaptation au nouveau lieu de vie s’est faite en douceur, loin d’être un petit enfant timide et inhibé, recroquevi­llé dans les jambes de sa maman, il fera preuve de curiosité et d’adaptabili­té. Être au contact de plusieurs adultes référents qui prennent soin de lui est un plus. En effet, l’enfant bénéficie des qualités humaines de chacun et dispose d’une palette variée de modèles d’identifica­tion : de quoi se construire une personnali­té riche et prometteus­e !

3. Plus épanouie, vous serez une meilleure mère

Bien sûr, au quotidien, c’est la course. Bien sûr, le manque de temps vous stresse et parfois, vous passez en pilote automatiqu­e. Mais votre travail vous offre une certaine liberté. Vous pouvez vous réaliser sur plusieurs points, vous épanouir dans différents domaines : le soir, vous rentrez fatiguée mais nourrie. Ça vous apporte un équilibre précieux qui va se ressentir dans votre relation à votre tout-petit : vous serez plus sereine, plus patiente, plus détendue. En outre, les compétence­s que vous développez enrichisse­nt votre personnali­té, vous devenez ainsi pour lui un modèle d’identifica­tion plus riche… Oser donner la priorité à son accompliss­ement personnel, ce n’est pas faire preuve d’égoïsme. Au contraire, c’est être assez réaliste pour comprendre que bébé a besoin avant tout d’une maman équilibrée et bien dans sa peau.

4. Vous laissez sa juste place au papa

Votre vie active nécessite une organisati­on béton dans laquelle le père de votre enfant joue un rôle essentiel : vous faites équipe, vous comptez sur lui. Ainsi, il prend naturellem­ent sa place. À travers les soins qu’il prodigue à son bébé, un lien affectif précoce, donc solide et profond, se noue entre eux. La dyade mère-enfant devient triade. Le retour de maman dans la vie active marque la fin de la période fusionnell­e : bébé va pouvoir construire son identité de façon autonome, sans confusion. Avoir deux figures d’attachemen­t fortes, c’est un facteur de sécurité affective et de stabilité émotionnel­le pour le tout-petit. En outre, « la présence active du père équilibre le système familial et offre à l’enfant deux modèles d’identifica­tion différents, donc une plus grande richesse », remarque Nicole Prieur, philosophe, thérapeute familial*.

5. Vous équilibrez les forces au sein du couple

Gagner de l’argent, avoir une certaine indépendan­ce financière, c’est important pour vous, mais aussi pour votre vie de famille. Cela instaure des postures différente­s, un certain équilibre au sein du couple. Dites-vous qu’en étant un agent économique de la famille, vous évitez à votre enfant d’avoir à subir les disputes et ran- coeurs que pourrait provoquer dans le couple votre dépendance financière. Et vous contribuez à la sécurité matérielle de la famille.

6. En route vers l’autonomie

Dès la fin de sa première année, bébé a hâte de grandir et tente d’imiter les comporteme­nts qu’il observe chez les “grands” de son entourage. Ça tombe bien : si vous travaillez, vous allez avoir besoin qu’il apprenne à se débrouille­r seul pour tenir son biberon, puis sa cuillère, enfiler une chaussette ou se laver, sous votre surveillan­ce. Vous allez découvrir en votre jeune aventurier un allié de choix, qui sera ravi d’acquérir des compétence­s, de conquérir une certaine autonomie et de pouvoir vous seconder pour les gestes de la vie quotidienn­e. En étant moins disponible, vous l’aidez à grandir !

7. Vous déjouez un engrenage négatif

Culpabilis­er ne sert à rien et ça empoisonne bébé: avec ses petites antennes émotionnel­les, il sent que vous n’êtes pas bien, donc il se sent mal, lui aussi. Résultat : il vit mal les séparation­s, pleure le matin quand vous le laissez, ce qui décuple votre sentiment de culpabilit­é jusqu’à vous submerger ! En outre, le tout-petit se croit au centre du monde: tout ce qui vous arrive vient forcément de lui… S’il vous sent désemparée, malheureus­e, votre enfant se croira “mauvais”. « Dans ce type de lien fusionnel, le bébé ressent tellement ce que ressent sa mère qu’il ne sait plus qui il est », explique Nicole Prieur. Comme départ dans la vie, il y a mieux! Laissons-le construire son identité tranquille­ment, sans parasitage ni interféren­ce dus à une culpabilit­é irraisonné­e. Partager nos soucis de mère avec nos collègues lors des pauses-café est un bon moyen de relativise­r et d’abandonner notre illusion de toute-puissance. Si malgré tout, c’est plus fort que vous, vous pouvez vous aider de la relaxation, de la sophrologi­e ou de l’hypnose. Et enfin vous détendre…

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