Parents

GUILLAUME

28 ans, papa d’Adrien, 2 ans, et d’Antoine, 2 mois.

- PROPOS RECUEILLIS PAR ESTELLE CINTAS

« J’avais déjà entendu parler du don de sperme, mais c’était plutôt sur le ton de la rigolade, dans des séries américaine­s par exemple. Je ne pense pas que j’aurais eu envie de le faire avant d’avoir moi-même des enfants. Un soir, lors d’un repas, on discutait avec des amis et ils nous ont confié qu’ils avaient des difficulté­s pour faire un bébé. Je savais qu’ils essayaient depuis quelque temps, mais je n’avais pas réalisé que c’était compliqué. J’ai pris conscience à quel point, avec ma femme, nous avions été chanceux: nous n’avons jamais eu aucun problème pour concevoir. Tout s’était passé très vite à chaque fois que nous avons voulu un bébé. Le soir même, on en a discuté avec ma femme. On a décidé chacun de se renseigner sur le don de gamètes. Quelques jours après, on s’est rendu compte que pour elle, le don d’ovocytes serait plus contraigna­nt : le centre est trop éloigné de notre domicile… D’un commun accord, on s’est dit que ce serait plus simple si je le faisais moi. Pour nous deux, donner est une évidence : nous sommes déjà donneurs de sang.

Tout est anonyme

Quelques jours plus tard, alors que j’étais en train de regarder un match de foot chez un ami, j’ai vu passer un message de campagne sur Facebook. C’était le Centre de la fertilité et de la biologie de la reproducti­on de ma région qui faisait un appel au don. Pendant la mi-temps, j’ai rempli le questionna­ire en ligne. Je devais être recontacté dans les 48heures, mais on ne m’a pas rappelé. Je suis retourné sur leur site et j’ai rempli à nouveau le questionna­ire. Là, une personne m’a appelé. On m’a fixé un rendez-vous quelques semaines plus tard. Le jour même, j’ai eu un entretien avec un médecin. Il a vérifié qu’il n’y avait pas d’antécédent­s de maladies génétiques dans la lignée. On m’a ensuite installé dans une petite salle. Il faut se laver les mains et le pénis d’une certaine manière afin d’éviter des contaminat­ions accidentel­les. Pour la masturbati­on, cela ne m’a pas posé de problème particulie­r, ni blocage ni rien. Le sperme récolté est mis dans une petite boîte que l’on remet ensuite à un technicien du laboratoir­e. Tout est anonyme. Ensuite, ils effectuent des analyses pour vérifier que le sperme est bon pour être donné. Après l’avoir fait, j’en ai parlé autour de moi et je n’ai jamais eu de réactions négatives. Je pense que si on a l’habitude de donner son sang, c’est plus facile. J’ai renouvelé une fois le don et je le referai peut-être encore. On a “droit” à six dons. Moi, je le fais en même temps que le don de plasma ou de sang. Bien sûr, il faut être au clair avec soi-même, en discuter d’abord avec sa femme ou sa compagne, car c’est important. Moi, je sais que je l’ai fait pour donner à d’autres la chance d’être parents et de vivre ce que je vis tous les jours avec mes enfants. »

J’ai rempli le questionna­ire pendant la mi-temps d’un match de foot !”

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“D’un commun accord, on s’est dit que ce serait plus simple si je le faisais moi. Pour nous deux, donner est une évidence. Nous sommes déjà donneurs de sang.”

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