Parents

Il dit des gros mots

Il se met à jurer et ça vous hérisse le poil ? La bonne solution n’est pas forcément de surréagir…

- DOROTHÉE BLANCHETON

Àla maison, Malo a tendance à dire des gros mots. Il suffit qu’une situation l’énerve, qu’il fasse tomber un objet par terre, ou bien encore que vous lui demandiez de mettre le couvert alors qu’il joue pour qu’un vilain juron sorte de sa bouche… Vous aimeriez bien que ça change et qu’il surveille davantage son langage. « L’intégratio­n des normes morales se fait très tôt. Dès que l’enfant accède au langage, vers 2 ans, il commence à intégrer progressiv­ement ces règles. Mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il les applique ! », déclare Fanny Marteau-Chasseriea­u, psychologu­e clinicienn­e et psychothér­apeute à Paris. Ainsi, à cet âge, Malo a bien conscience de ce qui est poli ou non. Il est également davantage en mesure de comprendre la gravité de certains mots.

Place à la discussion

Lorsque votre enfant jure, « vous pouvez lui dire que ce n’est pas un joli mot dans sa bouche. Expliquez-lui aussi ce que ça veut dire. Précisez-lui que certains gros mots dits à l’encontre d’une personne peuvent la blesser. Demandez-lui où il l’a entendu et pourquoi il l’emploie », conseille Fanny Marteau-Chasseriea­u. Peut-être a-t-il des copains qui parlent mal à l’école, au sport. Peut-être les a-til appris à la maison par son frère aîné, ou… vousmême ! Expliquez-lui alors qu’il vous arrive parfois d’en dire aussi, mais qu’il peut vous le signaler parce que ce n’est pas bien. Invitez votre enfant à s’excuser lorsqu’il prononce un gros mot et appliquez le même code de conduite.

Pour gommer cette mauvaise habitude, vous pouvez aussi lui proposer des mots de substituti­on : comme « mince », « zut », ou « mer… credi ». La psychologu­e propose aussi d’instaurer un petit jeu à faire en famille. Chacun a une marguerite dessinée. Chaque jour sans gros mot, on colorie un pétale. À la fin de la semaine, si tous les pétales sont coloriés, on a le droit à une petite récompense en lien avec le problème : lire une histoire comme “Les mots de Zaza” ou “La boîte aux mots interdits”, chez Bayard Jeunesse, par exemple.

Insister sur le positif

« On s’est aperçu qu’il valait mieux saluer les comporteme­nts positifs que signaler les négatifs, car cela avait tendance à les renforcer. Plus on dramatise les symptômes, plus on risque d’accentuer le problème », précise la psychologu­e. Ainsi, si votre enfant dit souvent des gros mots, veillez bien à ne pas surréagir. Enfin, si vous avez l’impression que le problème persiste, cela peut être le signe de difficulté­s émotionnel­les. Peut-être votre enfant rencontre-t-il un souci d’intégratio­n à l’école ? Assiste-t-il à des disputes qui l’attristent ? Là encore, discutez-en avec lui pour voir quelle peut en être la raison et, si besoin, faites-vous aider par un psychologu­e. Votre enfant devrait bien vite s’exprimer sans recourir à ces gros mots.

« Quand ma fille s’est mise à dire des gros mots, j’ai eu l’idée d’une tirelire dans laquelle on devait mettre une pièce (10, 20, 50 centimes…) selon la grosseur du mot. Je me suis vite aperçue que j’étais celle qui en disait le plus! Cela m’a aidée à surveiller mon langage. » Carole, maman de Sarah, 7 ans

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