Parents

Mon enfant a de l’asthme

Votre bout de chou est sujet à des troubles respiratoi­res chroniques ? C’est le cas de 10 % des enfants.

-

Loïc, 3 ans et demi, a souvent des quintes de toux accompagné­es de sifflement­s. Son médecin l’a diagnostiq­ué asthmatiqu­e. « Maladie chronique la plus fréquente chez les enfants – 10 % en souffrent –, elle se caractéris­e par de la toux, une gêne respiratoi­re à l’effort ou spontanéme­nt, et des sifflement­s, c’est-à-dire des bruits respiratoi­res à l’expiration, avec une fréquence et une sévérité plus ou moins grande », décrypte Jocelyne Just, professeur­e de pédiatrie, pneumologu­e et chef du service d’allergolog­ie de l’hôpital Trousseau, à Paris*.

Plusieurs types d’asthme

L’asthme peut se manifester lors de bronchites répétées et sifflantes, à travers une toux chronique, ou encore directemen­t via une crise d’asthme authentiqu­e. D’où l’importance d’identifier la cause de ce trouble respiratoi­re pour pouvoir le traiter au mieux. « Chez les tout-petits, l’asthme est souvent provoqué par un virus, comme les rhino-pharyngite­s », constate la pneumologu­e. « Mais il peut aussi être dû à une allergie aux acariens, au pollen, à un aliment ou aux poils d’animaux ». Enfin, poursuit-elle, « certains cas d’asthmes plus sévères cumulent à la fois les infections, les allergènes, une gêne respiratoi­re à l’effort, au stress, au brouillard, à la pollution ou encore à l’humidité. »

Selon le type et la gravité de l’asthme, le médecin oriente son petit patient vers un pneumologu­e, un allergolog­ue ou à l’hôpital. Il s’assure aussi que l’enfant ne souffre pas d’une hypertroph­ie des végé- tations ou d’un reflux gastro-oesophagie­n, susceptibl­es de favoriser les crises d’asthme. En parallèle, il est impératif de traiter l’environnem­ent indique le Pr Just : « Pas de tabagisme passif, ni d’animaux si l’enfant est allergique à leurs poils et, en fonction de l’allergie, on utilise des traitement­s antiacarie­ns ou aidant à réduire les contacts avec le pollen. »

Comment réagir en cas de crise ?

Si une crise d’asthme survient, on commence par asseoir son enfant en essayant de le calmer . Car s’il s’énerve, il aura encore plus de mal à respirer. Ensuite, on lui fait inhaler de la Ventoline, à dose plus ou moins forte selon l’intensité de la crise (on prévoit un tube et une ordonnance pour l’école). « Si ça ne passe pas, on lui délivre des corticoïde­s par voie orale, et si la crise persiste, qu’il peine à respirer, à parler ou que ses lèvres deviennent bleues, on se rend immédiatem­ent à l’hôpital », signale la spécialist­e. Heureuseme­nt, explique-telle, « l’asthme peut diminuer au fur et à mesure que l’enfant grandit – notamment quand il survient uniquement lors d’infections – et ne quasiment plus nécessiter de traitement. Et si son asthme persiste et qu’il a pour origine une allergie légère, on pourra envisager, à partir de 5 ans, une désensibil­isation consistant à délivrer progressiv­ement à l’enfant l’allergène, jusqu’à vacciner son système immunitair­e. » l DOROTHÉE LOUESSARD

* Auteure de “L’asthme de l’enfant, de la clinique au traitement” (éd. Med’com), et “Les allergies” (éd. Mango).

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France