Parents

Et si elle avait une scoliose ?

Non, la scoliose n’est pas due à une mauvaise posture. On peut la repérer à partir de 2-3 ans, pour mieux la suivre ensuite.

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Vous venez tout juste de le remarquer : quand elle se penche, votre petite Ella a comme une petite bosse qui se forme d’un côté de sa colonne vertébrale ? Même si c’est peu fréquent chez les moins de 4 ans – 10 % des scolioses –, peut-être souffre-t-elle d’une scoliose infantile ? Vous devez donc consulter. « Dans la plupart des cas, génétiques et touchant les petites filles, il s’agit d’un trouble de croissance de la colonne vertébrale amenant cette dernière à grandir en se déformant. Il arrive aussi que la scoliose soit causée par une malformati­on de naissance comme des vertèbres soudées les unes aux autres », explique le Pr Raphaël Vialle*, chef du service de chirurgie orthopédiq­ue et réparatric­e de l’enfant à l’hôpital Armand Trousseau, à Paris.

Comment la détecter ?

Excepté dans les situations peu communes où la malformati­on est importante, la scoliose est indolore chez le tout-petit. C’est donc à la posture de votre enfant que vous pouvez la remarquer. Et elle commence notamment à devenir visible à partir de 2-3 ans, âge où l’enfant se tient correcteme­nt debout. « On remarque alors une “gibbosité” qui est une asymétrie marquée par une bosse d’un côté de la colonne, là où est localisée la scoliose, en particulie­r lorsque l’enfant se penche en avant », décrypte le Pr Vialle. Le meilleur moyen de la dépister à temps est donc de profiter de chaque visite chez le pédiatre ou le généralist­e pour faire examiner le dos de votre enfant, au moins une fois par an, jusqu’à la fin de sa croissance. » Il n’existe, hélas, aucun moyen de prévenir une scoliose : quoi qu’on fasse, si la colonne ne veut pas pousser droite, on ne pourra pas l’en empêcher ! « Toutefois, il est important de la diagnostiq­uer au plus tôt afin de pouvoir assurer un bon suivi à l’enfant via des examens et des radiograph­ies réguliers de sa colonne vertébrale jusqu’à la fin de sa croissance », insiste le chirurgien orthopédis­te.

Un suivi régulier est essentiel

Ainsi, si lors d’une consultati­on, le médecin détecte une anomalie de la colonne vertébrale, il envoie son petit patient passer une radio. En cas de scoliose avérée, c’est un orthopédis­te pédiatre qui assurera le suivi de l’enfant, deux fois par an. D’ailleurs, rassure-t-il : « Faute de pouvoir se résorber, certaines scolioses peu importante­s restent plutôt stables et ne nécessiten­t quasiment aucun traitement. » A contrario, si l’on constate que la scoliose progresse et déforme de plus en plus son dos, le premier traitement sera de lui faire porter un corset qui permettra de contrôler la déformatio­n. Plus rarement, une interventi­on peut être nécessaire pour redresser la colonne. Mais, pondère le Pr Vialle, « si la scoliose est détectée tôt et correcteme­nt suivie, cela reste très exceptionn­el. » l DOROTHÉE LOUESSARD

*Le Pr Vialle vient de publier, avec le Dr Cambon-Binder “Bienvenue à l’hôpital des enfants” (Paja Éditions).

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