Elle refuse d’aller à l’école
Douleurs au ventre ou à la tête, vomissements, crises d’angoisse… Et si c’était le signe d’une phobie scolaire ?
Au départ, vous pensiez à un caprice, mais vous avez fini par vous rendre à l’évidence : votre petite Noa est en réelle souffrance. Chaque matin, au moment de franchir la porte de la classe, elle fait une crise de larmes et s’accroche à vous comme une bernique à son rocher. Le tableau typique de la phobie scolaire. Une peur irrépressible de l’école qui conduit à l’évitement. 2 à 5 % des enfants seraient concernés par ce phénomène en France.
Des symptômes physiques
« A 4-5 ans, c’est en général plus l’inconnu ou le fait de quitter papa et maman qui fait peur, que l’école en elle-même », indique la pédopsychiatre Marie-France Le Heuzey, auteure de “Phobie scolaire” (éd. Josette Lyon). « L’enfant peut aussi rechigner à aller en cours parce qu’il se sent en difficulté, dans l’acquisition du langage ou l’apprentissage du graphisme notamment. » Le hic, c’est qu’il n’osera pas forcément dire qu’il se sent en échec. Certains signes peuvent néanmoins alerter : les pleurs à répétition et les crises d’angoisse au départ de la maison bien sûr, mais aussi les manifestations physiques comme les maux de tête ou de ventre, les vomissements… « Dans la plupart des cas, ces symptômes se produisent seulement les jours de classe et disparaissent comme par enchantement durant le week-end et les vacances scolaires », souligne Marie-France Le Heuzey. Vous avez la certitude qu’il se passe quelque chose d’anormal ? « Menez une petite enquête pour tenter de comprendre ce qui se cache derrière l’angoisse de votre enfant », conseille la psychologue Béatrice Copper Royer, auteur de “Peur du loup, peur de tout” (Albin Michel). N’hésitez pas à formuler différentes hypothèses devant lui. Un événement dans l’histoire familiale l’a-t-il bouleversé : un deuil, une séparation, la naissance d’un cadet ? A-t-il subi une humiliation dans la cour de récré ? « Il est souvent utile aussi de questionner l’enseignant qui se situe à un poste d’observation important, voire éventuellement les autres parents », complète la psychologue.
Rester à l’écoute
Vous avez identifié la source du problème ? Faites preuve d’empathie vis-à-vis de votre bambin. « Certaines situations peuvent en effet sembler anodines au regard d’un adulte, mais être très angoissantes pour un petit de cet âge », poursuit Béatrice Copper Royer. Évitez cependant de lui faire manquer l’école. Rassurez-le pour le pousser à affronter ses peurs. « Si vous cédez, cela risque d’accentuer le phénomène », prévient-elle. « Parfois, il suffit que l’autre parent se charge de l’accompagner à l’école pour que les choses rentrent dans l’ordre. » Si son malaise persiste, n’hésitez pas à solliciter l’aide d’un psychologue pour l’aider à mettre des mots sur son ressenti, ou rapprochez-vous d’une association spécialisée. l ÉLODIE CHERMANN
Association Phobie scolaire : www.phobiescolaire.org