Parents

Il ne se sépare jamais de son doudou

S’il l’oublie ou ne l’a pas pour dormir, c’est la cata ! Même la journée, lorsqu’il joue, il a du mal à s’en séparer. Mais pourquoi est-il si important pour lui ?

- ÉLODIE CHERMANN

Peu importe qu’il soit sale ou déchiré. Antoine adore cajoler, mâchonner ou suçoter son lion en peluche. Et pas qu’à la maison ! Depuis qu’il est tout petit, il traîne son compagnon partout où il va. Sauf que maintenant, ce n’est plus un bébé. Et ses parents ne le sentent toujours pas prêt à s’en passer.

«Vers 6-8 mois, l’enfant commence non seulement à comprendre qu’il est une personne à part entière – et non un prolongeme­nt de ses parents –, mais également à ressentir l’angoisse de séparation», rappelle Catherine Pierrat, psychologu­e spécialisé­e dans la sphère familiale à Nice. Grâce à sa texture et son odeur familières, le doudou lui permet alors de se rassurer tout en prenant de l’autonomie. « Il l’aide à faire le lien entre le connu – sa maison, sa famille, sa maman, son papa – et l’inconnu –, c’est-à-dire le monde extérieur – », explique la psychologu­e. « C’est ce que l’on appelle un objet transition­nel. » Mais inutile de s’alarmer s’il continue à s’accrocher à son doudou un peu plus longtemps que prévu! «En règle générale, la séparation s’effectue lors de l’entrée à l’école maternelle, quand l’enfant maîtrise suffisamme­nt le langage pour exprimer ses émotions», remarque Catherine Pierrat. «Mais ce n’est pas une vérité absolue. Selon le caractère et l’histoire de chacun, cette étape peut prendre plus ou moins de temps… » On n’essaie surtout pas de forcer les choses, car dès que le bambin n’en éprouvera plus le besoin et se sentira en confiance, il finira par lâcher son fidèle compagnon.

Rien n’empêche en revanche de préparer le terrain en douceur ! Lors d’une sortie en famille, par exemple, pourquoi ne pas lui proposer de laisser son objet fétiche dans la voiture le temps de la balade? De même, lorsqu’il joue à la maison, on peut l’inviter à poser son fameux “nin-nin” sur une étagère en hauteur, mais bien en vue. Pour l’aider à s’en détacher, on peut aussi lui demander de le déposer dans son lit le matin, avant de partir à l’école, et lui donner à la place un petit objet que l’on va chercher ensemble pour lui rappeler la maison pendant la journée : un crayon, un petit mouchoir qu’il pourra garder dans sa poche… C’est tout de même moins encombrant et ça lui évitera peut-être des moqueries des autres enfants.

Ça y est? Notre grand garçon ne réclame plus sa sacro-sainte peluche pour s’endormir? «Ça ne l’empêchera pas forcément de retourner la chercher au fond du placard dans des moments particulie­rs», prévient Catherine Pierrat. «Par exemple, lors d’une visite chez le médecin, à l’arrivée d’un nouveau bébé dans la famille ou en cas de séparation des parents, le doudou peut en effet conserver une fonction de réassuranc­e. » Et dans ce cas, on évite de le taquiner.

« Quand ça peut cacher un trouble anxieux, il peut être utile un d’aller consulter psychothér­apeute d’autres si l’on identifie : signes associés repli hypersensi­bilité, sur soi… », conseille Catherine Pierrat.

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