Elle ne veut plus manger de viande
Elle ne veut plus avaler le moindre morceau de viande. Si elle a un apport en calcium, protéines et vitamines dans son alimentation, on n’en fait pas tout un plat… Mais on négocie en souplesse !
Depuis quelque temps, les repas avec Méane sont devenus un vrai casse-tête. Que vous lui présentiez un steak ou une côtelette de porc, elle repousse systématiquement son assiette en vous décochant un « J’aime pas ça », « J’en veux pas ». Pas d’inquiétude. Méane fait peut-être tout simplement la connexion entre les plats qu’elle a sous le nez et son animal de compagnie. À moins qu’elle ne soit encore dans la phase de la néophobie alimentaire. Un phénomène fréquent entre 18 mois et 6 ans qui consiste à repousser tout ce qui est nouveau au menu. « Dans la majorité des cas, la résistance finit par s’atténuer avec le temps », rassure le Dr Dominique-Adèle Cassuto, nutritionniste à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris. « Il est donc important de ne pas baisser les bras trop vite. Il faut parfois représenter huit fois le même aliment pour qu’il soit accepté. »
Vive les hachis !
Mais pas question bien sûr de forcer son enfant à finir son assiette. On pratique plutôt la méthode douce consistant à lui faire goûter petit à petit plusieurs sortes de viande. Il fait toujours la grimace ? On prend le temps de discuter avec lui de ce qui le gêne. C’est la texture ? On privilégie les morceaux bien tendres, petits et fins qui ne demandent pas à être mâchés longtemps : boeuf ou veau haché, filet, escalopes très fines. « Vous pouvez aussi servir la viande dans des plats cuisinés comme les tomates farcies, le hachis ou les tajines », conseille le Dr Cassuto. Ça aura moins l’aspect de la chair, ce sera plus facile à avaler et en plus, le goût sera moins prononcé. Pour lui donner envie, on peut aussi jouer sur la présentation des plats. Les petits sont très sensibles aux formes et aux couleurs.
L’équivalent végétal
Si le rejet se prolonge, inutile de dramatiser. Certes un bambin a besoin de protéines pour grandir – 0,8 g/kg de poids et par jour -, mais il peut en trouver ailleurs que dans la viande. Dans le poisson, les oeufs, les produits laitiers, bien sûr, mais pas seulement. « Aujourd’hui, en partant de n’importe quel plat, on peut trouver l’équivalent végétal: steak de soja, saucisses végétariennes… », rassure le Dr Jérôme Bernard-Pellet, médecin nutritionniste. Pour varier les plaisirs, vous pouvez aussi lui proposer, dans les mêmes proportions, des légumineuses – lentilles, pois, pois chiches, haricots secs, fèves, soja – ou des céréales qui contiennent 7 à 10% de protéines! Autre source: les oléagineux – noix, noisettes, amandes, graines de lin. On a l’embarras du choix ! Pour éviter les carences en vitamine B12, indispensable au bon fonctionnement du système nerveux, une supplémentation peut s’avérer nécessaire. Même si elle préfère le tofu au poulet, on continue à l’exposer régulièrement à la viande. Parce que le goût n’est jamais figé et son rejet peut-être vite oublié !