Parents

J’ai testé la cure post-natale avec bébé

Quand nous sommes partis en thalasso*, début janvier, Margot avait 4 mois et demi. Son papa et moi 102 ans (chacun)! Récit de notre escapade revitalisa­nte.

- KATRIN ACOU-BOUAZIZ

Nous sommes arrivés en retard à l’hôtel. Évidemment. La couche avait débordé au moment de partir de la maison. Les aînés avaient réclamé des bisous, « encore un dernier maman ! ». Après trois heures de route, nous avons découvert notre chambre: calme, grande et baby-friendly. La tentation fut grande de s’allonger sur le lit immense pour y dormir trois jours et trois nuits. Mais nous résistâmes, curieux de découvrir les bienfaits des soins marins et, soyons honnêtes, le menu du restaurant, plutôt alléchant.

Saumon, peignoir et détente

Imaginez le plaisir. Se faire servir un déjeuner équilibré (saumon fumé, pain au levain, cocktail détox, religieuse à la pistache) sur une table joliment dressée pour deux, baignée par le soleil blanc de l’île de Ré. Avoir le temps de se parler (« au fait, comment tu vas ? »). Puis enfiler un peignoir moelleux, avec comme seule préoccupat­ion la pointure de ses claquettes, car le papa, non-curiste, s’efface comme par magie du décor avec le bébé. Puis se laisser chouchoute­r par des mains expertes. Ma fée à moi s’appelait Cynthia. Sa poudre de perlimpinp­in n’était autre qu’une huile d’amande douce bio. Enveloppem­ent, modelage du dos, puis de tout le corps sous une pluie marine (de l’eau de mer chauffée) : je sortis de l’espace thalasso la peau lisse et douce comme celle d’un bébé, le corps détendu comme après une grasse matinée, une séance de sport et un bain géant. En un mot, je sortis de cet espace complèteme­nt zen. Une tétée au bord de la piscine pendant que le papa évacuait son stress au sauna, au hammam et à la piscine, et nous étions parés pour nous faire beaux pour le resto. Fruits de mer. Folie.

Du paradoxe de la viennoiser­ie en cure

Je ne vous dirai pas que Margot s’est réveillée à 9 h, car ce genre de privilège n’est pas garanti par la thalasso… En revanche, je peux vous parler du petit-déjeuner… Mon accompagna­nt goûta presque tout: des oeufs brouillés au lard au quatre-quarts en passant par le muesli maison et la brioche. Je peinais à me refréner en pensant aux soins minceur qui m’attendaien­t. Mais aucun de nous deux n’osa goûter les huîtres et le vin pétillant ! Diantre, la mer ne nous quittait plus. Elle m’assiégeait désormais par le biais d’une douche à jet très puissant. Postée au fond d’une cabine en maillot de bain, équipée de lunettes de piscine et protégeant ma poitrine avec mes bras, je dus surmonter ma gêne d’être visée aux endroits les plus tremblotan­ts de mon anatomie. C’était pour la bonne cause. Et finalement, pas si désagréabl­e. Cynthia m’expliqua les bienfaits sur la circulatio­n sanguine et les capitons. Revigorée, j’étais ! La suite de ma cure se poursuivit entre tisanes drainantes, longueurs dans la piscine d’eau de mer et soins à la carte (visage, ventre…). Pendant ce temps, le père brûlait des calories sur les machines de la salle de sport, Margot le regardait, depuis son tapis, éberluée par tant de nouveautés. Le soir, épuisée de détente, je m’endormis à 22 h 30, le journal Sud-Ouest sur la tête.

On ne veut plus partir

Le troisième jour, c’était au tour de Margot de découvrir les charmes de la thalasso. Nous prîmes un bain hydro-massant à deux. Son petit corps potelé serré contre le mien, elle apprécia je crois le moment, remuant ses pieds dans les bulles pendant tout le soin. Puis Cynthia nous montra les meilleurs gestes pour masser un bébé. Margot bouche bé(b)ée, yeux écarquillé­s, resta docile tout du long. Elle s’endormit ensuite deux longues heures dans sa poussette. Juste le temps pour nous d’explorer les environs. La mer étincelant­e au bout de la route, le clocher noir et blanc au bout du champ, le port au bout de la ruelle. Un moment de bonheur intense où je sentis mon corps reprendre de la force à mesure que je marchais et respirais l’air marin. L’envie de refaire du sport. De manger mieux. De rester zen au retour de ce séjour. Et de ne pas m’en vouloir trop si je n’y parviens finalement pas…

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« Le luxe d’avoir le temps de se chouchoute­r toutes les deux. »
 ??  ?? « A l’île de Ré, à l’hôtel Côté Thalasso, dans un environnem­ent de rêve ! »
« A l’île de Ré, à l’hôtel Côté Thalasso, dans un environnem­ent de rêve ! »
 ??  ?? « La clé de notre chambre avec lit XXL, baignoire et terrasse… »
« La clé de notre chambre avec lit XXL, baignoire et terrasse… »
 ??  ?? « Le seul risque : que Margot devienne addict aux bains et aux massages ! » « Le 3e jour, c’était au tour de Margot (4,5 mois) de découvrir les soins. »
« Le seul risque : que Margot devienne addict aux bains et aux massages ! » « Le 3e jour, c’était au tour de Margot (4,5 mois) de découvrir les soins. »
 ??  ?? « Inutile de prendre la pension complète, vu le petit-déj ! »
« Inutile de prendre la pension complète, vu le petit-déj ! »

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