« Le lien d’attachement parent-enfant se tisse aussi la nuit. »
« Le phénomène des nounous de nuit illustre à merveille le paradoxe, l’ambivalence dans lesquels se retrouvent certains parents. Ils attachent une grande importance à la parentalité et veulent tout faire pour favoriser le lien d’attachement avec leur bébé (allaitement, cosleeping…), et en même temps rester compétitifs dans leur métier et continuer à sortir le soir. La nounou de nuit qui est une professionnelle de la petite enfance répond à ce double besoin, à cette recherche de perfection dans la vie familiale et pro. Elle est experte, de confiance, et leur libère du temps.
C’est le rôle du parent
Mais ce service de garde de nuit est réservé à une frange de la population qui a les moyens. Et il pose la question de l’intimité. Une personne extérieure à la famille passe la nuit à la maison et entre donc dans la sphère privée. Ça n’encourage pas non plus les hommes à se lever la nuit… Ce type d’organisation peut être intéressant de façon ponctuelle. Le problème, c’est la répétition. Le lien d’attachement parent-enfant se tisse aussi la nuit. Les difficultés d’endormissement, les mauvais rêves… font partie de la responsabilité des parents. C’est une étape utile pour se construire en tant que parent. Ce type de service touche à la vision anthropologique de la parentalité. Peut-on devenir parent en ne gardant que les aspects positifs ? »