Il est daltonien
Il met ses chaussettes vertes quand on lui dit de prendre les rouges ? Peut-être qu’il est daltonien… Mais qu’est-ce que le daltonisme au juste, et comment le dépister ? Éclairage.
L’institutrice a mis la puce à l’oreille aux parents de Bastien, 5 ans, et l’ophtalmo a confirmé le diagnostic : leur fils est daltonien. « Il s’agit d’un trouble congénital et héréditaire de la vision des couleurs, qui touche 4 % de la population et majoritairement les garçons, certains cônes au niveau de la rétine étant absents ou altérés », explique le Dr Zwillinger, ophtalmologue.
Il a une vision des couleurs très personnelle
En principe, l’enfant ne voit pas le rouge qu’il confond avec le vert. « Si on place devant lui une pomme rouge et une verte, il aura du mal à les distinguer même si elles n’ont pas exactement la même teinte », décrit le Dr Zwillinger. Une confusion bleu-jaune peut également exister si, par exemple, le cône bleu de l’oeil est atteint. Enfin, dans de rares cas, l’enfant ne distingue aucune couleur.
« Il est achromate car les trois cônes majeurs – rouge, vert et bleu – sont touchés », préciset-elle. Mais, la majorité du temps, l’enfant ne voit pas moins de couleurs, il a simplement sa propre palette visuelle. « Les daltoniens voient des couleurs imperceptibles pour nous, ils n’ont pas le même nuancé », révèle l’ophtalmologue.
Des tests de dépistage
Si, en classe, notre écolier se trompe de feutre ou de couleur de gommette, la maîtresse devrait rapidement s’en apercevoir et nous le rapporter. En outre, rappelle le Dr Zwillinger : « Une consultation chez un ophtalmologue est prévue aux 6 ans de l’enfant, incluant systématiquement un test de dépistage rouge-vert. » En cas de suspicion de daltonisme, un test d’Ishihara sera alors effectué, confirmé ensuite par un autre test de référence – le 15 Hue désaturé – pour évaluer la distinction entre les différents axes de vision des couleurs.
Une fois le diagnostic posé, on fait quoi ?
« Le daltonisme n’est ni une maladie, ni un handicap, car il n’engendre aucun problème spécifique au niveau des fonctions visuelles, et les petits daltoniens vivent très bien avec. Ils grandissent simplement avec leur propre vision des couleurs », rassure l’ophtalmologue. Et aucun traitement certifié n’existe pour rectifier ce trouble de la vision. En revanche, l’enfant ne pourra pas devenir pilote de ligne, et s’il rêve de devenir électricien ou militaire (métiers impliquant une bonne maîtrise des couleurs), il devra faire un test plus spécifique à l’âge adulte pour se faire évaluer au niveau professionnel. Pour l’heure, il importe de prévenir sa maîtresse, muni du certificat médical attestant du diagnostic fourni par l’ophtalmologue, pour ne pas risquer de placer l’élève en situation d’échec lors de séquences impliquant les couleurs. Petite astuce pour l’aider à se repérer parmi ses stylos : coller sur chacun de petites étiquettes avec le nom des couleurs !