Mon fils a combattu un cancer à 5 ans
Un mot pour résumer l’enfance de Yanis : hôpital. Nous, ses parents, Kaïs et Fadila, apprenons qu’il est atteint d’un cancer, alors que Yanis a 5 ans. Et le voilà à l’Institut Gustave Roussy de Villejuif pour le début du parcours du combattant.
Assez vite, on nous explique, à nous, ses parents, que la guérison de Yanis va dépendre à 25 % du traitement et à 50 % de la psychologie. Alors nous savons ce qu’il nous reste à faire. Pour Kaïs, homme plein d’humour, la colère est à son comble. Il perd sa joie de vivre. Pour Fadila, c’est un hurlement intérieur, cri de bête blessée contre tant d’injustice. Certes, il y a eu des signes avant-coureurs : “J’ai mal au ventre”, “Je suis fatigué”… Yanis s’est plaint longtemps avant que les bons examens nous renseignent: “Masse de 15 cm sur le côté gauche, une tumeur”. Autrement dit un cancer, appelé neuroblastome. C’est un cancer souvent décelé tard à cause des symptômes pas très clairs. Cette tumeur a été découverte au stade 4, les chances de guérison de Yanis étaient de 1 sur 4. Notre chagrin était total, mais il a fallu retenir nos larmes, au moins pour Yanis, Naël et Lina. Être forts. Peut-être que la tradition familiale a joué: chez nous, on est des battants, on ne baisse pas les bras.
L’équipe soignante, hors du commun, nous a beaucoup aidés. Et Yanis avec, en posant les questions inquiétantes à notre place. Il voulait nous protéger du chagrin, nous promettant par exemple qu’il ne perdrait pas ses cheveux et qu’il allait tuer cette boule de malheur. Mais quand ses cheveux ont commencé à tomber suite à la chimio, nous avons compris que, certes, il était fort, mais qu’il nous revenait de supporter les chocs et de les atténuer pour lui. Kaïs a proposé de raser aussi les siens, mais Yanis a refusé. Le bon soldat, c’était lui. La chimio a donné des résultats positifs et fait désenfler la tumeur, permettant ainsi l’opération. Alors quand la chirurgienne nous a expliqué qu’elle avait laissé des tumeurs, ne pouvant tout enlever d’un coup, nous avons été laminés. Et pourtant, c’est elle qui savait, qui a su, et qui l’a sauvé. Elle avait préféré interrompre l’opération très longue et finir la bataille à la chimio… Des personnes nous ont accompagnées, et pas seulement l’exceptionnelle équipe médicale et psychologique, mais aussi nos supérieurs de la belle famille de la Police, et puis cette association “ISIS”, qui a permis à notre fils d’aller voir un match de foot ou de partir à la montagne. Il a gravi un sommet symbolique voisin du Mont-Blanc, il a