On évite le baby-clash…
Avant l’arrivée de bébé…
Et si on faisait un pacte pour éviter le tsunami ?
Clarence et Sylvain* ont élaboré un pacte anti-baby clash (sur le papier) avant de devenir parents, un projet éducatif en 4 grands principes… tout simples. Histoire d’aplanir les difficultés et éventuels conflits… Allez, on ose !
On gère la famille
Pourquoi ton mari ne se réveille pas la nuit ? Tu as besoin de dormir ! » « Quoi, tu lui donnes une tétine ?!! »… Notre couple, déjà fragilisé par le quotidien avec un nouveau-né, résistera-t-il à l’omniprésence de belle-maman qui critique et prend parti ? Sur ce point, on doit être ultrafermes : pas question que la famille vienne semer la zizanie alors qu’on est au bord du chaos !
ON FAIT QUOI ?
On n’accepte aucune visite si elle n’est pas validée par notre conjoint. On limite les visites, mais on peut faire appel aux grands-parents pour nous aider, à condition de mettre au point quelques règles: à nous de choisir quand et pourquoi ils viennent – garder bébé pendant qu’on sort, nous aider pour les courses, etc. S’ils s’occupent de bébé, ils doivent respecter nos consignes ! L’idéal, c’est de leur faire valider ces règles d’emblée afin d’éviter tout malentendu.
On fait des choix
Pouce ou tétine ? Sein ou biberon ? Allaiter à heures fixes ou à la demande ? Crèche ou nounou ? Petits pots ou purées maison ? Dodo dans sa chambre ou avec nous ? Dès les premiers jours, le quotidien de bébé est jalonné de choix qui peuvent devenir l’enjeu d’affrontements, pour peu qu’on soit un peu tendus et qu’on n’ait pas pris le temps d’en parler en amont…
ON FAIT QUOI ?
On demande aux amis qui sont parents de nous aider à lister les questions qui vont se poser. Pour chacune, on se projette dans la situation la plus concrète possible, on échange et on écrit son choix dans une sorte de “projet éducatif”, un document auquel on se référera en cas de crise. Mais attention, on se donne le droit de faire évoluer notre programme en se mettant d’accord !
On répartit les tâches
Ce classique de la vie de couple revient sur le devant de la scène car qui dit bébé, dit multiplication des tâches domestiques : courses, lessives, change, repas… Et qui va se lever cette nuit ? « Aujourd’hui, d’une manière générale, les hommes participent plus à ces tâches, mais la charge mentale reste sur le dos des femmes, remarque Madeleine Gerardin Toran, thérapeute de couple*: ce sont elles qui ont la responsabilité du fonctionnement du foyer, ça peut générer une grande lassitude, d’autant plus que souvent, elles portent plus la charge du bébé. »
ON FAIT QUOI ?
On affiche un tableau des tâches. On élabore une stratégie pour les nuits. On prévoit en amont qui fera quoi et quand, en fonction des goûts et compétences de chacun. « On garde du temps pour communiquer et aborder les problèmes sans chercher de coupable, en cherchant des solutions », conseille la thérapeute.
Quels principes d’éducation ?
Plus tard, bébé aura-t-il le droit de regarder la télé ? Est-ce qu’il devra finir son assiette ? Etc. Toutes ces questions vont arriver plus vite qu’on ne le pense et susciter des débats houleux, alors qu’on croyait être sur la même longueur d’onde ! « Peu importe qu’on choisisse de se construire “avec” ou “contre” notre modèle de référence, le fait est que chacun a en tête un modèle éducatif qu’il considère comme la vérité universelle, explique Madeleine Gerardin Toran. Or, si on oppose les cadres référentiels, on ne s’en sort pas. »
ON FAIT QUOI ?
On arrête de croire que notre modèle est le seul valable. On écoute, on compare et on réfléchit en gardant l’esprit ouvert : on construit un modèle évolutif. On aura le droit de changer d’avis, de s’adapter, rien n’est figé.
*Sylvain Tillon et Clarence Thiery, “Le Pacte des futurs parents” (Eyrolles) **Madeleine Gerardin Toran, sexologue et thérapeute de couple, a préfacé “Le Pacte des futurs parents”