J’ai aimé être enceinte. “Même les vergetures !
L’interview sans filtre d’atypical_mommy : “J’ai aimé être enceinte. Même mes vergetures !”
Parents : Comment vous est venue l’envie de devenir mère à 18 ans?
Atypical Mommy : J’ai rencontré Guillaume lorsque j’avais 16 ans. Lui en avait 21, on travaillait déjà. J’ai toujours fréquenté des gens plus âgés que moi. J’ai quitté le nid très jeune. Disons que j’ai grandi très vite. On s’est installés ensemble, dans une caravane avant de prendre un appart. J’ai toujours apprécié les enfants, eu l’instinct maternel. L’envie est donc venue naturellement. Devenir une maman a été une révélation pour moi.
Comment a réagi votre entourage ?
Personne n’a été choqué. J’ai toujours essayé de ne pas reproduire les schémas familiaux. De toute façon, je ne me suis pas préoccupée des avis de ceux que ça dérange. Lorsqu’un proche me juge ou me critique, j’évite de le voir, je ne m’entoure que de personnes positives. Et nous avons peu de liens avec notre famille, à part la mère de Guillaume qui est toujours là quand nous en avons besoin et ne juge pas nos choix, nos façons de faire.
Pourquoi avoir lancé ce compte Insta?
Au début, je l’ai fait pour un cercle très restreint. Puis j’y ai pris goût. C’est une sorte de journal intime ouvert. Il me permet de m’exprimer quand j’en ai besoin. Je suis une hypersensible. J’ai noué des relations fortes avec d’autres mamans. On partage beaucoup de choses. J’aime cette sororité.
Ce nom “atypical mommy” fait référence à votre look?
Enfant, je me sentais différente, mon apparence, mes idées, c’était « mon défaut ». Aujourd’hui, c’est devenu ma force. J’ai toujours eu un look atypique, des tatouages, des piercings, j’adore aussi changer de coiffure très souvent ! J’aime modifier mon apparence, raconter mon histoire, c’est une façon de m’approprier ce corps, de dire à la société « je suis ce que je veux ». Ça fait aussi référence à mon intérêt pour les pédagogies alternatives.
Comment avez-vous vécu vos deux grossesses?
J’ai aimé être enceinte. Même les vergetures ! On nous met dans la tête qu’on doit avoir la peau lisse, mais
en fait ce n’est pas dramatique. À force de regarder ces traces, j’ai appris à les aimer. En revanche, j’ai mal vécu les accouchements. Le personnel médical ne me faisait pas confiance. Malgré toutes mes lectures, j’ai eu du mal à mettre en route l’allaitement, ma fille n’arrivait pas à bien téter. Pour le deuxième, j’ai accouché toute seule car on était en plein confinement…
Quel message souhaitez-vous faire passer aux autres parents?
Qu’il faut savoir se faire confiance. Tous les jours ne sont pas calmes et glamours avec deux enfants très rapprochés. Parfois, rien n’est rangé, je suis fatiguée. On peut laisser tomber les tâches ménagères, se concentrer sur nos besoins primaires et ceux des enfants, rester au lit toute une journée avec eux, donner le sein presque en continu en cas de pic de croissance…
Quels sont vos projets?
Maintenant que j’ai découvert les bienfaits du portage, de l’allaitement ( jusqu’au sevrage naturel et même pendant la grossesse), j’ai envie de me professionnaliser dans ces sujets de maternage proximal. Ce sont des façons de vivre accessibles à tous. Nous allons aussi faire l’école à la maison au moins les trois premières années de nos enfants car le système éducatif ne nous semble pas assez individualisé, à l’écoute de chaque enfant. On rêve aussi de voyages… Mais mon objectif principal pour le moment est de rester tout près de mes petits et de les rassurer.