Elle ne veut porter que des robes
Elle qui jusqu’à présent ne s’intéressait pas spécialement aux vêtements, pourvu qu’ils soient jolis, s’est mis en tête de ne porter que des robes. Lubie de petite fille ou pas ? On voit ce que ça cache.
Depuis quelque temps, chaque matin, Alice, bientôt 4 ans, insiste pour mettre une robe. Elle s’énerve et boude si on lui propose un pantalon ou une jupe. « Un cas classique à cet âge », estime la psychologue Muriel Derome*. La robe illustre d’abord sa prise de conscience identitaire, elle sait distinguer une fille d’un garçon. Il y a aussi le monde imaginaire, très présent à cet âge. Si elle se prend pour une princesse, porter une robe lui permet de conserver son statut féerique. Et plus, si elle tourne et a des paillettes, c’est encore mieux ! Le must ? La robe de déguisement.
Une tenue symbolique
Ce goût vestimentaire survient aussi au début du complexe d’OEdipe. « La petite fille cherche à plaire à son père en cherchant à ressembler à sa mère », note Muriel Derome. Or, la robe constitue un élément phare du vestiaire féminin. De même, si son père l’appelle « ma princesse », elle veut correspondre à cette image et pense que la robe y contribue. D’autant que quand elle en met une, généralement, on la complimente et elle aime récolter de l’attention, elle se sent aimée. Un besoin d’approbation présent aussi à l’école, où elle veut s’habiller comme ses copines, pour s’intégrer au groupe. Enfin, à 4 ans, elle n’a généralement pas de complexe et se sent bien dans ce vêtement pratique : elle l’enfile seule et va facilement aux toilettes.
Robe un jour, robe toujours ?
On n’hésite pas, pour l’aider à varier son vestiaire, à la flatter quand elle est en pantalon. Qu’elle sache qu’elle n’a pas besoin d’être en robe pour nous plaire. Sa tenue doit aussi être adaptée à l’activité, au climat et d’après la psy « Tant qu’il y a alternance, tout va bien, même si elle ne porte un pantalon que pour la gym ! » Mais si elle doit être repassée, qu’il s’agit d’une tenue réservée pour une occasion ou d’une robe en particulier nécessitant de la laver tous les jours, alors on ne cède pas. Le reste du temps, profitons de cet engouement car pas sûr qu’il perdure comme le révèle la psychologue : « En grandissant, l’arrivée de la pilosité et des formes freine souvent l’envie d’en porter ». Finalement, vouloir mettre des robes signifie qu’elle se sent bien dans sa peau ! *Muriel Derome est également auteure de plusieurs ouvrages dont : “Parents heureux = enfants heureux” (prendre soin de soi pour mieux prendre soin d’eux), éd. Mazarine.