Parents

Il a peur de fêter son anniversai­re !

Plus le grand jour approche, plus il angoisse… On essaie de comprendre pour que la petite fête soit réussie et qu’il en garde un bon souvenir !

- l DOROTHÉE LOUESSARD *Catherine Jousselme est auteure de plusieurs ouvrages dont “Comment aider mon enfant à bien grandir” (Ed. Milan).

Au lieu de trépigner d’impatience comme on pourrait s’y attendre, Raphaël a la frousse de fêter ses 3 ans. Il refuse catégoriqu­ement cette fête. Ses parents qui s’en faisaient une joie se demandent ce qui se passe. D’autant que, d’après Catherine Jousselme, cheffe du service pédopsychi­atrie à la Fondation Vallée* « c’est, en général, à partir de cet âge que l’enfant réalise vraiment ce qui se joue ».

Une peur aux multiples facettes

« L’ambiance a beau être conviviale, fêter un anniversai­re peut être impression­nant et inquiétant pour un tout-petit », note le Pr Jousselme. À commencer par le monde amassé autour de lui qui chante et applaudit bruyamment. Parfois aussi, « l’enfant craint que des conflits familiaux ne s’y invitent ». Si, au dernier anniversai­re, il y a eu de l’électricit­é dans l’air, il l’a peut-être senti. Résultat, il associe ces tensions aux fêtes de famille. À l’inverse, si sa mamie ne peut pas venir, ça peut l’affecter au point de refuser de souffler ses bougies. Autre possibilit­é, il a peur que personne ne vienne ! Peutêtre qu’un copain de crèche lui a lancé « Je viendrai pas à ton anniversai­re, je t’aime pas », et qu’il pense que les autres feront de même. Plus rarement, « cette peur est liée à un refus de grandir, déclenché par un divorce, un décès dans la famille ou l’arrivée d’un petit frère », révèle Catherine Jousselme. Or, fêter son anniversai­re, c’est accepter de prendre un an de plus !

Pour une fête réussie

« Quand l’enfant a peur de quelque chose d’habituelle­ment agréable, il faut toujours se demander pourquoi », prévient la pédopsychi­atre. « Discuter avec lui suffit souvent à désamorcer le problème », rassure-t-elle. Il y a trop de bruit ou de monde ? On limite le nombre d’invités et on baisse le son. En effet, « Il est plus logique de débuter en petit comité, entre 2 et 3 ans, l’enfant n’a pas besoin d’avoir vingt personnes autour de lui, trois copains suffisent », rappelle le Pr Catherine Jousselme. Quant à sa mamie absente, on peut mettre en place un appel vidéo pour lui permettre d’y assister. Enfin, si l’on ne parvient pas à identifier ou à apaiser sa peur, le Pr Jousselme conseille de se tourner vers le pédiatre ou un psychologu­e pour aider notre enfant à s’en défaire et à profiter pleinement de sa fête à venir… comme des prochains rassemblem­ents familiaux.

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