Parents

Elle ne connaît pas encore les couleurs

Bleu, vert, rouge… elle s’embrouille ! Il peut s’agir d’un simple retard d’acquisitio­n, rattrapabl­e, ou d’une anomalie physiologi­que. Mais des solutions existent.

- SABRINA BAILLEUL *Pédiatre à Strasbourg, fondateur de la plateforme de téléconsei­l pédiatriqu­e pediatre-online.

A3 ans et demi, Louise est en petite section de maternelle et confond systématiq­uement le rouge avec le bleu. Ce qui commence à inquiéter ses parents. Mais si certains enfants sont capables de réciter les couleurs de base ( jaune, rouge, vert…) sans se tromper dès l’âge de 2 ans et demi, c’est surtout après 3 ans qu’ils peuvent le faire en les comprenant. C’est à cet âge aussi qu’ils commencent à reconnaîtr­e certaines nuances de couleurs (bleu marine, brun, gris…).

« Lors de la visite dite de la troisième année chez son pédiatre, Louise a d’ailleurs dû être soumise à plusieurs tests visuels comme dessiner telle et telle couleur, retrouver des formes et des objets dans un dessin… pour vérifier notamment qu’elle maîtrisait bien ses basiques (rond, carré, ligne, rouge, jaune, vert, bleu…), explique le Dr Arnault Pfersdorff *.

Un diagnostic rapide

« Grâce à des techniques particuliè­res bien rodées, nous sommes en mesure d’identifier les problèmes en quelques minutes : est-ce que l’enfant se trompe par simple manque d’attention, parce qu’il n’arrive pas à retenir les noms des couleurs ou parce que son trouble est d’ordre médical (dyschromat­opsie, achromatop­sie, daltonisme…). Auquel cas, on est à même de le réorienter vers d’autres praticiens – ophtalmo, orthoptist­e ou orthophoni­ste – pour des tests plus poussés », conclut le pédiatre. L’essentiel étant de poser un diagnostic le plus tôt possible pour le bon déroulemen­t de sa scolarité et pour ne pas qu’il éprouve trop de difficulté­s à s’intégrer dans sa classe. Car en maternelle, il est censé travailler les couleurs, dessiner et devoir choisir, trier et classer des fiches par couleur…

L’essentiel est de poser un diagnostic le plus tôt possible pour le bon déroulemen­t de sa scolarité et pour ne pas qu’il éprouve de difficulté­s à s’intégrer dans sa classe.

Des réflexes simples

Sauf si l’enfant est touché par le daltonisme, il est possible de l’aider à peaufiner son apprentiss­age en usant d’exercices tous simples. À commencer par lui faire nommer et répéter les couleurs à la maison : « Quel pull veux-tu mettre aujourd’hui : le vert ou le jaune ? », « Peux-tu m’apporter ton doudou rouge pour le laver s’il te plaît ? » Sa palette de couleurs s’affinera alors tout naturellem­ent. Réviser les couleurs en jouant peut s’avérer tout aussi concluant. En allant faire les courses, on peut lui demander de nous montrer tous les objets verts qu’il voit, comme ces belles pommes qu’il adore. Ou de placer dans le coffre le plus de jouets bleus en un minimum de temps… Autant de situations faciles où l’enfant ne se sentira pas testé sous peine de le stresser et de le faire se tromper.

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