Il est dysorthographique
Ses cahiers sont truffés de mots alambiqués, de lettres inversées… Pas de panique ! Sa dysorthographie peut s’atténuer en reprenant les bases et en prévoyant des aménagements.
L’enseignante de Guillaume a remarqué ses difficultés à identifier les lettres et les sons pour ensuite les écrire. Elle incite ses parents à consulter le médecin pour faire un bilan, le diagnostic des troubles “dys” pouvant se faire dès la fin du CE1. Le bilan, auditif, visuel, psychologique et orthophonique permet d’avoir une vision complète. Ici, Guillaume souffre d’un trouble de l’orthographe, qui apparaît lors de l’apprentissage du code alphabétique, quand on apprend la correspondance entre un son (phonème), une lettre et son écriture (graphème).
Il y a trois types de dysorthographie
Elle peut être phonologique : l’enfant transcrit mal un son, se trompe dans la séquence des lettres (“puole” au lieu de “poule”) ou des syllabes. Quand elle est dite “de surface”, l’enfant ne mémorise pas la forme des mots compliqués, qui ne s’écrivent pas comme ils s’entendent (“Monsieur”, par exemple). Enfin, la dyslexie mixte associe les deux. « Les dernières données scientifiques insistent sur l’importance de bien installer le code phonologique chez l’enfant, idéalement avant le CP, pour atténuer la dysorthographie. On doit lui apprendre à décoder tous les sons d’un mot, et non les lettres, lui proposer des jeux de rimes… », confie l’orthophoniste Cécile Zamorano*. Lors de la rééducation, l’orthophoniste revoit donc l’apprentissage du code phonologique avec une méthode plus visuelle et simplifiée : des codes couleur, des personnages associés aux mots…
Une fois l’enfant diagnostiqué, des aménagements sont possibles à l’école. Il peut obtenir un tiers-temps pour sa dictée, être évalué seulement sur sa leçon d’histoire, sans être pénalisé pour ses fautes d’orthographe, etc. De quoi limiter les blessures et l’inciter à rester motivé.
On poursuit les efforts chez soi
À la maison, on continue cette rééducation de manière ludique. « On peut utiliser “l’enveloppe des mots” : dès qu’il lit ou reproduit un mot compliqué, ne s’écrivant pas comme il s’entend, l’enfant l’écrit et le met dans l’enveloppe. À la fin de la semaine, il les relit », propose l’orthophoniste. Autre idée : dessiner la difficulté. Pour se souvenir que “patte” prend deux “t”, on dessine un animal de face avec deux pattes. Et on lit des histoires, en incitant son petit à noter dans un calendrier de motivation** le nombre de pages lues par jour. Bien prise en charge, sa dysorthographie devrait peu à peu s’estomper. * Coauteure de “100 activités pour enfants dys” chez Nathan
**Le calendrier de motivation est à retrouver gratuitement sur dyscool.nathan.fr dans l’icône “télécharger les activités”